Pour que le jour se lève [TERMINÉE]

Chapitre 11 : Reste avec moi pour toujours

Marie ne cessait de pleurer silencieusement. Elle ne rêvait pas. Elle déposa Gabin sur le sol et se jeta dans les bras de l'homme qui les avait accueillis. 

"Pierre ! s'écria-t-elle. Tu... Tu es en vie !

-Oui, je suis là, lança tendrement le jeune homme."

Marie sanglotait dans les bras de Pierre et Suzanne vint, elle aussi, se jeter sur lui.

"Vous m'avez manqué, souffla le jeune homme blond, une larme coulait le long de sa joue."

Marie et Suzanne restèrent accrochées à lui pendant quelques minutes. La jeune fille aux cheveux châtains s'imprégnait de l'odeur de cet homme dont elle était amoureuse. Elle aurait voulu rester comme cela pour l'éternité. Elle agrippait la chemise claire de Pierre la trempant de larmes. Une des mains du jeune homme passait tendrement sur les cheveux de la jeune fille. 

Suzanne fut la première à s'écarter. Pierre renforça son étreinte sur Marie. Cela faisait plus d'un mois que le village avait été détruit. Il savait que Marie et Suzanne ne s'y trouvaient pas à ce moment-là mais il ignorait si elles étaient toujours en vie. Si elle, elle vivait. La sentir près de lui était une délivrance. Elle paraissait si fragile. Pierre se demandait quelles épreuves elle avait bien pu traverser. Il la serra un peu plus contre lui comme pour lui dire qu'il ne l'abandonnerait jamais, qu'elle n'était plus seule. 

Marie avait cessé de pleurer mais ses yeux étaient toujours remplis de larmes. Elle s'écarta légèrement de Pierre pour contempler son visage. Ses cheveux blonds tombaient légèrement sur ses yeux. Son visage était moins creux qu'avant. Il avait toujours cette légère cicatrice sur l'arcade droite. Cela lui donnait un petit côté aventurier. Mais ce qui subjugua Marie fut ses iris d'un bleu parfait comme un ciel sans nuage. Ce regard était si doux et rassurant. Ce regard que Marie ne pensait jamais revoir. 

La jeune fille essuya ses yeux et se tourna vers Claudie et Gabin.

"Pierre était dans notre village, expliqua la jeune fille.

-C'est ton amoureux ? demanda timidement Claudie. 

-Oui, c'est mon amoureux, répondit Marie en mettant son bras sous celui de Pierre qui lui sourit et déposa un baiser dans ses cheveux. 

-On va aller à l'étage, dit Pierre, Rose nous attend."

Marie l'interrogea du regard mais le jeune homme se contenta d'afficher son plus beau sourire. La fille aux cheveux châtains prit Gabin dans ses bras et fit signe à Suzanne et Claudie de la suivre. Elle marchait derrière Pierre et sentait les escaliers grincer sous leurs pieds. Suzanne et Claudie se tenaient la main. Elles s'étaient beaucoup rapprochées pendant leur périple dans la forêt. Les deux petites filles agissaient telles deux sœurs qui avaient toujours vécu sous le même toit. 

En haut de l'escalier, Pierre ouvrit une porte en bois. Marie, portant Gabin, se retrouva dans une salle à manger. Elle était magnifique. Marie n'en avait jamais vu de si belle. Les murs portaient une tapisserie claire parsemée de petites fleurs raffinées. La longue table en bois était recouverte d'un tissu rose pâle. Les chaises en bois également étaient disposées autour de la table. Sur une d'entre elles était assise une vieille dame portant une robe fleurie. Ses cheveux blancs étaient coiffés d'un chignon tombant sur sa nuque. 

"Voici Rose, annonça chaleureusement Pierre. 

-Bonjour les enfants, lança tendrement la vieille femme. Bienvenue, vous êtes mes nouveaux invités. 

-Merci madame, dit Marie avec soulagement. 

-Vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous le voulez.