Chapitre 4 : Ton sourire suffit à mon bonheur

8 3 0
                                    

La vie avait repris son cours dans le petit village de Marie. Suzanne était redevenue la petite fille joyeuse qu'elle était auparavant. La renaissance de la petite fille s'était faite toute seule après le retour de sa parole. Elle riait, sautait partout, n'arrêtait pas de parler... Parfois, pour plaisanter, Marie soufflait à Pierre : "Pourquoi a-t-elle retrouvé la parole ?", et tous deux riaient de bon cœur. La sœur de la petite fille aussi avait retrouvé le sourire. Suzanne avait souvent cet effet sur les gens. Son visage d'ange illuminait la journée des personnes qui la regardait. 

Suzanne s'approcha timidement de Pierre.

-Bonjour, lança-t-elle.

-Bonjour, lui répondit-il avec un large sourire.

-Est-ce que tu as du bricolage à faire ?

-Oui, sûrement, je dois bien avoir quelque chose à terminer. Tu veux m'aider ?

-Tu veux bien ?

-Avec grand plaisir Suzanne.

-Youpi !

Les deux jeunes personnes se dirigèrent vers l'extérieur de la maison où se trouvait une table en bois. Pierre apporta une boîte remplie d'outils et ensuite, une sorte de maquette d'un moulin dont il manquait les hélices. Le jeune homme expliquait à Suzanne comment fabriquer le sol sur lequel devait reposer le bâtiment et la petite fille s'exécutait avec un sérieux et une délicatesse impressionnants, pour une enfant de sa trempe. Pierre, quant à lui, fabriquait les hélices. De temps en temps, il levait les yeux pour vérifier que Suzanne ne faisait pas de gestes qui pourraient la blesser. Un peu plus loin, Marie les observait le sourire aux lèvres. Son regard s'arrêta sur Pierre. Il avait l'air tellement concentré et ses mouvements étaient si fluides. On aurait presque pu croire que ses mains dansaient au dessus des bouts des bois. Les cheveux blonds du jeune homme flottaient dans la légère brise et ses yeux bleus suivaient vivement chaque mouvement que faisaient ses propres mains. Comme s'il avait senti sa présence, Pierre se tourna vers Marie qui, en totale panique d'avoir était prise en flagrant délit, rougit et détourna vivement le regard. Cette réaction amusa le jeune homme. Il aimait la voir rougir. Il trouvait que ça lui donnait un côté charmant, un peu étourdi. Elle était tellement belle, Pierre aurait pu passer le restant de sa vie à la regarder mais une petite main donnait des coups sur son bras. Suzanne voulait qu'il l'aide à assembler deux pièces. Il lui montra comment s'y prendre puis se retourna de nouveau pour regarder Marie, mais elle avait déjà disparu. Peut être qu'un jour je trouverais le courage de tout lui avouer, pensa-t-il. 

Suzanne ne s'était pas seulement rapprochée de Pierre. Jeanne tentait d'agir avec elle comme si elle était sa propre fille et celle-ci le lui rendait bien. La petite fille voulait toujours l'aider ou l'observer quand elle faisait des choses trop "compliquées" pour elle. Suzanne avait vraiment l'air de bien s'amuser dans cette nouvelle famille. Elle refusait d'aller se coucher si Jeanne ne lui racontait pas une histoire ou qu'elle ne lui chantait pas une chanson. Suzanne avait finalement adopté cette superbe famille. Elle s'imaginait grandir avec eux, leur écrire des lettres quand elle serait plus grande et leur dire à quel point elle les aimait. 

Marie était assise dans un fauteuil et lisait Germinal d'Emile Zola. C'est Pierre qui le lui avait prêté. Elle trouvait l'histoire très intéressante et surtout, elle parvenait à s'identifier aux personnages. Alors qu'elle était perdue dans son livre, Pierre s'approcha d'elle. 

"Marie, lança-t-il.

-Oui ? dit la jeune fille en relevant la tête, étonnée par l'air grave de son ami.

-Il faut qu'on parle, c'est urgent."

La jeune fille ne savait plus quoi penser. Qu'est-ce qui peut être si important, et pourquoi a-t-il cet l'air là ? Son regard glaçait le sang de Marie. Elle le suivit dans sa chambre aussi apeurée qu'intriguée. 

Pour que le jour se lève [TERMINÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant