3- Attente

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Je me réveille en sursaut.

J'ai fait un cauchemar horrible où les gens me confondaient avec ma sœur et j'avais été enlevée à sa place. Mais un rapide coup d'œil autour de moi me révèle que ce cauchemar s'avère être en réalité ma situation actuelle.

Je pousse un soupir. Quelle poisse !

Moi qui pensais passer un week-end tranquille en compagnie de mes chats, je suis servie. Cela faisait plusieurs mois que mes parents étaient à la maison car ma sœur avait décidé de faire une longue pause dans sa tournée pour se ressourcer, et me voilà arrachée à mon foyer pile le jour où ils repartent.

C'est bien ma veine ! Et étant donné que je n'ai pas d'amis proches, personne ne s'apercevra de ma disparition avant un bout de temps. C'est bien la première fois de ma vie que je regrette de ne pas être plus sociable. Il est vrai qu'à part deux ou trois filles de la fac qui sont avec moi en cours, je ne parle pas à grand monde.

Heureusement que cet abruti de kidnappeur m'a parlé de sa demande de rançon. S'il envoie une lettre à mes parents ils seront mis au courant de ma disparition et pourront me sortir de là. Mais j'ai de gros doutes sur le fait qu'ils dépensent le moindre centime pour ma petite personne. Non, ils feront sûrement appel à des professionnels pour mener une mission de sauvetage.

Rêveuse, je m'imagine déjà aux bras de l'agent sexy qui me sauvera de cette foutue remise. Il s'appellera Bradley et aura de magnifiques yeux verts. Nous emménagerons sans doute dans une petite cabane au bord de l'océan et on vivra heureux avec Boulette et Pantoufle, mes deux gros chats.

M'apercevant que je suis en train de baver sur un fantôme, je me reprend et me décide à me dégourdir les jambes.

Je remet mes chaussures car mes pieds sont gelés et entreprend de faire les cent pas, en faisant abstraction de la chaîne en métal qui limite mes mouvements.

Comme la lumière est allumée je peux cette fois détailler à loisir la remise dans laquelle je suis enfermée. Sous l'escalier qui est à ma gauche, s'empilent des cartons qui semblent remplis à ras bord. Je crois deviner des jouets d'enfant dépasser de certains d'eux. En face de moi se trouve la fenêtre barricadée, encadrée par des outils de jardin, et à ma droite encore des cartons. La chaîne qui me retient prisonnière est fixée sur le dernier mur, dans mon dos.

Rien de bien croustillant et surtout rien qui ne pourrait m'aider à m'échapper. De plus, je ne perçoit aucun bruit venant de l'extérieur. Je me demande où je suis. Certainement hors de la ville au vu du silence.

Je m'oblige à marcher de longues minutes, c'est important de faire circuler le sang dans ses jambes. Mais je me rassois finalement lorsque je commence à avoir le tournis.

Je réfléchis longuement à une solution pour sortir de là. Je n'ai pas envie d'attendre que mes parents m'envoient du renfort. Et je ne suis même pas sûre qu'ils le feraient, du moins pas s'ils n'avaient rien à y gagner. Je préfère donc prendre les devants.

J'ai alors une illumination ! Dans mon sac à main se trouve mon portefeuille avec mes papiers d'identité. Si j'arrive à prouver à mon kidnappeur que je suis bien Rose et non Camélia, il me laissera sûrement partir.

N'ayant pas mon sac avec moi, je suppose que mon ravisseur l'a emporté en m'enlevant. Il n'aurait pas pris le risque de le laisser sur mon pallier, à la vue de tous. Je n'aurais donc plus qu'à lui dire de regarder ma carte d'identité et je serais libre. A moi le week-end cocooning !

Je me frotte les mains, fière de moi. Je suis vraiment douée pour me sortir des situations tordues. Bon, pour m'y retrouver coincée aussi, je dois bien l'admettre. Mais je retombe toujours sur mes pattes, c'est le principal.

CAPTIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant