Chapitre Premier

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Une fois encore, je me retrouvais dans le bureau de Mme. White, la proviseure de l'Université de Manchester que je fréquente depuis 2 ans et demi.

La raison? J'ai tourné en ridicule un pauvre type de mon cours de sociologie. C'est pas comme si... Mes pensées ne peuvent suivre leur cours que cette femme dont le visage me devenait trop familier m'interrompt.

- Monsieur Tomlinson, que faire de vous?

Je vous demande pardon?

Sa question venait de m'en boucher un coin. Pour qui elle se prend, serieux?

Decontenancé, je me redresse sur ma chaise, me plaquant cette foutue mèche sur le front, un sourire nerveux à la bouche.

- Faisons le point.

Elle fouilla quelques secondes dans un des tiroirs auxquels elle donnait dos un instant plus tôt puis en sortit une pochette jaune sur laquelle figuraient mes initiales.

Après l'avoir ouverte, elle poursuit:

- En l'espace de trois mois, vous avez fait l'objet de douze convocations. La plupart d'entre elles sont dues à votre amour de l'intimidation. Cette fois encore. Vous avez même été plus loin... Pourquoi avoir eu un comportement aussi désobligeant vis-à-vis de ce jeune homme?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre. Question rhétorique, je suppose.

- Être le fils d'un éminent homme d'affaire ne vous donne pas le droit d'agir de la sorte. Présentez-lui vos excuses et que je ne vous y reprenne plus.

Et puis quoi encore?

White pointe la porte de son bureau du doigt. Je lui glisse un au revoir timide auquel elle ne répond même pas en me dirigeant vers la sortie.

J'ai définitivement un problème aujourd'hui. Pourquoi je n'agis pas comme d'habitude? Ça ne me ressemble pourtant pas.

Bref, Zain m'attendait assis sur une des chaises du corridor, nos sacs posés - ou devrais-je dire jetés - à ses pieds.

- Me r'voilà...

- Nan, serieux? Je t'avais pris pour un fantôme, m'annonça t-il en me tendant mon sac.

Hein?

Depuis le temps que je connais Zain, j'ai prit l'habitude de ne pas prêter attention aux remarques qu'il faisait. Faut dire que je ne les comprend pas toujours...

- T'es prêt à suer comme un dingue, mec?

- Et comment!

Nous nous dirigions vers le parking du Campus, dévalant les escaliers tortueux du bâtiment principal à grandes enjambées, bousculant tous ceux qui ce trouvaient sur notre chemin, gueulant comme des gamins attardés, maudissant les profs.

Fuck off, c'était enfin le week-end, et tous les deux nous avions hâte d'assister à notre stage de foot, histoire d'échapper à nos vies bourrées de clichés, l'espace de trois jours.

INTROSPECTION || H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant