It's all about identities.

Chapitre 8.

Cela fait déjà dix minutes que Felicity est au téléphone avec sa mère, échangeant des phrases courtoises comme 'Comment vas-tu ?' ou encore 'Et le travail ? Tout se passe bien ?'. Le genre de question fermées qui n'appellent pas forcément au développement, et qui sont, comme à chaque appel entre les deux femmes, les seules questions posées. Mais cette fois-ci, Felicity remarque que le ton de sa mère paraît posé et serein, comme si elle a trouvé la paix intérieure. Alors elle ne peut s'empêcher de lui demander :

« Alors, maman, qu'est-ce que tu souhaitait m'annoncer ? Quelle est la grande nouvelle dont tu parlais dans ton message ? »

Si Donna a le don pour tourner autour du pot, Felicity de son côté ne supporte pas les mystères, les phrases cachées et les sous-entendus, et à donc tout simplement décidé d'aller droit au but.

« Eh bien... » sa mère est clairement en train de choisir ses mots, ce qui ne fais qu'accroître son angoisse. Mais après quelques hésitations, elle déclare d'un seul souffle :

« Je compte déménager de Vegas, pour venir m'installer plus près de toi, comme à Central City, par exemple. »

Cette nouvelle n'est évidemment pas le genre de nouvelle auquel elle s'attendait, et la vitesse à laquelle elle l'a annoncée, sa mère se doutait que la réaction de Felicity ne serait pas quelque chose de plaisant à entendre.

« Tu...quoi !? Dis moi que c'est une blague. Ça fait six ans que je vis par moi même, loin de toi. Je ne vois pas pourquoi tu ressent le besoin soudain de te rapprocher de moi. Ça fait six ans que je ne t'ai pas vu, mais je ne m'en porte que mieux. »

Sa réaction, tout comme son ton, est dur,mais c'est que cette femme fait ressortir le pire chez Felicity, et elle déteste ça, elle déteste l'emprise qu'a cette femme sur sa manière d'agir et de penser. Mais c'est comme si, à chaque fois, elle revivait les dernières années passées en sa compagnie, avant qu'elle parte pour ses études.

Felicity choisit donc la solution de simplicité, et raccroche au nez de sa mère. Quelque chose qu'elle ne penserais jamais à faire à quelqu'un d'autre, mais c'est de sa mère dont il s'agit. Et raccrocher est la seule manière pour la jeune femme de garder un semblant de contrôle sur la situation.

Oh, Felicity la rappellera, ça c'est sûr, elle le fait toujours, mais pas tout de suite.

Ses sushis son arrivés à son bureau pendant son coup de fil apocalyptique, alors elle se met à manger en silence, passant le reste de sa pause déjeuner à imaginer un scénario heureux où sa mère vivrai dans la ville juste à côté et où tout se passerais bien. Malheureusement, elle n'y arrive pas. Et sa bonne humeur de la matinée s'envole loin d'elle, la laissant morose et irritable pour le reste de la journée.  

La soirée enfin arrivée après une trop longue après-midi de travail, Felicity retrouve son chez-elle. Tout lui semble différent depuis qu'Oliver y était entré. Sa cuisine ne lui paraît plus si paisible, son salon plus si accueillant. C'est comme si, en partant après lui avoir brisé le cœur, il était parti avec la part d'elle même qui résidait dans son appartement. Elle déteste ce sentiment, et le fait que trop de gens dans sa vie ont une emprise sur ses sentiments et sur elle même.

Cependant, quelqu'un frappe à sa porte, la tirant de ses pensées négatives.

Ce quelqu'un n'est autre que Roy, et quand elle voit son ami se tenir  sur le pas de sa porte, elle se détend instantanément. Elle n'aurait sûrement pas supporté une seule surprise de plus aujourd'hui. Le jeune homme ne lui laisse pas le temps de dire un mot et la prend dans ses bras, en lançant