Chapitre 7 - FIN

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— Merlin, alors tu...
— Oui, j'ai sauvé la vie de Pernelle Flamel, il y a environ trois siècles, dit Merlin en regardant la petite pierre rouge dans sa main.

Elle n'était pas plus grande que son pouce, et elle luisait de mille feux.

— Avec certaines personnes, notamment les Magiciens et les Sorciers, je m'autorisais à être moi, reprit le jeune sorcier. J'ai souvent passé quelques dizaines d'années aux côtés de ces gens, et nous échangions nos savoirs. La majorité était presque en dévotion envers moi car j'étais et je suis toujours l'homme vivant le plus âgé de cette planète.

— Et avec ce Flamel ? Tu t'es montré à lui ?
— Au début non, répondit Merlin en secouant la tête. À l'époque, je vivais à Paris avec ma femme Adrienne et nous avions deux enfants. Adrienne en attendait un troisième, mais je n'étais pas autant emballé que pour le premier, je jouais juste mon rôle aussi bien que possible.
— J'imagine qu'après autant de « premières fois », on doit commencer à connaitre la musique, dit Arthur avec un sourire en coin.

Merlin lui renvoya son sourire en opinant.

— Je passais beaucoup de temps dans les livres, dit-il. Déjà à Camelot, Gaius passait son temps à me dénicher tous les livres interdits qu'il pouvait trouver dans le château... Quand j'ai rencontré ce libraire qui ne payait pas de mine, et que j'ai découvert qu'il avait des livres si rares qu'ils étaient introuvables ailleurs, j'ai commencé à être fidèle à sa boutique. Petit à petit, nous avons commencé à discuter et au fil des années, à nous confier. Quand il m'a révélé qu'il était un Alchimiste, je ne l'ai d'abord pas cru, puis il m'a montré quelques « tours » et j'ai compris qu'il ne mentait pas. Je lui ai alors révélé que j'étais un Sorcier, et surtout, que j'étais Immortel. J'ai alors cru qu'il faisait une attaque car il avait entendu parler de moi au fil des années, il me connaissait, Arthur...
— Avait-il déjà cette pierre, à l'époque ? demanda le jeune Roi.
— Oui. Rencontrer un autre Immortel, pis encore un qui était né comme ça, a été un terrible choc pour Pernelle et Nicholas, mais ils sont passé outre et je leur ai enseigné mon savoir botanique. Et puis un jour, je faisais des courses pour Adrienne, en ville, quand j'ai entendu la sirène des pompiers. Le véhicule est passé à toute vitesse près de moi et, intrigué, je les ai suivis. Quand j'ai vu que la boutique des Flamel était ravagée par les flammes, mon sang n'a fait qu'un tour. Sans réfléchir, je me suis jeté dans l'incendie sous les hurlements des secouristes, et j'ai sorti Nicholas qui toussait, noir de suie. J'y suis ensuite retourné pour Pernelle, mais je ne l'ai pas trouvée dans la boutique. En voyant les précieux livres ravagés par les flammes, je les ai transportés ailleurs avec ma magie, en sécurité, puis j'ai cherché Pernelle.

Merlin se tut un instant et soupira.

— À l'époque, les maisons étaient beaucoup moins sûres que maintenant, le feu ravageait une boutique puis tout un quartier si on ne le maitrisait pas rapidement. J'ai compris que je devais faire vite quand j'ai entendu la charpente gémir. J'ai appelé Pernelle, j'ai hurlé son nom, mais la fumée me brulait la gorge et les poumons et j'avais les yeux qui pleuraient à cause de la chaleur et des fumées.

Arthur était pendu aux lèvres de son ami.

— Où était-elle ? demanda-t-il.
— Dans leur appartement, au premier étage, elle avait pris des somnifères pour se reposer car son Immortalité arrivait à son terme et la vieillesse reprenait le dessus. Quand je l'ai enfin trouvée, je n'ai pas pu la réveiller. Je l'ai alors hissée sur mon dos et j'ai tenté de redescendre, mais l'escalier était déjà dévoré par les flammes. Je n'ai alors vu plus qu'une seule sortie, la fenêtre... Je me suis jeté à travers le carreau et j'ai usé de magie pour que nous atterrissions sur le pavage sans nous briser les os...
— Et c'est ce jour-là que cet homme t'a offert ce bout de pierre ? demanda Arthur.
— Quelques semaines après, plus précisément, quand Pernelle a été tirée d'affaire et qu'ils ont obtenu de la ville de quoi reconstruire leur boutique. Mais ils ont préféré partir car ils étaient dans ce quartier depuis trop longtemps, et que leurs visages étaient connus. Nicholas a préparé son filtre, ils l'ont ingurgité, puis sont venus me trouver, en dehors de la ville. En remerciement pour ce que j'avais fait pour eux, sauver Pernelle et protéger les livres, Nicholas m'a offert un morceau de la Pierre Philosophale... pour vous.

✔️ J'ai attendu si longtemps...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant