Cours : Le Cheminement Pascalien

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On part d'un constat pessimiste : l'homme est jeté sur Terre et n'a pas de quoi se réjouir ni triompher. Il a 3 limites, il est :

Physiquement limité : La maladie, le vieillissement, la mort (Pascal est bien placé pour le dire, ayant été malade toute sa vie).

Intellectuellement abusé : Son esprit le distingue de l'animal mais cet esprit est soumis à des influences : Les puissances trompeuses :

- La maîtresse d'erreur et de fausseté imagination (=pouvoir des sens sur la raison) ; Elle empêche la raison d'accéder à la pure vérité ; au XXe le philosophe Alain en parle

Ex : phénomène du vertige (emprunté à Montaigne).

- L'homme en société avec la coutume : il confond coutume et loi et la remplace avec la justice

« Une loi n'est pas juste parce qu'elle est loi, mais elle doit être loi parce qu'elle est juste » Montesquieu

- L'amour-propre

= L'homme est constamment abusé intellectuellement, alors comment peut-il accéder à la vérité ?

Moralement désemparé : Pascal montre que l'homme aspire au bonheur mais est incapable de l'atteindre car il le confond avec le divertissement (divertissement pascalien = toute activité humaine qui empêche l'homme de penser à sa misère, vient de divertire : détourner de). L'homme voit alors s'échapper ce à quoi il aspire.

En plus de cela, l'homme se retrouve perdu entre deux infinis.

« Nous sommes un tout à l'égard du néant, un néant à l'égard de tout, un milieu entre rien et tout » Pascal

Il reste une chose : la grandeur qu'il a est de se rendre compte de sa misère. Pascal invente « le roseau pensant » qu'est l'homme. = Pascal veut amener l'homme à se tourner vers Dieu

Tout pessimiste qu'est ce constat, il n'est qu'une étape : il ne faut pas rester dans ce constat de misère mais tant qu'on ne fait pas ce constat, nous ne pourrons pas le dépasser. = Invitation à la prise de conscience et à la dépasser avec l'aide de Dieu

Pascal les hommes en 3 ordres de grandeur de bas en haut :

- L'ordre de la chair : un être pour qui tout est d'ordre matériel, c'est l'ordre des puissants de ce monde (au sommet le roi), mais le seul luxe d'être roi est d'être plus diverti que les autres.

- L'ordre de l'esprit : un être capable de déchiffrer et comprendre l'univers, c'est l'ordre des savants. Cet ordre se moque de l'autre ordre et lui est supérieur.

« Decede sole meo » = Ôte-toi de mon soleil (Diogène)

- L'ordre de la charité : Celui qui est lié vers toute aspiration vers Dieu, celui des Saints. On explique alors le malentendu qui accorde autant de morts et Jésus répond :

« Mon royaume n'est pas de ce monde » Jésus

Ceci permet alors de comprendre pourquoi certains discours ne passent pas : pour Pascal la solution pour l'homme va dépendre de sa capacité à se détourner de lui pour se tourner vers Dieu.

Pour cela il y a 3 façons :

- Avoir la foi : Laisser parler son cœur

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » Pascal

- Se laisser convaincre par la raison que Dieu existe

- Le pari pascalien : Pascal propose de parier que Dieu existe et comme les libertins aiment ce jeu alors il n'y a rien à perdre et tout à y gagner.

= Démarche du cheminement pascalien

On note l'originalité de cette thèse de Pascal sur la question de l'homme. Mais en quoi se détache-t-elle des autres philosophes ?

3 philosophies par lesquelles passe Montaigne :

- Le stoïcisme : « gémir, pleurer, crier est également lâche [...] souffre et meurs sans parler » Le raison est au-dessus des passions ; avec dignité Montaigne sera stoïcien « être stoïque oui, mais ôtez-m'en la durée » limite = son orgueil.

- Le scepticisme : un doute systématique « que sais-je ? » ; on débouche sur du nihilisme = on ne sait rien.

- L'épicurisme : tout ce qui apporte du plaisir est bien « Carpe Diem » ; cette quête peut cependant faire tomber dans l'hédonisme = débauche. On veut « le plaisir avec un supplément d'âme ».

= Pour Pascal le bonheur n'est pas une préoccupation, ce qui l'oppose à Voltaire

La démarche que Pascal propose n'apporte pas de réponse à la question de l'homme. L'homme est un mélange entre passion, raison et religion.

« L'homme n'est ni ange, ni bête » Pascal

= Contradiction humaine

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