II

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Vendredi 14 décembre.

Le soleil perçant à travers les rideaux que je croyais avoir bien fermés la veille vient jouer sur mon visage, réchauffant ma joue et me réveillant du même coup. Je marmonne, me retourne et remonte la couette par-dessus ma tête. C'est fou ce qu'il peut faire chaud là-dessous ! Je n'ai plus cours, je n'ai pas besoin de me lever. Pourtant, maintenant, impossible de me rendormir. Je soupire. Allez, debout paresseux. Je renvoie la couette à mes pieds, passe une main dans mes cheveux pour les replacer hors de mon champ de vision - puisqu'ils me tombent devant les yeux - et me lève enfin. Je m'étire en un gémissement peu gracieux et jette un œil à mon téléphone. Arrêtez, on le fait tous. Quelques notifications sans importance que je fais rapidement disparaître, puis un message de mon prof d'histoire concernant l'examen de lundi. Mini stress. J'appuie dessus. Matériel autorisé, date, heure, bonne chance. Ouf. Stress disparu. Cette fin de semestre me met vraiment trop sur les nerfs !

J'entends ma mère discuter avec le chat dans la cuisine et me décide à les rejoindre. Ma mère ne travaillant pas le vendredi - la chance - elle en profite toujours pour se lever plus tard et paresser un peu. Après tout, elle le mérite bien ! J'apparais dans la cuisine, dis bonjour à ma maman, puis me dirige vers mon fainéant de chat. C'est l'animal le plus flemmard que je connaisse. Il passe ses journées couché, sans bouger. Il mange même couché ! Je le prends dans mes bras - bordel qu'il est lourd - et il émet un miaulement de protestation. Il déteste se faire prendre ou même caresser. Tu parles d'un chat ! Il ne sert qu'à ça, il faut bien qu'il se laisse faire un peu.

Après quelques minutes où je vois sa patience s'amenuiser dans ses yeux et dans son comportement de plus en plus agité, je le laisse s'en aller. Il va direct à son bol de bouffe. Sa source de réconfort. Décourageant.

Je prends ensuite un petit-déj' peu nourrissant - il est déjà 10 h - puis file m'habiller. Je lance ma musique et me donne en concert alors que j'enlève et que j'enfile les vêtements. La vie sans musique, je n'assumerais pas. Ce serait comme une vie sans émotion. Ce serait nul. Long et ennuyeux. Impossible.

Notification insonore qui attire mon attention en diminuant le son de ma musique. J'attrape mon téléphone alors que je termine d'enfiler mon chandail. Je n'arrête pas la musique pour autant. Chris. Décidément, il est vraiment inquiet de sa préparation pour l'examen de lundi.

« Tu crois que le chapitre 8 est à l'examen ? »

Heureusement non. Sur les dix chapitres, on peut déjà enlever celui-là. Soulagement de sa part.

« J'ai une autre question Noah »

Oui Chris ? Oui bien sûr Chris, je t'envoie ça. Il n'y a pas de quoi, ça me fait plaisir. Il continue la conversation. C'est nouveau ça. D'habitude c'est mon truc à moi ça. Je réponds. Il m'envoie un travail pour un autre cours, me demande mon avis, me partage ses états d'âme par rapport à la fin du semestre. Mais c'est qu'il est hyper sympa ce matin mon presque ami. Je me prends à la conversation. On rigole, on calme l'ambiance stressante. Je me lance.

« Ça te dirait qu'on étudie ensemble ce weekend ? »

Silence radio. Il n'est plus connecté. J'ai le meilleur timing au monde.

Je passe la journée à bouquiner bien plus qu'à réellement réviser. Procrastination productive. Comme à chaque fois que j'envoie un message un tant soit peu risqué, j'ai ce sentiment d'erreur qui me pince la poitrine. Je stresse. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que je fais ce genre de truc. Je l'ai fait tellement de fois, essayant de donner un coup de pouce à mon bon ami le destin. Malheureusement pour moi, il ne m'aime pas beaucoup le destin. Du coup je me prends des vents et des friendzones monumentaux. Quelque chose de rare, je vous le dis.

Mon frère arrive des cours, nous nous installons dans sa chambre pour regarder quelques vidéos. C'est l'une des seules activités que nous partageons, autant en profiter. Merci YouTube. Je retourne dans ma chambre, révise encore un peu, me perds dans la contemplation profonde de ce qui m'entoure. Tout est toujours plus intéressant que de réviser. Nouvelle notification me sortant de mon monde parallèle.

« Oui bien sûr ^^ »

Joie. Sourire. Remplacement du pincement par de minuscules papillons. Soulagement. Enfin.

Je fixe le message quelques secondes. Comment réagir maintenant ? D'accord, on fixe un rendez-vous : journée, heure, endroit. Simple comme bonjour. Enfin, presque. Stress. Merci anxiété.

Faux Copain [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant