Chapitre 12

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L'hôtel était à la hauteur de nos espérances. Dans le quartier des affaires, The Edge était à la fois classique et accueillant. Ancienne banque du 20ème, j'eus l'impression d'entrer dans une bourse rénovée en palace de luxe, le bâtiment avait un énorme cachet. Les hauts piliers verts et les grands carreaux noir et blanc au sol attirèrent mon attention. 

Plus que tout, cet énorme espace rempli d'hommes d'affaires autour du bar en acajou, de riches clients qui discutaient sur des canapés style Louis XVI, me donna l'impression d'être au milieu d'une assemblée bourgeoise dans les années 1920. 

On pouvait également voir d'autres salles d'une égale immensité à travers les grandes portes vitrées en bois. Le plafond blanc d'une hauteur qui n'avait rien à envier à celui d'une cathédrale donnait au mélange d'émotions sonores un côté apaisant. Le bruit se noyait pendant que nous étions transportés à travers les âges. C'était le genre d'hôtel où l'on pouvait laisser doucement couler toute une vie, avec des évènements, des clubs, des concours, plusieurs piscines et spas, des restaurants, des salons de coiffure, et j'en passe. 

Un homme vint à notre rencontre, surgissant du coin d'un pilier en marbre, exhibant à la salle toute entière un sourire courtois de commodité, s'inclinant à chaque salutation de la part d'un client. Alors là, on est plus dans le 20ème, on est carrément au Moyen-âge. 

- Madame Blasco, Monsieur Luzgaar, c'est un honneur que de vous accueillir dans notre établissement. Je vous en prie, laissez Tyron s'occuper de vos bagages. Si vous voulez bien me suivre. 

En me retournant, je me rendis compte que le portier nous avait suivis. Alors c'est toi le fameux Tyron. Nous les suivîmes jusqu'à l'un des ascenseurs, dans lequel une liftière nous demanda l'étage et un justificatif. Notre hôte lui tendit nos badges.

- Etage des suites s'il te plaît, Margaret. 

Il en profita pour nous expliquer qu'avec nos badges "VIP" nous pouvions accéder à tous les étages et services, exceptés celui des suites royales et aux clubs privés. Il nous donna nos badges puis les portes s'ouvrirent derrière nous. La liftière s'en donna à cœur joie. 

- Etage des suites ! Bon séjour au Edge !

L'ascenseur donnait sur un salon bourgeois style Versailles avec des murs blancs et un plafond haut avec des fresques, une cheminée et du parquet. Nous eûmes à peine le temps d'observer ce grand salon avec sa petite cour d'abrutis vaniteux que nous pénétrâmes dans une autre salle, bien plus atypique. Une grande porte ronde blindée, comme celle des coffres forts, était ouverte sur la réception des chambres. A l'intérieur, le réceptionniste se trouvait entre de nombreux barreaux. Ils savent plus quoi faire pour attirer les riches. Notre chambre était au bout du couloir. 

- Je vous laisse l'honneur de passer le badge. 

La suite était juste superbe ! Je vis en première l'immense terrasse avec une vue imprenable sur toute la rue et un bar en terrasse juste en dessous de nous que je montrai à Driss, puis nous découvrîmes une salle de bain avec une magnifique douche à l'italienne et un bain rose vintage rempli de pétales de fleurs, avant de revenir au salon qui offrait un écran-plat incliné comme je n'en avais jamais vu et un grand piano. La cuisine était ouverte et super moderne, avec un plan de travail carré et des plaques de cuisson au centre. Je remarquai immédiatement 2 bouteilles de champagne posés dessus. Cet espace ferait rêver n'importe quel cuisinier

- Bienvenue dans votre suite, l'hôtel a pris les libertés de mettre des pétales dans votre bain et de vous apporter du champagne en guise de cadeau de bienvenue, je vous laisse les badges sur la table d'entrée et le soin de...

Je n'écoutais plus, trop occupée à observer la superbe terrasse fleurie qui me faisait carrément de l'œil. Dès que la porte claqua, je sortis, suivie par Driss, et m'assis sur un transat blanc, qui, d'ailleurs, comme les peignoirs dans la salle de bain, portait les initiales "TE". Je sortis une cigarette et l'allumai en gardant les yeux rivés sur les lumières dehors et sur un arbre japonais charmant sur notre terrasse. Driss se mit à parler, comme s'il attendait que je me sois remise de mes émotions. 

- Je sens que ce week-end romantique va être sympa. Il est déjà minuit, qu'est-ce que tu dirais d'aller faire un tour en bas ?

J'acquiesçai sans hésitation, j'avais envie de profiter à fond de l'aubaine dont nous bénéficions. Je jetai ma cigarette par-dessus la barrière et nous sautâmes dans le premier ascenseur. Ha merde, encore un liftier. 

- Bonjour Madame, bonjour Monsieur, quel étage je vous prie ? 

- Celui du grand bar-terrasse, répondis-je presque sans réfléchir. 


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Dans la peau d'une divaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant