Cours : Huis Clos

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Autrui et moi :

Ce qui est frappant dans cette pièce est que, lorsque je suis dans la vie face à autrui, je peux fuir, l'affronter ou encore le détruire. Dans Huis Clos, Sartre supprime toutes les possibilités d'agir : les personnages ne peuvent qu'être réduits à l'état de choses sous le regard des autres.

Ils perdent leur liberté et sont dépendants du regard d'autrui : c'est l'enfer.

La pièce va analyser cette situation et grâce à la mise en scène, le sort de ces personnages sera détaillé = « L'enfer, c'est les autres »

On pense que la relation à autrui est source de souffrance et il ne faut donc pas en avoir mais c'est le contraire : autrui est tellement important que si cette relation est mauvaise alors c'est un enfer.

= le théâtre de situation : une dramaturgie idéologique (drama =action)

Le théâtre est une tribune privilégiée pour montrer ses idées car elles s'incarnent dans des personnages : le conflit est visuel. Sartre profite de cette caractéristique pour vulgariser ses théories philosophiques.

La triple solution ou le triple échec :

Les passages choisis correspondent aux 3 tentatives des personnages pour échapper à leur situation et chacun va proposer sa propre solution :

- La fuite impossible : Garcin

- La persuasion impossible : Inès

- L'amour et la mort impossible : Estelle

= toutes trois vont échouer

La pièce en elle-même :

Créée en 1944 sous l'occupation, le premier titre de la pièce était « Les autres », et jusqu'au jour de la représentation « Les trois autres ».

Il s'agit d'un drame très bref de 1h30 qui met en scène un seul décor : trois canapés de couleurs différentes, un cadre sans miroir, un bronze et trois personnages.

L'idée de départ était de mettre trois personnages murés dans une cave sous un bombardement mais Sartre l'a modifiée pour accentuer le côté absurde de la situation : en enfer, où on ne peut sortir. Les trois éléments de bases étaient :

- Le thème de la séquestration

- Le trio

- L'absurde : tout acte est inutile

La pièce est composée d'un acte et de cinq scènes : mais quel acte, d'exposition ? de dénouement ? de péripétie ?

L'impression d'exposition est hypertrophiée car sans suite et sans crise, mis à part celle du langage

= mélange d'enjeux philosophiques et d'un caractère absurde

Le déroulement de la pièce :

Les quatre premières scènes font entrer les personnages ainsi que la première difficulté : pourquoi sont-ils réunis ?

Au fur et à mesure on essaie de supporter la situation : au début surgit la mauvaise foi et quand la prise de conscience est faite alors les ultimes tentatives sont des échecs.

C'est une sorte d'anti-tragédie : les éléments pourraient faire partie d'une tragédie mais ils sont détournés de leur rôle habituel :

- Un non-temps : le présent immobile

- Un non-lieu : l'enfer

- Une crise absente et des actes qui ne débouchent sur rien

Dans ce lieu minuscule, le temps est immobile et il y a une absence de péripétie : on éprouve un malaise, les spectateurs qui ne comprennent pas assistent et font office de voyeurs qui observent les personnages se débattre dans leurs tentatives.

Dans une tragédie, le dénouement est marqué par la mort d'un ou plusieurs personnages, or ici ils sont déjà morts, il ne reste que ce rire de l'absurde comme solution.

Ce qui nous frappe est le choix de Sartre de faire parler ses personnages avec un registre courant : est-ce pour donner une unité de vraisemblance ? ou alors pour servir la notion d'absurde ?

= Un langage simple assure la communication, mais ici cela ne sert à rien

L'histoire de la pièce

Il y avait, lorsque Sartre a monté Les mouches avant Huis Clos ; deux amies : Olga et Olga, qui avaient envie de faire du théâtre ensembles.

Elles ont demandé à Sartre une pièce où leurs rôles seraient équivalents, dans la salle il y avait Camus qui écrivaient également du théâtre. Et Sartre avait l'intention de confier le rôle masculin à Camus ; mais une des deux Olga, qui était juive, a été arrêtée par la Gestapo et Jean-Paul a voulu continuer mais les deux autres acteurs se sont retirés.

= Il y avait autour de cette pièce un problème relationnel sur scène et entre les comédiens.

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