numéro neuf

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Oscar dort encore lorsque je me réveille. L'écran de mon téléphone m'indique qu'il est déjà 11h24. Je me lève donc afin d'ouvrir les volets.

Lorsque je m'exécute, le dormeur pousse un long râle mécontent.

-Putain, Cass !

Sa voix matinale est enrouée et plus rauque qu'à son habitude. Pourquoi me fait-elle autant d'effet ? Après tout, Oscar n'est qu'un ami, non ?

Il enroule ses bras musclés autour de mes jambes et me fait basculer sur le lit. Ou plutôt, sur lui.

Mes fesses se retrouve appuyées sur son entrejambe.

Et, pour la deuxième fois en quelques heures, je sens son érection pressée contre mon corps.

Il se détache rapidement de moi en passant ses mains sur son visage.

Ma réaction est la même que celle d'hier soir puisque je me mets à rire sans retenue.

Il lance un coussin dans ma direction, que j'arrive à éviter de justesse.

Commence alors une bataille d'oreillers qui doit alerter les autres puisqu'ils se mettent tous à crier depuis le rez-de-chaussée.

Oscar s'arrête soudainement pour visser son regard dans le mien.

-Pour ma queue, commence-t-il. C'est simplement parce que je venais de me réveiller.

Je ne peux réprimander un sourire naissant sur mon visage maintenant parfaitement réveillé.

-Et pour hier soir, alors ?

Ses yeux parcourent le sol à une vitesse fulgurante, comme si la réponse s'y trouvait.

Il me sourit simplement et ouvre la porte.

Je le suis de près.

Lorsque nous apparaissons dans la cuisine, quatre paires d'yeux malicieux se tournent dans notre direction.

Tout le monde me regarde de la tête aux pieds, me rappelant que je ne porte qu'un t-shirt.

Je cours donc jusqu'à notre chambre et enfile un pantalon ainsi qu'un pull qui cachera mes cicatrices.

En descendant pour la deuxième fois, les voix provenant du bas me font comprendre qu'Oscar est seul contre tous.

-Mais si je vous le dis !

Je débarque, me mettant encore une fois en lumière.

-Vous parlez de quoi ?

-De votre petite partie de jambes en l'air que vous essayez de passer sous silence.

Mes yeux fusent dans la direction d'Oscar alors qu'une idée de génie - il faut se le dire - germe dans ma tête.

-Comment ça ?

Je mets le plus d'énervement possible dans ma voix.

-Tu n'assumes plus, Oscar ? Putain, j'y crois pas ! C'est pas toi qui me murmurais que tu m'aimais dans l'oreille hier soir ?

Il me regarde, dans l'incompréhension totale. Puis, il semble comprendre que mon objectif est de mettre nos amis mal à l'aise.

-Tu veux pas qu'on en parle en haut ?

Il prend un air gêné, se grattant l'arrière de la tête de manière théâtrale.

-Tu veux qu'on parle de quoi ?! Du fait que tu m'aies pris ma virginité pour me jeter comme une merde après ?!

Je joue l'hystérique et j'avoue que je suis plutôt crédible.

Nos amis ne savent pas quoi dire, et sont complètement hébétés.

La fille qui crééait les nuagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant