chapitre dix

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-Houssem.

Le joueur de foot releva la tête en entendant Aëlys l'appeler, et il fronça les sourcils en voyant qu'elle hésitait à parler.

-Oui ?

-J'ai pas d'argent pour t'acheter une bague de fiançailles et puis c'est un peu stupide parce que j'en ai déjà une mais...je voudrais savoir si tu veux m'épouser.

Il sourit.

-Bien sûr que je veux t'épouser.

-Je veux dire...m'épouser moi. Parce que la demande en mariage, tu l'as faite à l'ancienne Aëlys. La menteuse, ajouta-t-elle pour elle-même, et Houssem tira sur sa main pour qu'elle s'asseye sur le lit, à côté de lui.

-Je veux t'épouser toi.

-Tu veux pas...j'en sais rien, une trace écrite, un enregistrement de moi disant que je recommencerais plus à voler ?

-Aëlys...j'ai pas besoin de ça pour savoir que tu feras plus jamais ça.

Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas comment il pouvait avoir une confiance aveugle en elle comme ça après cette trahison.

-Je ne veux plus avoir accès à ton compte en banque. Je vais trouver du travail et me faire mon propre argent. Ce sera peut-être long maintenant que j'ai un casier judiciaire alors en attendant, je veux que tu ne me paies que le strict minimum.

Il hocha la tête.

-Je ne volerai plus jamais.

-C'est mon tour d'être fier de toi, sourit-il, et elle lui rendit son sourire.

-J'ai autre chose à te demander. Je...ce matin j'ai rallumé mon téléphone et il y a des messages de mes parents et je ne veux pas les lire. Est-ce que tu leur as parlé ? Pas forcément récemment.

Houssem hocha doucement la tête. Aelys ne s'était jamais très bien entendue avec ses parents, c'est pourquoi elle avait quitté le domicile familiale à dix-neuf ans pour s'installer avec Houssem. Il n'avait pas voulu aborder le sujet de peur de la brusquer, mais ils ne pouvaient pas ignorer cette partie de leur vie indéfiniment non plus.

-Je leur ai parlé quelques jours après ton arrestation. Ils m'ont appelé pour avoir de tes nouvelles et je leur ai juste...dit la vérité.

Aëlys sourit tristement.

-Ils ne veulent plus jamais me voir.

Houssem aurait aimé pouvoir lui dire qu'elle avait tort. Il aurait aimé pouvoir lui dire le contraire. Mais Aëlys connaissaient bien ses parents.

-Ils ne veulent plus jamais nous voir. Ils m'ont demandé ce que je comptais faire et quand je leur ai dit que j'allais t'attendre, ils ont raccroché. Je n'ai jamais eu de nouvelles.

-L'autre jour, tu as dit que ta mère t'a aidé à protéger mon nom, se rappela-t-elle, et il acquiesça.

-Quand tu es parti, j'étais en colère. Et une fois la colère passée, j'étais seul. Horriblement seul dans cette grande maison. Mais ma famille était là, derrière moi. Ma mère m'a permis de rester sain, de ne pas abandonner le football, de ne pas dérailler. Je ne suis même pas sûr qu'elle t'en ai voulu, et si c'était le cas, ça lui est presque aussi vite passé que moi.

-Tu crois qu'elle accepterait de me voir ?

Houssem hocha la tête, surpris par cette demande. En y réfléchissant, une fois la nuit tombée et Aelys endormi, il comprit que pour réussir à se pardonner elle-même, elle avait besoin du pardon des autres.

Libre » AOUAR ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant