La Liaison Dangereuse

Chapitre 34

Une semaine était passée. Cependant, il semblait que les faits étaient toujours présents dans l'esprit des étudiants. Elle n'avait pas une seule fois adressée la parole à Jedusor, ni-même à Abraxas. Les cours semblaient interminables, notamment lorsqu'ils se trouvaient en sa compagnie. Dès qu'elle le pouvait, elle fuyait et, au pire des cas, tentait de se rendre invisible. Tant que les choses n'étaient pas claires dans sa tête, elle ne se voyait pas entamer une quelconque conversation avec l'un d'entre-eux, préférant faire la morte. Abraxas semblait avoir accepté son silence, bien qu'elle pouvait sentir son regard lorsqu'ils se croisaient.

- « Mlle Desroses ! » s'exclama le professeur Slughorm, au pas de la porte de sa classe.

Anna se retourna et fit face à son professeur.

- « Oui, Professeur Slughorm ? »

- « J'organise une sortie, cette après-midi, au pré à labbe avec quelques-uns de mes meilleurs élèves. Accepteriez-vous de nous accompagner ? »

Anna ne s'était encore jamais rendue au Pré à Labbe, depuis le retour des vacances. Cela lui ferait sûrement du bien, pensa-t'elle. Si elle restait à l'écart, sûrement que personne ne viendrait l'embêtait. Jedusor ne viendrait sûrement pas, de même pour Abraxas. Tous deux n'apprécient guère la présence des autres lors de telles activités.

- « J'en serai ravi. »

- « Parfais, nous vous attendrons là-bas, lors de la fin des cours. » déclara-t'il, satisfait, avant de retourner dans sa classe.

...

Son dernier cours venait de s'achever et Anna abandonna Madeleine et Elyse pour le Pré à Labbe. Elle vérifiait, de temps à autre, qu'elle avait toujours, en sa possession, la petite bourse que son arrière-arrière grand-mère lui avait donnée. Il ne lui fallut guère de temps avant de rejoindre le pub déjà bien remplit. Il y a avait quelques élèves de Poudlard mais la grande majorité était des hommes qui venaient de finir leur travail. Certains étaient déjà sous l'effet de l'alcool, s'engouant pour un rien. Personne semblait s'intéresser à elle et, pour la première fois depuis une semaine, elle semblait pouvoir profiter un peu de l'ambiance festival sans craindre les regards et les mots désagréable.

Au fond de la salle, se tenait le professeur Slughorm qui s'était attablé à une petite table. Le groupe était dispersé de part et d'autre, profitant de ce petit moment pour souffler un peu. Le professeur ne tarda pas à la remarquer et lui fit signe de le rejoindre. Une personne semblait l'accompagner mais il lui était impossible de prendre connaissance de l'identité de cet intrus. Elle s'approcha et lorsqu'enfin elle arriva face à son professeur, Jedusor apparut, buvant une gorgé d'un breuvage qui lui était inconnu.

- " Vous voilà, Mademoiselle Desroses. Je suis ravie que vous ayez pu nous rejoindre."

Jedusor ne lui adressa aucune salutation, se perdant dans son verre. Le professeur Slughorn lui ordonna de s'assoir près de son camarade, sur la banquette en bois. Elle s'assit à contre-coeur, évitant tout possible contacte. Mais le banc était étroit et il était difficile de ne pas se cogner à lui à chacun de ses mouvements. Ces touchés accidentels lui rappelèrent ce-qu'il s'était passé dans le couloir. Elle n'avait aucune envie de se remémorer se baiser et tenta, dès lors, de se concentrer entièrement sur les paroles de son professeur qui commença à leur parler de sa vie, de ses cours, ne laissant à aucun des deux la chance de pouvoir s'exprimer. Commençant à s'endormir, Anna réalisa qu'elle ne sentait plus sa petite bourse. Elle voulut poser sa main sur le banc, pour voir si elle pouvait la sentir mais elle tapait dans le vide. Après quelques secondes, sa main se posa sur ce qui s'avéra être la jambe de Jedusor. Dans un mouvement rapide, elle releva aussitôt sa main. Jedusor la foudroya du regard mais dit rien. L'image du baiser lui revint à l'esprit et il se maudit intérieurement d'une telle pensée. Les discutions entre-eux s'étaient faites quasiment inexistantes, lors de cette dernière semaine, mais il semblait que cet après-midi ils ne pourraient guère fuir leur présence.