chapitre quatre

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-Je peux me servir du café ?

Houssem se tourna vers Aëlys, surpris.

-Bien sûr que oui, tu sais que tu n'as pas besoin de me demander, hein ? Tu es chez toi ici.

Elle haussa vaguement les épaules avant d'attraper un mug et de le remplir.

-Ça va mieux ? s'enquit-il, et elle haussa les épaules.

-Ça va.

-Il reste des pancakes, il posa l'assiette devant eux, et les yeux d'Aëlys s'illuminèrent.

-Je peux...commença-t-elle avant de s'arrêter, de se lever et de prendre le Nutella. Elle tartina deux pancakes avant d'en tendre un à Houssem.

-Merci, lui sourit-il. C'est du Nutella au pancake, ça.

-Désolée, se mordit-elle la lèvre. J'avais oublié le goût que ça avait, le Nutella, dit-elle d'un air mélancolique, et il baissa les yeux vers le pot avant d'attraper la main d'Aëlys.

-C'est fini maintenant. Tu auras du Nutella dès que tu en veux.

Elle hocha vivement la tête. Comme d'habitude, ce qui ressemblait à un échange banal voulait dire beaucoup plus de choses. C'était comme une réponse à une des nombreuses questions silencieuses que Houssem se posait. Et elle avait acquiescé.

C'était fini maintenant. Jamais plus elle n'irait en prison.

-On va sortir, aujourd'hui, déclara Houssem, et Aëlys hocha la tête. Elle n'avait pas l'air emballé, mais il savait que c'était nécessaire. C'était normal qu'elle soit heureuse de retrouver sa maison, mais il ne fallait pas qu'elle y hiberne non plus. Elle était libre maintenant, libre d'aller où elle voulait, quand elle voulait, et c'était probablement une sensation qui lui foutait la trouille.

Il comprit que c'était vraiment le cas quand ils passèrent la porte d'entrée et que Aëlys agrippa son bras comme un koala avec sa branche.

-J'ai peur.

Houssem la regarda, surpris qu'elle l'admette aussi simplement.

-Tu as le droit d'aller dehors maintenant.

-Mais si les gens nous reconnaissent ? Qu'est-ce qu'ils vont penser ?

-Quoi ? demande Houssem, perdu, et Aëlys se mord la lèvre.

-Je ne veux pas gâcher ta carrière.

-Aëlys...personne ne sait qui tu es. Ton nom n'a été dévoilé nulle part dans la presse. Quand je suis venu te chercher, on a fait passer ça pour une bonne action que je faisais, à rendre visite aux personnes incarcérées.

-T'as fait tout ça, souffla-t-elle, et Houssem haussa les épaules.

-Avec l'aide de mon agent, de Philip, de ma mère aussi. Mais, oui, j'ai fait tout ça.

Elle regarda droit devant elle et soupira.

-Je suis prête.

Ils passèrent l'après-midi à se promener dans le parc près de leur maison, juste tous les deux, main dans la main, à observer la nature.

-Houssem.

-Oui ?

-Avant que je parte en prison, tu me réclamais un chien, lui rappela Aëlys, et il sourit.

-Ça n'a pas changé, j'en veux toujours un.

-Pourquoi tu ne l'as pas adopté pendant mon absence ? fronça-t-elle les sourcils, et Houssem sourit.

-Parce que je n'avais pas ton accord.

Elle resta silencieuse, perdue dans ses pensées. Comme toujours, Houssem était incapable de deviner ce à quoi elle pensait. Mais en la regardant comme ça, il réalisa que la conversation dont qu'ils prétendaient tous les deux ne pas avoir besoin allait arriver bien plus vite que prévu.

Libre » AOUAR ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant