Chapitre 33

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Je ne l'avais pas imaginé ainsi. Durant tout le trajet nous permettant de rejoindre Clément, qui était déjà en train d'interroger le connard qui avait enlevé mon fils, je n'avais cessé d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler l'homme qui aidait Tiffany depuis tout ce temps, et il était tout le contraire des nombreux scénarios qui m'étaient alors passés en tête. 

Je le voyais grand, musclé et très imposant, très certainement par rapport à Adrien. Peut-être que mon subconscient n'arrivait pas à imaginer une crevette en compagnie de Tiffany, pourtant, c'était à ce petit crustacé que ressemblait l'homme ligoté à la chaise juste devant moi.

D'énormes gouttes de sueurs coulaient de son visage, se mêlant au flot de larmes déjà présent. Cet homme semblait effrayé par ce qui se déroulait dans cette pièce. En le voyant ainsi, je n'arrivai même pas à ressentir de la peine ou de la compassion pour lui, je voulais le faire pleurer encore plus pour qu'il me supplie d'arrêter de le torturer, de le laisser tranquille. Je ne voulais même pas savoir son prénom, une ordure pareille ne méritait pas qu'on le traite comme un humain comme nous. 

Un jeune homme blond ressemblant à une armoire à glace était en train de lui tourner autour tout en lui posant toujours et encore la même question, où était mon fils. La réponse était loin d'être satisfaisante, principalement pour moi, c'était plus un ramassis de pleure et de salive qu'autre chose, rien de bien utile qui allait m'aider dans mes recherches.

Je posai ma veste sur la chaise positionnée près de la porte d'entrée et remontai les manches de mon tee-shirt. Si ce type n'arrivait pas à le faire parler, alors moi je le ferais, et je n'allais pas m'arrêter avant qu'il n'ai révélé le lieu où Tiffany détenait mon fils, mais surtout, j'allais pouvoir me défouler sur lui car une rage destructrice ne cessait de monter en moi depuis que j'avais appris que mon fils avait été enlevé.

En entrant dans notre vie, il avait piétiner tout ce que nous avions construit. Tanya était à l'hôpital, notre second enfant aurait très bien pu mourir sans même avoir vu le jour, et surtout, Brandon était en train de vivre un calvaire, il allait en être traumatisé et ne plus jamais être le même, et ça je ne pourrais jamais le lui pardonner. 

Moi aussi je ne serais plus le même, je savais que je n'arriverais plus à vivre comme avant, j'aurais sans cesse peur qu'il arrive quelque chose à ma famille, je n'allais plus jamais les laisser seuls, même à l'école, j'aurais bien trop peur loin d'eux.

« Shaze tu es sûr de vouloir faire ça ?

- Ouais. J'ai besoin de me défouler un peu et puisqu'il ne veut pas parler, autant lui délier la langue. »

Je pris bien soin de faire craquer chaque articulation de mon corps en approchant du pseudo docteur en psychiatrie qui à chacun de mes pas se ratatinait encore un peu plus sur sa chaise en gémissant de plus belle. L'intimidation, c'était une affaire de famille comme on dit si bien.

Lentement, j'avançai mon visage près du sien en le regardant droit dans les yeux avec le regard le plus froid et le plus glacial que je pouvais faire. Il ne voulait pas parler ? Soit, j'allais être le méchant à mon tour.

« Je te laisse une dernière chance. Où est mon fils ?

- Je... Je... Ne... Sais pas...

- Alors je vais t'aider à te souvenir. »

Ses yeux s'écarquillèrent rapidement et je compris aussitôt pourquoi il ne disait rien depuis le début malgré les intimidations des autres garçons. Il ne nous pensait pas capable de lui faire du mal, et il avait raison, il n'avait pas été frappé jusque là. J'étais sûr que Tiffany lui avait dit que nous ne le ferions jamais, que nous voulions régler cette histoire sans violence, comme au pays des bisounours, mais la gentillesse et la douceur n'avaient plus de place quand on touchait à la famille, surtout à ma famille, alors avec le plus de force possible, je lui brisai l'épaule en assénant un puissant coup dessus. Sans attendre, un énorme cri de douleur sortir de sa bouche.

Troubles (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant