10- Le boss

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Il m'a bien fallu une demie-heure pour arrêter de sourire comme une malade après ma rencontre avec Léo. Ce dernier m'a complètement retourné le cerveau et je crois que je vais faire de beaux rêves cette nuit grâce à lui.

C'est fou comme il est magnifique, je n'avais jamais été autant attirée par quelqu'un avant lui. Et il a l'air d'avoir une personnalité tout aussi charmante. Je crois que j'ai trouvé le prince des mes rêves d'enfant.

Mais je réalise que mes chances que ce coup de foudre soit réciproque sont proches de zéro alors je préfère garder la tête froide et me concentrer sur ce qu'il m'a appris.

Premièrement, son père n'est autre que le boss de Franck qui doit tremper dans des affaires douteuses puisqu'il a quand même commandité mon enlèvement. Je me promet de demander plus d'informations à son sujet à mon ravisseur.

Deuxièmement, Léo vient ici tous les jours pour s'occuper de Zoé et maintenant qu'il est au courant de ma présence il pourra peut-être m'aider à sortir d'ici. Je suis sans doute peu objective vu l'effet qu'il m'a fait pendant cette première rencontre mais je pense que je peux lui faire confiance.

Je n'ai pas le temps de trouver une troisième déduction car mes réflexions sont interrompues par le grincement caractéristique de la porte. Le pas lourd de mon gardien retentit dans l'escalier et je le vois bientôt apparaître, vêtu d'une belle chemise blanche. Visiblement, quand c'est pour le patron il fait des efforts vestimentaires !

" - Alors ? je le presse.

Mon ravisseur prend tout son temps et me dépose sous le nez mon plateau repas fumant. Mais je suis tellement impatiente de savoir ce qu'a donné son entrevue avec son patron que je ne laisse même pas mon estomac gronder.

- Je suis désolée mais le boss a refusé catégoriquement de vous relâcher.

Et il m'annonce ça sans prendre de pincettes en plus ! J'ai envie de pleurer...

- Mais vous n'avez pas essayé de discuter ? Pourquoi est-ce qu'il veut à tout prix me garder ? Je ne vais lui être d'aucune utilité...

En face de moi, Franck se racle nerveusement la gorge. Quand il est stressé comme ça, il se dandine d'un pied sur l'autre et on dirait un pingouin maladroit. Cette image me ferait hurler de rire si la situation n'était pas aussi tendue.

- Je crois que c'est un peu de ma faute... Je lui ai dit que personne ne vous recherchait pour le rassurer, sauf qu'il a pris ça comme un avantage à vous garder prisonnière. Il sait maintenant qu'il ne risque pas d'être inquiété par la police puisque personne ne sait que vous avez été enlevée. Et comme il a peur que vous dévoiliez tout si je vous relâche, il préfère vous garder captive.

Ah si je n'étais pas attachée par cette fichue chaîne je lui aurait collé des baffes ! Même si j'apprécie la compagnie de mon ravisseur, il lui arrive d'avoir des idées stupides et je me rend compte que toutes mes mésaventures, je les lui doit. 

Je suis dépitée, j'attendais vraiment beaucoup de cette entrevue mais ma poisse légendaire a encore frappé. Je décide d'en profiter pour soutirer des informations à Franck en jouant sur la corde sensible.

- Mais enfin, c'est qui votre boss ? Et pourquoi est-ce qu'il a si peur de me laisser partir ?

Mon ravisseur soupire.

- Il s'appelle Christophe Gallandeau et c'est le patron d'une grosse compagnie de transport de marchandises par voie maritime. Il a récemment signé un gros contrat et il avait besoin de beaucoup d'argent pour finaliser l'achat en très peu de temps. Je sais qu'il n'aurait jamais eu l'idée de votre kidnapping tout seul car c'est un homme honnête, mais son bras droit est un mec louche qui ne lui donne que des mauvais conseils depuis le début et je le soupçonne d'être à l'origine de toute cette situation. Et maintenant que vous êtes là, il a trop peur que vous fassiez échouer ses plans si jamais il vous relâchait alors il préfère vous laisser enfermée ici.

Je n'en demandais pas autant mais toutes les informations sont bonnes à prendre. C'est donc dans cette optique que je continue mon interrogatoire:

- Et comment vous vous êtes retrouvé à travailler pour votre patron ? Vous m'avez dit que vous étiez maçon avant.

- C'est simple, à l'époque je refaisais sa maison et c'est pendant cette période que ma femme est décédée. Et par le plus grand des hasards il se trouve que Christophe avait perdu la sienne peu de temps auparavant et il a été d'un grand secours pour moi. Il a tout de suite compris ma douleur et m'a offert un soutien incroyable pour me reprendre. Il m'a proposé de devenir son homme de main et depuis je travaille pour lui. Mais ça a toujours été un homme honnête et je ne comprends pas pourquoi il en est venu à vous faire kidnapper.

- Et vous ne pouvez rien faire pour améliorer ma situation ? Je veux dire, je suis enchaînée vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un garage poussiéreux, je n'ai pas vu le soleil depuis plusieurs jours et même si je prends des douches tous les jours, je porte les mêmes vêtements depuis vendredi... Je sais que c'est un kidnapping mais je commence à être à bout...

Mon ravisseur me lance un regard de pitié. J'avoue, j'ai un petit peu forcé le trait mais il doit comprendre que je n'en peux plus. Et puis je sais qu'il a un bon fond alors il finira forcément par craquer si je lui demande gentiment.

Je le sens hésiter. C'est plutôt bon signe, non ?

- Je vais voir ce que je peux faire pour les vêtements, mais pour vous faire mettre le nez dehors c'est plus compliqué... Il faut que je réfléchisse.

Je lui répond d'un haussement d'épaules. Bien évidemment, je n'ai aucune chance de sortir de cette maison avec l'approbation de mon gardien. Il ne faut pas être sorcier pour le deviner. Il va donc falloir que j'en sorte par mes propres moyens.

Lassée par cette conversation déprimante, j'attrape mon plateau repas, qui doit être froid maintenant, pour donner à Franck le signal de départ. Ce dernier me regard avec son air de chien battu comme pour me montrer à quel point il est désolé par ce qui m'arrive.

- Bon, je vous laisse manger en paix et je vous promet de réfléchir à vos demandes."

Tu parles, c'est tout réfléchi oui ! Il faut que je me tire d'ici avant de devenir dingue. Et je sais déjà que je ne vais pouvoir compter que sur moi-même, comme au bon vieux temps.

Ca m'avait presque manqué de ne rien attendre des autres et de partir du principe que je dois me débrouiller toute seule pour parvenir à mes fins. Il ne me reste plus qu'à trouver un moyen de m'échapper d'ici. Peut-être que Léo pourra m'apporter la solution à ce problème. Et même si ce n'est pas le cas, j'ai tout de même hâte de revoir mon beau gosse.

J'attaque mon assiette de pâtes froides, le cœur alourdi par cette situation qui m'oppresse de plus en plus. A chaque fois que j'ai l'impression de progresser et de me rapprocher de la sortie je retombe aussitôt encore plus bas. Et j'ai comme l'impression que le calvaire n'est pas terminé...

- - - - - - - 

Et voilà pour aujourd'hui !

Un chapitre un peu court mais j'avais besoin d'introduire le boss avant les prochains chapitres. j'espère que ça vous a plu et je vous dis à la semaine prochaine pour la suite !

Bisous ♥

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2019 ⏰

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