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« Je suis né en mille huit cent treize. Mes parents étaient touchés par la pauvreté depuis des années, ils ne voulaient pas que je vive comme eux. Ils voulaient que j'ai de quoi me nourrir, me chauffer l'hiver, ils voulaient que je puisse m'instruire.

Alors, au début, ils n'ont pas voulus me garder, ils voulaient me mettre à l'orphelinat, mais quand ils ont vu l''état des enfants et ce qu'ils devenaient, ils m'ont gardés. Pour les mêmes conditions de vies, j'avais plus de chance de "bien finir" en restant avec eux.

Mon père travaillait dans une usine de bois, il partait tôt le matin et rentrait tard le soir. Ma mère avait sans cesse peur pour moi, mais elle avait besoin de travailler. Elle avait été engagée comme bonne dans une famille de bourgeois. Je l'accompagnais au début, je restais assis toute la journée. Mais un jour, la patronne de ma mère a tenté de me garder avec elle, c'était une femme étrange, aux allures de fausse noble. Elle avait proposé de l'argent à ma mère en échange de ma garde. Alors quand j'ai appris à rester calme en toute circonstance et à rester seul à la maison, elle a arrêter de m'emmener avec elle, elle avait trop peur de ce qu'aurais pu tenter la femme. Mais j'étais un enfant curieux et assez turbulents, et je ne restais pas cloitré dans la maison quand mes parents partaient.J'ai passé les premières années de ma vie dans les rues, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige.

C'était merveilleux, parce que c'était comme si le monde était à moi. Mais la voisine à prévenu mes parents et mon père a décidé que j'irais avec lui à l'usine.

Plus les années passaient, plus notre vie empirait, nous sombrions peu à peu dans la pauvreté extrême, Maman avait été renvoyé à cause cette histoire de vente d'enfant, la femme qui l'employait ne voulait plus d'elle dans ses pattes en sachant qu'elle ne pourrait pas m'avoir et elle lui avait fait jurer de ne parler de cette histoire à personne, sous peine de ne plus jamais pouvoir trouver de travail. Elle n'en a jamais parlé. J'ai arrêté d'aller à l'usine car ma mère pouvait me surveiller.

Je me suis fait des amis, ils faisaient partis de la même classe sociale que moi, et quand nous avons eu huit ans, nous avons commencé à aller à l'école en secret. Nous avions trouvé une cachette dans les charpentes et depuis là-haut, on pouvait observer les cours. C'était comme être les rois du monde, l'éducation que la société nous refusait, on l'avait quand même. Certes, les gamins en contre-bas avaient les vêtements, la nourriture et un toit sur, mais ils étaient froids les uns avec les autres, et être à l'école n'était pas une bonne chose selon eux, ils auraient préférés être dans leurs grandes maisons, entourés de leur bibelots d'enfants riches. Ils n'avaient pas la notion de chaleur humaine. Ils n'étaient que des enveloppes charnelles, faites de muscles et d'os qui semblait incapable de ressentir quoique ce soit.

Puis mon père est tombé malade, il avait du mal à marcher, l'usine l'a licencié et mes deux parents étaient à la rue. J'avais douze ans. Ce fut à ce moment que la véritable descente aux enfers commença. Il ne pouvait plus bouger du lit, il se mit à tousser de plus en plus, comme s'il crachait ses poumons et à l'aube de l'année mille huit cent vingt-six il a faillit y passer. Il avait craché du sang toute la nuit de la nouvelle année. Nous avions passé notre temps à prier pour qu'il vive. Quand j'étais sorti, le lendemain, j'ai passé mon temps à pleurer, mais je ne voulais pas que ma mère me voit alors j'étais parti quand j'avais senti les larmes menacer de couler. Je m'étais réfugié dans un de ces quartiers riches, où personne ne sortait jamais. J'étais assis contre un muret quand j'ai vu, à une fenêtre, passer un petit garçon aux cheveux bruns, il était... magnifique. J'ai senti quelque chose, une force inconnue, grandir en moi. Je me sentais affreusement bien.

Il s'était définitivement passé quelque chose. J'étais rentré en courant chez moi. Mon père avait arrêté de cracher du sang. Sa fièvre était tombée d'un coup. Au fil des jours, il se rétablissait, ma mère a cru aux prières, j'ai cru au garçon de la fenêtre.

Pour moi, il avait sauvé mon père. Et je ne lui serais jamais assez reconnaissant.

Je m'étais alors improvisé cireur de chaussures, ça faisait atrocement mal au dos, le salaire était infâme, mais on pouvait acheter du pain avec ça.

Et puis, un jour en septembre, un deuxième miracle. Je n'avais rien récolté de la semaine, je rentrais sans rien à la maison, cela signifiait que nous allions devoir nous priver. Ce ne serais pas la première fois mais cela restait horrible.

Ma mère n'avait jamais retrouvé de travail et mon père était encore fragile, alors l'usine ne l'avait pas repris.

Une femme aisée m'avait vu, elle n'avait rien dit et s'était contentée de me donner de l'argent. Je n'avais pas accepté, c'était trop étrange, mais elle avait insisté. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas laisser un garçon qui avait quasiment l'âge de son fils mourir de faim dans la rue. Elle m'avait expliqué qu'elle ne me voulait aucun mal, j'avais accéléré mais elle m'avait arrêté et mis l'argent dans mes mains.

"Ne t'avise pas de le rendre." C'est ce qu'elle m'a dit avant de rentrer dans une grande maison.

La maison du garçon à la fenêtre.

J'ai vu ça comme un signe, ça ne pouvait pas être une coïncidence. J'en ai parlé à mes parents le soir même. Ils ont eu peur mais nous avons tout de même gardé l'argent, après tout, elle nous l'avait donné. Je n'ai pas mentionné le miracle du garçon. Ils ne m'auraient pas cru, je le sais.

Le lendemain, ma mère et mon père m'ont accompagner dans la rue. Le soir, la femme était de retour, j'avais récolté de l'argent cette fois-ci mais elle était quand même venue. Comme le jour précédent, elle m'avait tendu une liasse de billets.

Mon père était aussitôt arrivé et l'avait fait reculé. Il lui avait crié dessus avant que ma mère ne le stoppe et qu'elle s'excuse pour lui. Il m'avait ramené à la maison mais maman était restée discuter avec cette femme.

Elle était rentrée une heure plus tard, un grand sourire sur les lèvres.

"On va sortir de la misère."

Elle m'avait pris dans ses bras puis avait embrassé mon père. Mes parents m'avaient envoyés me coucher et ils avaient discutés toute la nuit. Quand je m'étais levé, il étaient tous les deux endormis sur les chaises de la cuisine. J'étais allé travailler et la vie avait repris son cours, mais le sourire qu'arborait ma mère ce soir-là n'avait plus quitté son visage depuis.

Le quatorze octobre, la femme était venue chez nous. J'avais pu voir une grimace de dégout sur son visage, mais elle avait fait abstraction de la saleté, du froid et du manque de confort. J'avais écouté leur conversation.

On allait vivre chez le garçon à la fenêtre.

C'était le plus beau jour de ma vie.

Mais il ne m'avait pas parlé, je ne faisais que le croiser. Je pensais qu'il nous méprisait, parce que nous étions pauvres. Sa mère avait dit que ce n'était pas ça, qu'il n'avait pas l'habitude du contact humain à cause de sa santé fragile.

Je suivais les mêmes cours que lui, mangeait à la même table que lui, dormait dans la chambre à côté de la sienne, mais il m'ignorait. Je goutais à la vie des gens aisé, et c'était étrange, j'étais partagé entre le bonheur et les regrets. Je ne dirai pas qu'être pauvre me manquait, mais il y avait quelque chose en moins.

Et voir le garçon à la fenêtre m'ignorer me faisait atrocement mal au cœur.

Et un jour, en décembre, il est venu me parler. Une douce chaleur s'est répandu en moi, sa voix... sa voix était la plus belle d'entre toutes. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, mais je savais que c'était grandiose. Je savais que tout ce qui allait se passer après se passerait bien, grâce au garçon à la fenêtre.

Nous étions destiné à quelque chose d'incroyable, d'impressionnant.

Quelque chose qui nous étais destiné à nous et seulement nous.

Au fond de mon cœur, un amour profond s'est ancré.

Et j'ai compris que mon avenir se ferait avec lui, que j'étais fait pour être avec lui. »

Jimin éclata en sanglots.

𝙰𝚗𝚐𝚎𝚕𝚜 𝚘𝚛 𝙳𝚎𝚖𝚘𝚗𝚜 ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant