Secret Love

Chapitre 12

Je retourne à la voiture, les vitres teintées, où un masque du visage de Jane m'attend, parfaitement bien fait. Grâce à l'enregistrement de sa voix, il y a également une puce de cordes vocales externes à côté du masque. Je m'achète une jupe tailleur, un chemisier blanc et des escarpins gris du même style que ceux que Jane avait. Je me teind les cheveux en noir, mais je me fait pas trop de soucis, ça partira ce soir après une bonne douche. Je met la fausse peau et la puce et je m'habille, puis je prend les papiers et le pass et je retourne dans la banque. Je ne connaît personne mais pas mal de monde a l'air de me connaître. Je repense à la vraie Jane, assise sur les toilettes, évanouie, qui va se réveiller dans quelques heures, et qui ne saura même pas pourquoi elle est là. Elle pensera sans doute s'être endormie sur les toilettes. J'accède à son bureau, et je fouille tout les documents dans l'espoir de trouver une information utile, mais je ne trouve rien. J'allume le gros Mac posé sur le bureau et comme je m'en doutais, il y a un code. J'essaye quelques trucs, mais comme je ne trouve pas je branche une clef USB qui contient un logiciel qui devrait me le débloquer assez rapidement. En attendant, j'ai un peu de temps mais je ne peux rien faire. Je range les documents que j'avais sortis puis je m'assied sur une chaise et je regarde un peu autour de moi. Mon regard de pose vite sur la seule et unique photo accrochée au-dessus de son bureau qui représente Jane avec un chien. Cette photo m'interpelle car je ne me souviens plus de la race du chien, qui est assez compliquée à retenir. Je fais vite fait quelques recherches sur internet puis je tape "otterhound" et .... L'ordinateur de déverrouille !! Je n'en crois pas mes yeux. Je débranche ma clef USB tout en me disant que ce n'est vraiment pas très malin de mettre comme seule photo son mot de passe. J'accède rapidement à toutes les entrées et sorties de la banque. En effet, une grosse somme a été déposée ici il y a à peine deux jours. D'ailleurs les criminels auraient pu faire autrement que de mettre leur argent dans la seule banque américaine de tout le Maroc, ça m'a bien facilité la tâche. L'homme qui a versé la somme semble s'appeler Amehd Salahé, mais si c'est bien un des trafiquants, ça ne doit pas être son vrai nom. J'arrive à récupérer son numéro de téléphone et je sors du bureau. Alors que je passe le seuil, je me retrouve nez à nez avec la vraie Jane. Elle ouvre la bouche pour crier mais je réagit instantanément en plaquant ma main sur sa bouche et en l'assomant d'un coup de coude. Malgré tout, ma main a laissé échapper un petit cri, et des gens accourent. Je la rentre et l'enferme dans le bureau, lui rend ses papiers et son pass et je ressors. Des gens me regardent un peu bizarrement et je leur fais un petit sourire timide, comme pour me faire pardonner. J'imagine que je suis plutôt bonne comédienne, car ils partent sans rien demander de plus. Je me dépêche de repartir sans éveiller les soupçons. La pauvre Jane, se faire assommer deux fois en quelques heures, et la deuxième fois par elle-même ça doit quand même vraiment faire bizarre. Je retourne dans ma voiture et j'enlève tout de suite le masque qui commence à m'irriter ainsi que la puce et je retrouve ma voix normale. Je retourne à l'hôtel où après avoir pris une bonne douche pour enlever la teinture dans mes cheveux, je me connecte sur le portable de Amehd Salahé pour intercepter tous ses faits et gestes.