Chapitre 17

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Je suis dans l'avion et pendant tout le trajet, j'alterne entre dormir et pleurer. Mais je ne pense pas à lui. En fait, pour être honnête, je ne pense qu'à lui même si je fait tout ce que je peux pour penser à autre chose. Alors je pleure, et je m'endors d'épuisement. Je rêve de lui et je me réveille en sursaut en m'attendant à le voir à côté de moi, me carressant le bras. Mon regard tombe sur la vieille dame qui ronfle à ma gauche et je me remet à pleurer. Une personne normale verse entre 80 et 100 litres de larmes en une vie, je pense que je rempli cette moyenne pendant mon trajet d'avion de six heures. Quand j'arrive à l'aéroport, et que je vois Typhaine, elle se précipite dans mes bras, et j'attends les larmes venir, mais je suis tellement déssechée que rien ne vient. Je reste quand même un peu dans les vapes et c'est tout juste si je me rend compte qu'elle me ramène chez moi, me couche et reste ne part que quand je dors. Je ne rêve pas de lui cette nuit là, je suis bien trop fatiguée pour rêver. Le lendemain de déroule, monotone, interminable... Et les jours qui suivent sont identiques. Je continue à courir car c'est presque instinctif, mais je ne vais plus à mes cours de karaté, ni à la salle de muscu, je ne mange quasi pas... En gros, je déprime.

Typhaine fait tout ce qu'elle peut pour me changer les idées, sans trop de succès :

- Tu vas pas arrêter de vivre pour un mec qui ne te mérite même pas !!

- ...

- Allez viens, on va au cinéma.

- Non, s'il-te-plaît plaidai-je en me blottissant dans le canapé.

Bon, au moins je me suis levée aujourd'hui.

- Si, t'as pas le choix, il faut que tu sortes.

- ....

- Allez, vas prendre une douche !

Elle me tire par la main et je me retrouve malgré mes protestations dans la douche. Elle me donne des habits propres et me force à me doucher. Je prends une douche rapide et je m'habille avec ce que Typhaine m'a donné, c'est à dire des habits noirs, comme la plus grande partie de ma garde robe. Je n'ai pas du tout envie d'aller au ciné, mais il fait croire que je n'ai pas le choix. Je ne prend pas la peine de me maquiller, c'est pas la peine.

- Allez viens on y va.

Elle me pousse dans sa voiture et on va au cinéma. Le seul film qui passe en ce moment c'est Pearl Harbor. Je le connaît par cœur mais je ne me lasserais jamais de le voir.

- Bon, bah on va regarder ça, dit Typhaine qui ne veut pas lâcher l'affaire du cinéma.

- Ah, cool.

Ok, j'adore ce film mais malgré ce que j'ai dit plus tôt, c'est pas trop le moment pour moi de regarder ça, je déprime trop, et c'est le seul film qu'elle me trouve ! Elle veut quoi là, que je me suicide !?

On prend des places, elle achète du popcorn, et on s'installe aux meilleures places. Dès la musique du générique, je sens les larmes monter. Et rien que de voir Evelyn et Rage ensemble me fait pleurer. Je finis par éclater en sanglots, et tout le monde me dit de me taire. Et quand le film de termine, je sors en courant, suivie par Typhaine qui ne culpabilise pas du tout.

- Écoute Astrid, je suis désolée, mais il faut que t'arrêtes de penser à lui et continuer à vivre. ( Elle en l'appelle pas par son nom, car je le lui ai interdis. ) Regarde, Evelyn elle n'a pas arrêté ! Dit-elle en donnant le pire argument que je connaisse

-...

On rentre car Typhaine n'a pas réussi à me convaincre de faire autre chose et je pleure encore pendant tout le voyage. Dès que je ferme les yeux, son visage apparaît. Et quand je commence à l'oublier, il y a toujours quelque chose ou quelqu'un pour me le remettre en tête. Le meilleur moyen de penser à autre chose serait de me remettre au sport, de faire quelques missions, de fréquenter plus de gens...

*

De retour chez moi, j'annonce ma décision à Typhaine :

- Euh, Typh ?

- Oui ?

- Désolée. J'étais énervée et je n'ai pas vu ce que tu essayais de faire pour moi. Mais je pense que tu as raison. Je vais reprendre le sport, peut être les mission, et je vais essayer de fréquenter plus de gens.

- Super !!, S'écrie-t-elle en me sautant dans les bras. Je suis contente que tu sortes de ta bulle.

On va à la pizzeria pour ne pas avoir à faire le repas.

- Du coup, demain je viens chez toi tôt pour qu'on coure ensemble ?

- Tu... Tu veux courir avec moi ?

- Eh bien, c'est pas dans mes habitudes, mais ouais !

- Euh, tu vas avoir du mal à tenir le rythme.

Je dis pas ça pour me vanter, mais je veux pas qu'elle de sente obligée de venir avec moi.

- Oui, je m'en doute.

- Ok. Bon Eh bien sûr t'y tiens, t'as qu'a dormir à la maison ce soir.

- Ouais, cool. On va se faire une soirée d'enfer ! Dit-elle avec un sourire immense.

Elle est super contente et ça me fait du bien de lui faire plaisir, je me rend enfin compte combien j'ai été absente ces derniers jours, centrée sur mes petits problèmes.

Secret LoveWhere stories live. Discover now