Chapitre 1

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Le soleil était haut dans ce ciel du mois d'août et il était difficile de se dire que la rentrée n'allait pas tarder. Septembre allait prendre place dans le calendrier, emportant avec lui les derniers jours de liberté.

Louis Desroses allait, comme n'importe quel sorcier, reprendre lui aussi le travail en ce 1er septembre. Enfin, il allait faire son entrée au Ministère de la Défense, au bonheur de ses parents. Il était si enthousiaste que déjà, il se rendait plusieurs fois par jour dans son futur bureau pour y découvrir les lieux les plus secrets du Ministère. Exceptionnellement, il avait eu l'autorisation d'emmener sa famille découvrir son nouveau lieu de travail. Ce fut ainsi que tous se retrouvèrent à marcher le long d'un imposant couloir, comme on pouvait en voir chez eux.

Anna, à la suite de ses parents, observait d'un œil attentif la beauté des murs qui étaient tous habillés de tableaux par centaines. De nombreux personnages les saluèrent à leur passage avant de reprendre leur activité. Anna voulait, pour sûr, suivre un jour les pas de son frère. Et c'était ici qu'elle voudrait, plus tard, s'enivrer de travails. Cependant, sa famille et ses ancêtres avaient fait fortune dans les domaines artistiques, rassemblant de nombreux compositeurs, interprètes et écrivains, mais certainement pas des fonctionnaires. Cette situation fut, durant un temps, bien perturbante pour ses parents et ses grands-parents. Ils ne pouvaient considérer qu'un dans leur descendant puisse vivre d'une telle activité. Mais, ils finirent pas le laisser suivre ses rêves, au grand bonheur de celui. En serait-il de même pour elle ?

Au bout d'un certain temps, ils arrivèrent à l'entrée d'une grande et imposante porte de bois de chêne où s'y faisait lire en lettres italiques, plaquées or, « Réserves ».

- « Cette pièce est le lieu le plus impressionnant de tout le Ministère. Cependant, il ne faut toucher à rien. Promettez moi, que vous ne toucherez à rien. »

Monsieur et Madame Desroses assurèrent à leur fils qu'ils ne toucheraient à rien, de même pour ses sœurs. En effet, le lieu gardait, en son sein, de nombreux objets anciens qui étaient fragiles. Le lieu fut un jour ouvert au public mais il se retrouva vite abandonné du regard de ce même public qui le délaissa subsister sous un amas de poussières. Cependant, il pouvait encore être ouvert, sur demande, pour ceux idolâtrant les objets de valeur, vieillissant dans l'ombre de l'humidité. Monsieur et Madame Desroses sont des antiquaires de prestige et ces objets, ils en raffolent. L'aîné bien conscient que cette surprise leur ferait bien plaisir, n'hésita pas à emmener la petite famille à la découverte de ce lieu mystérieux.

La salle était lugubre, de long rideaux venant obscurcir l'espace qui baignait dans un amas de poussières, faisant tousser plus d'un. Anna n'était pas une grande admiratrice des temps anciens, d'autant plus qu'elle était déjà bien trop dépassée par son temps. Elle suivit, dans ces grandes allées, délaissées de ses parents, sa jeune sœur qui sautillait dans tous les sens, touchant à tous, délaissant les paroles de son frère dans un coin de sa tête. Elles se dirigèrent toutes deux au fins fonds des lieux, où noirceur régnait. Soudain, Mélisse disparut pour réapparaître avec un objet qui fut délaissé sous une grande étagère, sûrement à la suite d'une chute involontaire. L'objet était en or et luisait au contact des quelques rares rayons éclairant l'espace.

« Quel drôle d'objet. » déclara Mélisse, montrant ce qui semblait être un sablier sous l'emprise de deux cercles, relié à une chaîne, le tout fondu dans une même matière.

Anna haussa les épaules, n'ayant jamais vu un tel objet. Sa sœur, sitôt désintéressée pour une babiole se trouvant plus loin, posa, sans grande attention, l'objet sur le bord d'une étagère. Sur le point de tomber, Anna le récupéra de justesse, hochant désespérément la tête au manque de délicatesse de sa jeune sœur. Elle profita d'avoir l'objet en main pour mieux l'observer. C'était une très belle pièce, qui dû appartenir, dans un temps révolu, à quelqu'un d'important. Sûrement une femme. Anna l'imagina, portant cet étrange collier, et tournant entre ses longs doigts les deux cercles. Anna fit de même, jouant avec l'objet du bout des doigts. Après plusieurs secondes de réflexion, au loin, elle crut entendre son prénom résonner entre les murs. Sa sœur qui devait s'impatienter, pensa-t-elle. Elle relâcha les deux cercles, voulant reposer l'objet dans un lieu plus sûr, mais voilà qu'une étrange sensation s'empara d'elle. D'abord un vertige, l'obligeant à se tenir à l'une des étagères, puis une sensation d'engouffrement qui s'empara d'elle, avant que l'obscurité totale ne vienne embrumer sa vision.

La Liaison Dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant