IV

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Lundi 17 décembre.

Examen cet avant-midi. Je stresse. J'ai une folle envie d'écrire un message à Chris pour lui souhaiter bonne chance, mais ce serait trop, pas vrai ? Une amie passe me prendre pour se rendre à l'établissement. J'entre, laisse mon manteau dans mon casier, me dirige vers ma classe. Sur mon chemin, Chris se retrouve à mes côtés. On échange un « salut » et un sourire. Ça me fait grave plaisir. Bien plus que ça aurait dû. Puis on entre dans la salle des tortures. Il me souhaite bonne chance, je lui souhaite la pareille. Dernier sourire, puis on rejoint nos places. Deux heures et demie de concentration qui me laissent sortir complètement épuisé mentalement, avec un bon mal de tête en supplément. Je m'affale contre le mur en face de ma classe et me prends la tête entre les mains. Bordel. J'ai intérêt à avoir une bonne note après un épuisement intellectuel pareil. La porte devant moi s'ouvre, signe que quelqu'un d'autre vient de terminer. Je ne lève pas les yeux.

— Tout va bien Noah ?

Je lève les yeux. C'est Chris, arrêté à mes côtés, un air quelque peu inquiet au visage.

— Oui, t'inquiète, c'est qu'un mal de tête, ça va passer.

— Ah, d'accord, dit-il en s'éloignant.

Okay. Au revoir Chris.

Je remets ma tête entre mes mains, essayant de masser mes tempes afin de faire disparaître la douleur. Je ferme les yeux et inspire profondément. J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de masse dans le front. Je ferme les yeux, la douleur étant trop intense pour les laisser ouverts. Puis, la vague de douleur passe. À ce moment, j'entends des pas venir vers moi.

— Tiens.

Je lève le regard vers un Chris me tendant un verre d'eau. Je souris, le prends et remercie mon... ami. C'est vraiment gentil de sa part, j'ai jugé trop vite son départ. Il s'installe à côté de moi, s'adossant au mur. Son épaule touche la mienne. Cette proximité est dérangeante. Mais agréable.

— Ton examen s'est bien passé, lui demandai-je.

— Je crois... Et toi ?

— Je crois aussi.

— Nous avions bien révisé, rajoute-t-il.

— C'est vrai, rigolai-je doucement.

Sourire des deux côtés. Regard. Puis, sonnerie de mon téléphone. Je fronce les sourcils. Pourquoi briser ce moment ? Je sors mon téléphone de ma poche et roule des yeux. Je décroche. C'est mon amie qui était censée me ramener chez moi. Elle m'a oublié et est repartie sans moi, il y a déjà une bonne demi-heure. Super. Maintenant, en plus de mon mal de tête, je suis coincé ici.

— Tu veux que je te ramène ? propose Chris, témoin de toute la conversation.

Je me retourne vers lui, surpris.

— Ça ne te dérange pas ?

— Bien sûr que non puisque je te le propose, rigole-t-il en se levant.

— D'accord alors, merci beaucoup.

J'attrape la main qu'il me tend et me lève à mon tour. Blanc. Je suis aveugle. Je perds l'équilibre. Chris me retient. Je retrouve la vue. Quelques secondes passent, je me reprends.

— Ça va ? s'enquit-il.

— Oui, merci de m'avoir empêché de tomber.

— Ça t'arrive souvent ce genre de choses ? s'inquiète Chris.

— Parfois. T'inquiète pas. J'en ai parlé au médecin, ce n'est rien. Que des migraines. J'ai des médocs à la maison pour quand ça arrive.

— D'accord, allons-y alors.

Chris m'aide à me rendre à sa voiture, bien que je lui répète que je vais bien. Il tient à garder un bras autour de mes épaules, au cas où je perdrais l'équilibre de nouveau. C'est très mignon. Et malgré moi, mon cœur accélère légèrement la cadence. En espérant que le froid réussisse à cacher mes possibles joues rougies.

Nous arrivons chez moi, après quelques indications routières afin que nous arrivions à destination, Chris n'étant jamais venu chez moi. Nous entrons, je vais prendre mes médocs, en espérant que la douleur cesse rapidement, et mon ami décide de commander à manger, ce qui n'est certainement pas de refus. Chris insiste par ailleurs pour rester avec moi jusqu'à ce que ma mère arrive du boulot, soit toute l'heure du midi et tout l'après-midi. C'est assez mignon de sa part. Il ne veut pas que je me retrouve seul si jamais je m'évanouis. Apparemment que je lui ai fait sacrément peur tout à l'heure. Il insiste même pour payer la pizza. Je refuse d'abord, mais n'ayant vraiment pas à tête à argumenter, je le laisse gagner au bout d'à peine deux protestations. Je le remercie. C'est très gentil. À l'arrivée de ma mère, qui reste très surprise de voir un inconnu ici, il s'enquiert de mon état une dernière fois, puis s'en va.

Cette journée ne fut décidément pas aussi pénible qu'elle en avait l'air au départ. Je me couche paisiblement, regardant mon téléphone avant de l'éteindre pour la nuit. J'ai un message de Chris.

« J'espère que tu vas mieux :) »

Je souris. Il est très mignon.

« Oui, mon mal de tête est parti. Merci de prendre des nouvelles, ça fait plaisir ^^ »

« Dors bien ;) »

« Toi aussi »

Je dépose mon téléphone sur ma table de chevet, pose ma tête sur l'oreiller, et je m'endors rapidement, un sourire idiot aux lèvres.

Faux Copain [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant