5- Des nouvelles ?

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Un mince rai de lumière filtre par la fenêtre et vient me lécher le visage. Je grommelle et me retourne pour me rendormir. Mais c'est peine perdue, maintenant que je suis réveillée, impossible de retrouver le sommeil.

Je m'étire donc en faisant craquer tout mon corps. Je déteste les matins.

Heureusement pour mon moral, j'ai bien dormi malgré les conditions et je ne suis pas de si mauvaise humeur par rapport à d'habitude. Après tout, je suis toujours ronchon le matin tant que je n'ai pas bu mon café. Autant vous dire que si mon ravisseur n'a pas prévu de café pour moi, il va morfler !

Je reste ainsi étendue sur le vieux matelas un long moment avant d'entendre la porte grincer. Il était temps, mon estomac commence à gronder.

" - Bonjour, bien dormi ? me lance mon ravisseur comme si on était les meilleurs amis du monde.

Je le regarde de travers, cherchant à distinguer ce qu'il y a sur son plateau. Mes yeux mettent un temps fou à s'habituer à la lumière qu'il vient d'allumer.

Ce matin, j'ai le droit à deux croissants et à une boisson chaude. Je grince des dents en voyant qu'il me sert un café soluble mais je devrais m'en contenter. Comme ma machine à café me manque à cet instant !

- Merci, dis-je en prenant le plateau qui contient mon petit-déjeuner.

Il me contourne pour s'assurer que la chaîne est toujours attachée correctement. A cet instant j'ai terriblement l'impression d'être un fauve en cage. Mais je me vois mal lui bondir dessus comme un animal sauvage pour l'agresser. Alors je me contente de lui demander des nouvelles de la demande de rançon.

- Elle a été remise à vos parents hier après-midi mais nous n'avons aucune nouvelle d'eux à l'heure actuelle. Ils n'ont fait aucune déclaration à la presse ni à la police. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne saurait tarder.

Le chauve se frotte les mains, visiblement fier de lui. Mon moral prend un coup en apprenant cela mais je ne me laisse pas démonter. Il a l'air de savoir ce qu'il dit, aussi je lui fait confiance pour sortir d'ici assez rapidement.

Voyant que je n'ai rien à ajouter, Franck me laisse déguster mon petit-déjeuner en paix. 

Je fais honneur aux croissants que je déguste avec délice, puis avale tant bien que mal ce que certains osent appeler "café". Je crois je je n'ai jamais bu un truc aussi infect. Espérons au moins que cette immonde boisson ait les mêmes propriétés que le café. Je vais avoir besoin de motivation pour garder le moral jusqu'à l'arrivée des secours.

J'espère de tout cœur que mes parents vont prendre la lettre de demande de rançon au sérieux et ne pas penser qu'il s'agit d'une blague. C'est l'occasion pour eux de montrer que je compte à leurs yeux.

Je laisse mes parents de côté dans ma tête pour me trouver une occupation pour la journée. Ils sont bien gentils dans les films quand ils se font enlever mais ils n'expliquent jamais comment s'occuper quand on n'a rien d'autre à faire que d'attendre !

A mon grand désarroi, je me rends compte que sans téléphone portable et sans ordinateur je suis perdue. Bien sûr, j'adore aussi lire des romans d'amour, écouter de la musique ou encore jouer avec mes chats. Mais là je n'ai rien de tout ça à portée de main.

Je fais travailler mes méninges dans l'espoir de d'avoir une idée de génie, mais lorsque mon ravisseur débarque dans la remise, j'en suis rendue à me demander combien de temps un bilboquet pourrais m'occuper.

- Je viens récupérer le plateau, m'explique-t-il.

Je scrute avec attention ses expressions, dans l'espoir qu'il m'apprenne une bonne nouvelle, mais rien ne vient. Je pousse un soupir, le cœur lourd. Cette attente est insupportable.

CAPTIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant