Chapitre 7: L'insolent

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Un rayon de soleil vient s'abandonner sur mon visage à travers les rideaux gris anthracite à peine fermés, c'est à ce moment qu'un de mes yeux commence à s'ouvrir doucement et qu'une grimace apparaît sur mon faciès.

L'écran du réveil qui décore la table de chevet de son côté indique qu'il est 10h36, je remarque rapidement qu'Aaron avait troqué sa place contre du vide. 

Toutefois, je remarque sur la même table, un petit mot, une tranche de 4/4 ainsi qu'un verre de jus de pomme, j'agrippe le mot où ce qui est écrit me vaut un sourire : « Réveille-toi bien, je ne voulais pas te réveiller, je sais que t'es une grosse feignasse. Je suis en bas. »

Je ne perds pas une seconde pour prendre mon téléphone et me perdre sur les réseaux sociaux, entre les vidéos d'animaux entrain de jouer ou bien se gameler sur Facebook, les photos de gonzesses beaucoup trop bien formées pour que ce soit réel sur Instagram et les tweets haineux, je décide de fermer les applications et de jouer à mes jeux de logique tout en sirotant mon verre de jus de pomme et avalant ma tranche de gâteau avant que mes doigts gras ne tâchent mon écran.

- Bordel, mais je suis entrain d'attendre depuis 2 heures que tu descendes, je ne suis pas monté pour pas te réveiller et je te retrouve étalée comme une morfale et par dessus tout, entrain de jouer à tes jeux stupides, aboie Aaron à travers la pièce en me surprenant par sa venue.

- Oups, je regarde le réveil qui affiche maintenant 11h36. J'avais pas vu l'heure...

- En plus de ça, tu sais que tu dois sortir avec Ana pour acheter "vestimentairement parlant", poursuit-il.

J'ai probablement oublié ce petit détail. J'empoigne alors de nouveau mon téléphone pour lui adresser un petit SMS, avant qu'elle ne se pointe à midi pile devant le paillasson d'Aaron. J'écris hâtivement « Alors on se dit à 14h devant la maison d'Aaron? », bien entendu la réponse fut directe et positive.

- Ben voilà, tu vois pas besoin d'en faire tout un plat ! T'as vraiment une sale gueule, il t'est arrivé quoi cette nuit ?Je m'étonne en voyant son minois tout cerné.

- J'ai réfléchi et avec ta chaleur corporelle c'était un calvaire pour pioncer, grommele-t-il.

- Putain mec, t'abuses... Pourtant j'ai tout le temps froid.

- C'est dans ton crâne que t'as froid alors, parce que je peux t'assurer que cette nuit t'avais pas froid, à mes côtés en tout cas. 

Tout en lui lançant une grimace, je décide de me lever, quant à lui il enfile un sweat par dessus sont-shirt blanc.

- C'est quand je viens embêter mademoiselle qu'elle bouge son cul, c'est fou ça !

- Je bouge mon cul seulement parce que tu m'as gentiment rappelé que j'ai un rendez-vous et par la même occasion, qu'une soirée qui s'impose à moi.

- D'accord, d'accord t'as gagné. Allez enfile mon jogging avant de descendre, j'ai aucune envie qu'un Jones sauvage ait envie de te fesser par la vue de ce cul. 

- Je peux y aller en slip rien que pour t'emmerder, mais au final, ça va être moi la plus emmerdée. Surtout que tu sais que je suis mal à l'aise dans cette tenue, tu ne fais en aucun cas exception mais étant donné que tu t'es invité à rentrer et me regarder de haut en bas, je suppose qu'il est trop tard. 

Il me répond en souriant sadiquement, j'écoute son conseil et m'habille de son jogging, je prend mon sopalin contenant les miettes de 4/4 et le verre vide puis descends tout ça dans la cuisine. Je finis par prendre une pomme dans la corbeille à fruits. Pour une fois qu'elle est pleine.

- Tu ne me dis pas bonjour ?

Après avoir entendu cette voix, je reconnais instantanément que ce n'est pas celle d'Aaron, je ne prête pas plus attention à l'homme qui se trouve adossé contre le placard, à vrai dire je suis angoissée avec cette erreur dans la salle de bain. Je veux m'excuser mais son insolence ne m'en donne pas l'envie.

- Allez ça va, je te pardonne, avoue-t-il comme si je m'étais excusée. 

- Je n'ai pas de pardon à te demander, putain, pour qui tu te prends? Évite de dire « Je te pardonne » comme si je voulais que ce soit le cas, dis-je froidement. 

- En plus d'être vulgaire, t'es insolente. Ça commence à m'intéresser.

- Reste loin de moi, je ne te connais pas et après ça j'ai pas vraiment envie, dis-je sûre de moi.

Je lave mon verre et me retrouve côte à côte. Putain mais qu'est ce qu'il veut sérieusement ? Je ne vais pas réellement m'excuser pour une venue importune de ma part, là où il n'a prononcé aucun mot et ne m'a même pas reparlé pour pouvoir avoir des excuses. Ce type a un culot monstre. Il s'assoit sur un tabouret qui se trouve en face du bar et je remarque alors une cicatrice sur son poignet, une cicatrice ou une brûlure ? Mais ça peut-être également une cicatrice de brûlure, ça ressemble à celle d'une cigarette. Quand il s'aperçoit que mon regard est fixé sur celle-ci, il s'empresse presque instinctivement de la masquer d'une de ses manches qui est pourtant faite pour ne pas être si longue. Un air d'incompréhension se dessine sans le vouloir sur mon visage, je retourne à mon occupation, je prends même le temps de d'essuyer le verre pour ne pas qu'il remarque que je cogite à l'intérieur de moi-même, il ne bouge pas. 

- J'ai loupé quelque chose ? Questionne Aaron.

- Absolument rien, je réplique tout en fixant Jones d'un regard menaçant pour ne pas qu'il parle de l'incident d'hier.

- Non, absolument rien, comme elle dit.

- Très bien. Lucie, tu veux que je te dépose avec Ana ou bien elle vient te chercher ?

- Elle vient me chercher, enfin je crois.

- D'accord, dans tous les cas si jamais je peux t'y emmener. Et n'oublie pas que je viens ce soir.

- Vous aussi, vous y allez ? Commente Jones.

- Ah. Tu vas à la soirée de Georges ? Ajoute Aaron, froissé.

- Bien sûr. J'espère qu'on se croisera. Allez, je vous laisse à vos occupations, merci pour tes excuses Lucie.

Putain, quel con ce mec ! Il sait pertinemment qu'après son départ, Aaron va me poser des questions. Je regarde l'heure sur le four qui indiquait en rouge 12:42. Il faut que je trouve un prétexte pour m'enfuir, moi aussi.

- Bon je vais me préparer, t'as encore les affaires que je laissais chez toi avant ? Genre maquillage tout ça ?

- Oui. Dans la salle de bain, et dans un des placards de ma chambre les quelques habits que tu as laissé.

Je file à toute allure après avoir eu sa réponse. Il va falloir que je m'improvise longue à la préparation.

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Hey! Tu penses quoi du premier échange entre Lucie et Jones? =)

Aaron a t-il raison de dire à Lucie de se méfier? 

N'oublie pas de voter, commenter et t'abonner. =) La bise 


Dépendante au sexeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant