La Liaison Dangereuse

Préface

Anna Desroses était une jeune fille comme les autres de son âge, avec des rêves. Elle rêvassait de temps à autre, pensant à ce que pourrait ressembler sa vie future. Elle s'imaginait travailler pour le Ministère de la Magie, mariée à un homme aimant et attentionné, et mère d'enfants si parfaits qu'elle susciteraient la jalousie de tous. Mais ça, c'était bien avant que l'on lui annonce ses fiançailles avec Arthus Rosier. Ce fameux Rosier, l'insupportable élève de septième année, qui se trouvait suffisamment drôle pour rire à même ses blagues. Leurs parents avaient trouvé judicieux de rassembler les deux grandes familles, de sang-purs françaises, pour rehausser la grandeur de leur blason, après la chute de Voldemort. Comment vous dire que la grande nouvelle passa mal aux oreilles d'Anna. Adieu rêves innocents, bonjour triste réalité.

Anna allait rentrer en septième année dans le fabuleux établissement de Poudlard, pour sa troisième année consécutive depuis qu'ils avaient quitté la France pour la froideur du Royaume-Unis. Beauxbâtons, où elle avait fait ses premiers pas en tant que sorcière, lui manquait énormément, mais, comme toutes les jeunes filles de sang-pur, elle se devait d'émettre une certaine prestance, l'empêchant de se morfondre sur son sort. Elle avait un grand frère, Louis, qui débutera, dans quelques mois, sa première année au sein du Ministère de la Défense et une petite sœur, Mélisse, en seconde année. Ils vivaient dans l'une de ces fameuses demeures qui, une fois l'hiver en place, faisait fuir plus d'un. Elle n'y vivait pas souvent, passant le plus clair de son temps entre Poudlard et l'habitat de ses grands-parents. Elle voyait peut ses parents, voyageant souvent entre l'Ecosse et la France, son pays natal. C'étaient des personnes simples, pour des sangs purs, reniant les traditions et évitant tous sujets sur les fameuses années noires. Elle avait souvent entendu parler de celui qui se faisait appeler Lord Voldemort. Elle était encore bien trop jeune, lors de la grande bataille, pour pouvoir se souvenir de cet homme. Son frère, Louis, lui avait alors conté ses souvenirs, lui décrivant un homme grand, imposant mais laid de visage. Ses yeux rouges et l'absence d'un nez le faisaient ressembler à un serpent. Il était cruel, même avec ses fidèles. Leurs parents, alors sous l'emprise de leur famille, avaient suivi les ordres de cet homme, sans jamais véritablement chercher à savoir s'ils se battaient pour cause réelle ou non. De plus, à cette époque, c'était un moyen pour eux de rivaliser avec la famille Malfoy. Nombreux murmuraient, depuis des décennies déjà, que cette famille était les nouveaux Malefoy français. Rentrer dans la cause du plus puissant mage noir du siècle était pour eux un moyen de montrer la puissance des Desroses. Aujourd'hui, ils étaient aussi discrets que les Malefoy, dans l'espoir un jour de revoir les gens baisser leurs yeux à leur passage.