chapitre trois

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À 20 h, Houssem décida d'aller leur préparer quelque chose à manger. Il commençait à faire nuit dehors, et il avait bien remarqué que les petits yeux d'Aëlys n'allaient pas tenir très longtemps. Elle lui demanda de faire des pancakes, et il accepta avec plaisir. Avant qu'elle ne parte en prison, Houssem avait l'habitude de leur préparer un repas sucré le dimanche midi--quand il n'avait pas match. Quand Aëlys s'installa sur le comptoir, ses jambes pendantes, il avait presque l'impression de retourner dans le passé. À 21 h, Aëlys était épuisée, et Houssem lui proposa d'aller dormir. À l'étage, elle eut la même réaction : rien n'avait changé, et elle semblait encore une fois en être surprise. Une fois sur le seuil de la porte de leur chambre, elle se tourna vers Houssem, inquiète.

-Tu vas dormir avec moi ? demanda-t-elle, et si avant, jamais elle n'aurait parlé avec cet air suppliant, maintenant, elle s'en fichait.

Il hocha la tête, et elle sembla se détendre à cette idée. La veille, il n'avait pas réussi à savoir si c'était ce qu'elle voudrait, alors il avait préparé la chambre d'amis au cas-où. Finalement, il semblait qu'il n'allât pas en avoir besoin.

Elle s'endormit plus vite que l'éclair, tandis qu'Houssem tournait et retournait, incapable de trouver le sommeil. Dès qu'il posait ses yeux sur Aeëys, il était envahi d'amour. Mais trop de questions restaient sans réponses, et pour le moment, il n'était pas prêt à lui demander les réponses. Il avait eu le temps, en deux ans, de tout imaginer, et il n'était pas certain d'accepter la vérité.

Il finit par s'endormir, mais à six heures, il se réveilla, et il savait qu'il était inutile d'insister : il n'arriverait pas à se rendormir. Il soupira et se leva, s'assurant que Aëlys était bien couverte. Une fois en bas, il se fit couler un café, se demandant si prendre une douche risquait de la réveiller. Il pouvait toujours faire une séance de sport en attendant, mais il avait vraiment besoin de son café avant.

Il le but debout, dans sa cuisine, comme il le faisait depuis toujours, avant de monter pour prendre ses affaires de sport dans le dressing. Il fronça les sourcils en arrivant en haut de l'escalier, surpris d'entendre des sanglots, et quelques secondes plus tard, il se retrouva face à une Aëlys complètement paniquée. Elle se jeta dans ses bras, et il les referma sur elle d'un geste protecteur, fermant les yeux.

-Ça va aller, je te le promets, ça va aller, essaya-t-il de la rassurer, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre. Depuis qu'il l'a connaissait, il ne l'avait vu pleurer que deux fois, et il ne s'attendait vraiment pas à ce que cela se reproduise aujourd'hui.

-J'ai cru que t'étais partie, dit-elle en brisant leur étreinte pour essuyer ses larmes, et Houssem fronça les sourcils.

-Parti ? il répéta. Je vais nulle part Aëlys, je suis juste descendu prendre un café.

Elle reposa sa tête contre son torse à l'entente de cette réponse, et ils restèrent dans cette position plusieurs minutes, dans le couloir, sans parler.

Libre » AOUAR ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant