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chapitre deux

Le trajet jusqu'à l'aéroport se passa dans le silence le plus complet. C'est seulement une fois dans l'avion que Houssem réalisa qu'Aëlys n'allait pas faire le premier pas en commençant la conversation. Le problème, c'est qu'il ignorait de quoi elle voulait parler. Sûrement pas de la prison, c'était certain. Ni de ce qu'elle avait fait pour s'y retrouver deux ans. Mais de quoi, alors ?

-Est-ce que tu veux manger quelque chose ?

Aëlys, qui regardait à travers le hublot depuis le décollage, se tourna vers Houssem et haussa les épaules.

-On a des chips, des Dragibus, des barres de céréales et des M&M's, lui proposa-t-il.

-Je peux avoir des M&M's ? demanda-t-elle comme une enfant, et il hocha la tête. Il attrapa le paquet et l'ouvrit avant de lui tendre. Au lieu de prendre le paquet, elle plongea sa main dedans et mangea les quelques cacahuètes qu'elle avait attrapées. Houssem sourit en la regardant, et elle fit la moue avant de sourire à son tour.

-Qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogea-t-elle, et son sourire s'agrandit.

-Tu me fais sourire, c'est tout. Et toi ?

-Ton sourire me fait sourire, haussa-t-elle les épaules, et c'est cette échange qui donna de l'espoir à Houssem. Aëlys n'était plus la même, c'était certain. Mais il pouvait tomber amoureux de la nouvelle Aëlys. Du moins, il l'espérait.

-Je peux en avoir encore ?

Houssem sourit et lui tendit le paquet. Ils passèrent le vol à échanger des M&M's comme ça, comme des enfants, comme s'ils ne se connaissaient pas, comme si c'était leur première rencontre.

Quand ils arrivèrent à Lyon, c'est elle qui prit sa main pour se donner du courage. Houssem ne la lâcha pas, inquiet. Il était incapable de deviner ce qu'elle pensait, incapable de savoir si elle avait peur, et de quoi. Elle n'eut aucune réaction en arrivant devant leur maison, et quand elle entra, elle ne dit rien non plus. Houssem enleva son manteau et ses chaussures pour les déposer dans l'entrée, mais Aëlys ne l'imita pas : elle entra directement dans le salon avant de s'arrêter au milieu et de regarder autour d'elle.

-Rien n'a changé, dit-elle, et Houssem n'arrivait pas à savoir, à son ton neutre, si c'était une bonne ou une mauvaise chose pour elle.

-Non, rien, lui confirma-t-il, et elle hocha la tête.

-Rien.

Elle finit par retourner dans l'entrée, et quand elle revint, Houssem était assis sur le canapé, songeur. Elle s'approcha doucement et s'assit à côté--à une distance raisonnable.

-Est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux faire ? l'interrogea-il, et elle haussa les épaules.

-J'en sais trop rien.

-Tu préfères sortir ou rester ici ?

-Rester ici, répondit-elle catégoriquement, et Houssem n'était même plus surpris. L'ancienne Aëlys aimait tellement sortir qu'il se doutait presque qu'elle voudrait rester là.

-Alors on reste ici, hocha-t-il la tête. On va trouver quelque chose à regarder à la télé et se commander à manger.

Elle sourit, satisfaite de ce programme, et il sourit à son tour avant de se lever pour préparer tout ça. Aëlys resta assise au même endroit, repassant pour la centième fois la pièce du regard. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle était là, chez elle, dans son salon. Après deux ans à rêver de ce moment, c'était enfin en train d'arriver, pourtant, ça lui semblait irréel.

-J'ai pris tous les menus pour qu'on choisisse, dit Houssem en revenant avec une pile de papiers. Dis-moi ce que tu veux manger.

-Tu peux choisir avec moi.

-C'est ton premier repas hors de prison, tu passes prio, dit-il, fouillant dans les papiers, et elle le regarda, surprise qu'il en parle de façon aussi naturelle. Il n'avait pas hésité à prononcer le mot "prison," et bizarrement, ça lui faisait plaisir. Parce que même si elle se détestait pour ce qui était arrivé, c'était arrivé. Et ce n'était pas possible de faire comme si de rien n'était. Pas avec quelque chose d'aussi gros.

Elle finit par choisir de manger japonais, et ils passèrent toute la journée devant la sitcom Superior Donuts. Aelys a laissé Houssem choisir, et il a préféré prendre quelque chose de léger, sans drames et histoires compliqués. Aelys ne rit pas souvent--moins que lui, en tout cas, mais il a le rire facile--, mais il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder dès que ça arrivait. Ça lui avait manqué de voir son visage s'illuminer de cette façon. Ça lui avait manqué de voir son visage tout court.

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Hey! Qu'est-ce que vous pensez des deux persos pour l'instant? Je sais que vous ignorez encore pq Aëlys s'est retrouvée en prison, c'est pour ça que je vous pose la question, je veux voir si votre avis va changer ;)