Chapitre II

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* Les hommes bons sont morts*

Ce fut un véritable massacre. Des deux camps. Le champ de bataille s'était agrandie et les guerriers étaient dispersés. Rosaë avait tellement de sang sur elle qu'on aurait dit qu'elle s'était pris un pot de peinture. Le pire, c'était que ce n'était pas le sien.

Les soldats avaient certes subi un entraînement de guerrier, mais on ne devient pas guerrier en quelques jours. Ils se firent presque tous tués. Les oreilles de Rosaë bourdonnaient, elle était complètement accablée par le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Elle avait vaincu les ennemis qui s'étaient présentés à elle. Mais elle s'était retrouvée séparée des autres guerriers. Ses yeux vaguaient, comme un spectacteur devant un tableau sanglant. C'est alors qu'elle vit au loin Fandral se faire transpercé en plein coeur.

- FANDRAL ! s'écria t-elle.

Elle courut vers lui et acheva le Jötun. Elle se pencha vers son ami qui était allongé à terre, suffoquant, son sang s'étala par terre. Il n'y avait plus rien à faire.

- Je suis désolé... C'est une boucherie... réussit-il à marmoner.

- Ça va aller, tu vas t'en sortir... grommela Rosaë, la voix noyer dans ses larmes.

Elle était désespérée et il semblait si paisible. Ils étaient au milieu de cadavres d'Asgardiens et de Jötuns. Il y avait tellement de cadavres. Volstagg venait de se faire tuer sous ses yeux il y a peine quelques minutes, et Hogun aussi, elle ne supporterai pas de perdre quelqu'un d'autre. Fandral avait des yeux de tendresse et caressa la marque sur la joue de son amie.

- Je t'en prie... survis, dit-il.

Sa main tomba, ses yeux se fermèrent. Il venait de mourir. Rosaë fut prise de terribles sanglots. Fandral lui avait demandé de survivre, ce n'était pas sur le champ de bataille, mais pour après. Pour l'après du champ de bataille. Il savait que vivre avec les fantômes des morts étaient affreux. Et qu'elle s'en voudrait.

Malgré tout, il y avait encore des ennemis à achever. Elle se leva alors et dans une fureur désespérée, tua tout ceux qui se présentaient à elle, et il ne restait presque plus personne sur la place publique. Oui, bientôt, elle fut seule. Il n'y avait plus qu'un long silence de mort. Elle était la seule survivante, non dû à son habileté, mais au marché horrible que son père avait passés avec les Jötuns, les empêchant de la tuer.

Elle déambula alors parmi les cadavre comme si elle en était un elle-même. Soudain, son pied heurta quelque chose. Elle baissa les yeux et vit qu'elle s'était heurtée à un bouclier. Le bouclier de son amie Sif, qui gisait juste à côté. Rosaë s'effondra sur son cadavre. Elle n'avait aucune nouvelle de Thor et de Loki. Pour le reste, ils étaient tous morts. Morts. La plus grande guerrière du royaume n'avait pu sauver personne. Elle avait misérablement échouée et elle était si seule.

Elle pleura sur son cadavre un moment avant d'être prise d'une colère noire. Le dernier souffle de vie en elle, la haine. Tout ça était la faute de son père, de sa trahison. Oh ce qu'elle le détestait. Elle était sûr qu'il était ici, et même, avec son culot, qu'il l'attendait chez elle. Elle se releva alors et se dirigea, les jambes lourdes mais le regard d'un taureau, vers chez elle. Elle était vide d'énergie, dévastée, comme un cadavre marchant avec des flammes dans ses yeux.

En passant, elle vit la porte de Cillian le viel historien ouverte. Il gisait lui aussi dans son propre sang. Rosaë avala sa salive en se rappelant ses paroles, ses inquiétudes, sa haine, ses pleurs aussi. Sa haine grandissait encore. Son coeur ne fit qu'un bond quand elle vit la porte de la maison d'Ahmet ouverte. Elle pria pour ne pas le voir mort. À son grand soulagement, il n'était pas là, il avait dû se mettre à l'abri avec les autres. Seul le cadavre de sa mère habita la maison et elle se sentit si désolée pour son ami.

Dévotion Où les histoires vivent. Découvrez maintenant