chapitre un

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-Houssem ! Par ici !

-Monsieur Aouar, pouvez-vous nous accorder quelques secondes ?

-Monsieur Aouar, pourquoi avoir fait le choix de rendre visite à des prisonniers ?

Houssem ignora tous les micros qui se tendaient devant lui à mesure qu'il se rapprochait de la porte de la prison. Les caméras étaient déjà braquées sur lui, et les flashs d'appareils photo l'aveuglait. En fermant les yeux, il pouvait presque s'imaginer qu'il arrivait à une cérémonie de foot, comme celle du Trophée UNFP, où il se rendait chaque année depuis qu'il jouait à l'Olympique Lyonnais. Malheureusement, c'était une toute autre atmosphère qui planait. Son coeur n'était clairement pas la fête, mais il ne savait dire ce qu'il ressentait.

Il passa enfin la grande porte de la prison, et dès qu'elle se referma derrière lui, il soupira de soulagement.

-Je vais prévenir votre chauffeur que votre fiancée et vous sortirez par la porte de derrière, lui lança Philip, son garde du corps, en sortant son téléphone. Asseyez-vous, elle va arriver.

Un gardien s'approcha de Houssem, le saluant.

-Bonjour, monsieur Aouar. Vous êtes prêts ?

-Euh, oui, répondit-il.

Tout le monde n'arrêtait pas de lui poser cette question, depuis ce matin, et il ne savait pas y répondre. Alors il répondait simplement que oui, il allait bien, parce que c'était la réponse attendue à chaque fois.

Le gardien ouvrit la porte, et le cœur de Houssem se mit à battre la chamade en voyant Aëlys apparaître. Il s'attendait à retrouver la jeune femme qu'il avait laissé ; intrépide, se fichant bien de l'avis des gens, spontanée. Pourtant, cette Aëlys semblait craintive. Elle avançait vers lui à pas feutrés, comme si elle redoutait qu'il lui hurle dessus.

Houssem ne savait même pas s'il avait envie de lui hurler dessus. Il n'avait jamais été du genre à hausser la voix, c'est pour ça que lorsque Aëlys a été arrêtée à leur domicile il y a deux ans de cela, il ne l'avait pas fait. Au contraire, il n'avait pas prononcé un son. Il avait regardé Aëlys se faire menotter, il avait vu son visage inquiet, désolé, anéanti. Et il n'avait rien dit. Il avait regardé Aëlys être emmené au poste de police sans bouger, statique, suivant la voiture des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Puis il était rentré, et il avait pleuré. Mais jamais au grand jamais il n'avait hurlé. Et finalement, il ne voulait pas commencer maintenant.

-Vous devez juste signer ça, mademoiselle Ben Rabah, et vous êtes libre.

Aëlys hocha doucement la tête et signa la feuille sans parler.

-Merci. Vous pouvez y aller.

Elle hocha de nouveau la tête et regarda Houssem.

-On y va ? demanda Philip, et Houssem acquiesça, suivant son garde du corps par la porte de derrière. Aëlys sembla hésiter, et Houssem fronça les sourcils avant de s'approcher d'elle et d'entremêler leurs doigts ensemble.

-Viens, on y va, souffla-t-il.

Quatre petits mots banals. Après deux ans de silence, quatre simples petits mots. Une invitation, pas un ordre. Et un "on."

Une sorte de promesse d'avenir.

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Hey bienvenue sur ma nouvelle fic faites comme chez vous! (= commentez autant que possible)
Je suis trop contente car j'ai l'idée de cette fic dps très longtemps et je l'ai enfin écrite. Merci à ceux celles qui choisissent de lire, on se retrouve les jours pairs ♡

Edit: 1K le 14.02.19 ♡

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