Chapitre 12 : Je parviendrai à être heureuse

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Marie se réveilla lentement. Elle se redressa et observa autour d'elle en se demandant comment elle avait bien pu atterrir dans ce lit. Pierre avait dû l'y amener durant la nuit. La jeune fille sentait encore le torse chaud et les bras rassurants du jeune homme. Elle s'était sentie si bien. Cela faisait  si longtemps qu'elle ne s'était sentie en sécurité. 

La porte de la chambre s'ouvrit et trois petits monstres entrèrent en courant.

"Marie ! s'écrièrent-ils en cœur. 

-Tu es enfin réveillée, fit Suzanne avec un immense sourire.

-Oui, lança Marie en riant devant la joie des trois enfants.

Gabin monta sur le lit pour faire un câlin à la jeune fille aux cheveux châtains. Marie avait une aura et maternelle qui rassurait le petit garçon. Celui-ci avait encore sa casquette sur la tête. Décidement, il ne la quittait jamais. Suzanne s'approcha et Marie entoura le petit corps de sa sœur avec son bras disponible. Claudie se pencha également et enlaça son frère et Suzanne tout en mettant sa tête contre le corps de Marie. Tous les quatre restèrent comme cela pendant un petit moment. Désormais ils faisaient tous partie de la même famille. 

Marie, Suzanne, Claudie et Gabin sortirent de la chambre en direction de la salle à manger. Là, Rose et Pierre discutaient.

"Tiens Marie, fit le jeune homme avec grand sourire. Tu as bien dormi ?

-Je n'avais pas aussi bien dormi depuis bien longtemps ! s'écria la jeune fille.

-Tant mieux, dit Rose. Viens manger quelque chose, tu dois avoir faim.

-Merci Rose, merci pour tout ce que vous faites pour nous.

-Ce n'est rien ma chérie. Pour une vieille dame comme moi c'est plus un plaisir qu'une corvée de vous avoir."

Ces paroles furent accompagnées par le doux rire de Rose. Elle était si gentille et si souriante. Marie s'installa à la table et commença à boire le café que Pierre lui avait servi. 

***

Seule dans la chambre, Marie commença à enfiler un chemisier jaune et une jupe rose pâle. Rose les lui avait donnés. Alors qu'elle rentrait son haut dans sa jupe, Marie entendit quelqu'un frapper à la porte.

"Je peux entrer ? demanda la vieille dame en entrouvrant la porte.

-Oui bien sûr, fit Marie en souriant. 

-Tu ne t'es pas encore coiffée ? 

-Non, je comptait le faire après avoir fini de m'habiller. 

-Ca te dérange si je te coiffe ?

-Cela me ferait très plaisir."

Marie s'assit sur une chaise et Rose prit la brosse dans ses mains. Avec des gestes doux, elle brossa les longs cheveux châtains de la jeune fille. 

"Ma fille Renée avait les même cheveux que toi. 

-Elle devait être une femme extraordinaire.

-Oui elle l'était et elle avait un sacré caractère ! Il ne fallait pas trop l'embêter mais elle avait un grand cœur tout comme ses enfants. 

-Vous deviez beaucoup les aimer.

-Oh oui, je les aimais mais ils m'ont été enlevé. 

-Je suis vraiment désolée.

-Ne le sois pas ma chérie, ils sont réunis maintenant et je suis sûre qu'ils sont très heureux et qu'ils veillent sur moi. 

-Oui, vous avez raison."

Rose continua à brosser les cheveux de Marie tout en fredonnant une chanson que la jeune fille ne connaissait pas. Celle-ci ferma les yeux. Elle sentait les mains caresser ses cheveux avec délicatesse. Une vague d'émotions la submergea et une larme silencieuse coula le long de sa joue. 

"Qu'est ce qui ne va pas ma chérie, fit Rose inquiète. 

-Ce n'est rien, dit Marie en essuyant la larme. C'est juste que ma mère me coiffait souvent avant et ça m'a fait penser à elle. 

-Oh, Pierre m'a parlé de ce qu'il s'est passé dans votre ancien village.

-Mes parents sont morts avant l'attaque. Ils ont été tués par un milicien devant la maison parce qu'ils voulaient aider Pierre.

-C'est terrible. 

-Après ça, les parents de Pierre nous ont recueilli Suzanne et moi. Puis il y a eu l'attaque et eux aussi, ils sont morts. 

-Si tu veux je peux arrêter de te coiffer.

-Non, non. Ca me rapproche un peu de ma mère. C'est comme si elle était avec moi.

-D'accord, fit Rose avec un léger sourire."

***

Marie et Pierre était assis côte à côte sur le canapé tandis que Rose et les enfants faisaient la sieste. 

"Alors, commença Mairie, qu'est ce que tu fais maintenant ? 

-J'ai trouvé un travail à l'usine de la ville. Après le travail, je fais des courses et à manger. Heureusement que ma mère m'avait un peu appris, fit-il en riant."

Son rire était un vrai régal pour les oreilles de Marie et ce sourire. Si la fille aux cheveux châtains avait été un glaçon, elle aurait fondu instantanément. 

"Si tu continues à me regarder comme ça, lança Pierre avec un sourire espiègle. Je vais finir par devenir une vraie tomate.

-Alors tu seras ma tomate à moi, répondit Marie en posant sa tête contre le torse de Pierre qui mit sa main sur sa taille.

-Très bien, alors je suis ta tomate, dit le jeune homme."

Ils rirent tous les deux innocemment comme des enfants. 

"Tu crois que la guerre se terminera bientôt ? demanda Marie.

-Oui, en tout cas je l'espère de tout mon cœur."

L'espoir... pensa Marie. Le problème de l'espoir c'est qu'il apporte du courage mais il peut également apporter la mort. Il a une lumière et une ombre. 

Pour que le jour se lève [TERMINÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant