9- Baby-sitter

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Je suis réveillée par une envie pressante. Mais vraiment très pressante. Le genre qui me donne envie de hurler jusqu'à ce que Franck vienne me délivrer pour me laisser aller aux toilettes.

Malheureusement, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est puisque cet abruti de gardien a laissé la lumière allumée toute la nuit. Je prends donc mon mal en patience en attendant que mon ravisseur descende me porter mon petit-déjeuner.

Ce n'est que plus d'une heure plus tard que la porte grince et que j'entends avec soulagement le pas lourd de Franck dans les escaliers.

" - Bonjour princesse, bien dormi ?

Je me précipite à sa rencontre.

- Il faut absolument que j'aille aux toilettes s'il-vous-plaît !

Surpris, mon ravisseur m'inspecte de haut en bas comme pour vérifier que je ne vais pas chercher à lui faire un coup tordu. Je lève les bras pour montrer mon innocence.

- Je ne vais pas m'enfuir c'est promis, j'ai juste besoin de faire un tour au petit coin.

N'y trouvant rien à redire, il me passe les menottes et me conduis enfin aux WC. 

Le reste de la matinée passe avec une lenteur affolante. J'attaque le dernier bouquin rapporté par mon ravisseur, un autre roman policier mais je n'arrive pas à accrocher à l'intrigue, trop perturbée par ma situation actuelle. 

Je n'ai aucune idée de ce que je vais devenir maintenant que mon identité a été révélée et cela m'inquiète au plus au point. Lorsque mon repas du midi arrive, je suis toujours perdue dans mes pensées, le roman à peine entamé négligemment posé sur mon matelas.

- Le déjeuner est servi, m'annonce Franck avec un sourire orgueilleux.

Il me tend une assiette de frites avec un énorme hamburger dégoulinant de sauce.

- C'est moi qui ai cuisiné ce midi, j'espère que vous apprécierez.

Je suis touchée par son attention. Aucun homme n'avait jamais cuisiné pour moi auparavant, et malgré le fait que ce soit mon ravisseur, j'en suis flattée. Eh ben oui, je fais avec ce que j'ai sous la main !

- Merci, ça a l'air super bon.

J'attrape mon repas ainsi que la bouteille d'eau qu'il me tend et savoure le délicieux fumet qui s'en échappe. Il faudra tout de même que je négocie pour avoir des plats plus sains de temps en temps, surtout si, comme je l'ai compris, je reste ici pendant un bout de temps.

- J'ai rendez-vous avec le boss cet après-midi pour parler de votre captivité et je vais en profiter pour négocier votre liberté. Je vous promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous faire sortir d'ici, mais je ne suis sûr de rien. 

Je le remercie encore une fois, touchée par ses efforts. Visiblement il cherche à se faire pardonner et j'en profite pour lui demander de me ramener de la lecture supplémentaire.

- Bien sûr, je vais regarder dans la bibliothèque de ma femme, elle adorait lire.

Il me laisse manger en paix et je dois bien avouer que le hamburger est délicieux. Je fais donc honneur à mon repas et me retiens de pousser un gémissement en enfournant la première bouchée de frites. Elles sont à la fois craquantes et pas trop cuites, comme je les aime.

Après ce petit moment de bonheur je suis requinquée. Je m'installe confortablement sur mon matelas dans l'optique de reprendre ma lecture mais suis interrompue au bout d'une dizaine de minutes par mon ravisseur qui revient.

- Je vous ai ramené des romans, m'explique-t-il en me tendant un carton entier de livres. Ils étaient à Sophie et je me suis dit que plutôt que de choisir pour vous j'allais vous laisser le carton.

CAPTIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant