Chapitre 3.

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PDV Nassim
Le dîner était une catastrophe. Je n'ai jamais eu aussi honte, et mal de ma vie. Qu'il me rabaisse devant quelqu'un n'est pas la même chose que s'il le fait, comme d'habitude, alors que je suis seul. De toute façon c'est facile pour lui de le faire quand je suis seul, puisque je n'ai personne en dehors d'Hanya. Je revoie encore son regard bleu si froid, si haineux. Il me regardait comme si je n'était qu'un chien qui n'avait pas pas rattraper la balle quand on me l'avait lancée. Comme si je n'était qu'un obstacle à sa réussite, à sa renommée, à son autorité. Je ne comprend pas pourquoi il s'acharne sur moi, alors que je sais et que j'ai compris que j'étais le seul responsable de la mort de ma mère et qu'il m'en veut. Il y a bien longtemps que j'ai arrêté de résister, arrêté de me repentir. Cela fait déjà bien longtemps que je vis sous ses coups et menaces. Mais je sais qu'il ne me tuera pas, il aime trop me voir souffrir et ce serait une échappatoire trop facile à sa fureur. Je me rappelle encore quand je lui demandais d'arrêter, quand je me cachais pour lui échapper, quand j'essayais de m'enfuir. Aucune de ces tentatives n'a jamais été fructueuses. Quand je lui demandais d'arrêter, il me répétais qu'il allait m'endurcir. Quand je me cachais, il demandais à Reya, la mère d'Hanya, de me chercher, et elle finissait par me retrouver. Quand je m'enfuyais, il fermait le château avant que je n'ai réussis à en sortir, et je revenais au bout de quelques heures sachant que ma tentative avait été vaine. J'ai toujours échoué face à lui, alors je ne dis ou ne fais plus rien pour le contredire. Je suis épuisé par toutes ces années, je n'ai qu'une hâte : que morphé m'emporte et que jamais je ne me réveille. Je me demande comment le sauvage de mon père arrive à dormir dans la forêt. Quelque part je l'admire, parce qu'il est reconnu par mon père contrairement à moi, mais je lui en veux d'avoir accepter, de vouloir me changer sans me connaître, sans connaître mon histoire. Son regard à lui n'étais pas comme celui de mon père, il était méfiant, comme s'il sait que mon père n'est pas un homme de confiance, comme s'il avait peur de quelques choses, mais je sais que ce n'est pas de mon père. Mon père le regardait avec des yeux qui reflète la fierté, comme s'il croit vraiment qu'il va me changer, au point que je serai capable de tuer. Je n'ai jamais été violent, contrairement à mon père, je n'ai jamais pensé comme lui non plus, mais il pense que je serai comme lui un jour. Il est bien le seul à penser ça. Hanya entre dans ma chambre alors que je suis allongé sur mon lit, et fait couler de l'eau pour mon bain. Je la regarde sans vraiment la voir, perdu dans mes pensées. Quelques minutes plus tard, elle me demande si elle met des sels de bains et je lui réponds positivement. Elle vient ensuite m'aider à me déshabiller, je la vois me détailler, comme toujours, et je me glisse dans l'eau chaude parfumée aux fruits rouges. J'ignore une fois de plus ses mains baladeuses alors qu'elle vérifie la température de l'eau, et me lave devant son regard aguicheur. Elle me fait les yeux doux depuis le début, mais elle ne semble pas se formaliser du fait que je la repousse ou l'ignore à chaque fois. L'eau est chaude mais pas trop, le parfum des fruits rouges m'ennivre et je m'endors presque, éreinté par cette journée et ce repas catastrophique. Au bout de quelques minutes, Hanya me demande de sortir de l'eau, de peur que je ne tombe malade. Je m'exécute, trop fatiguer pour rechigner. Elle m'aide à m'habiller, avant de vider l'eau du bain et de récupérer les savons, les linges... Je m'assoie à mon bureau et entreprend d'écrire une lettre à ma mère, racontant les dernières nouvelles du château, ma relation ou plutôt mon calvaire avec mon père. Hanya me lance un clin d'œil et me souhaite une bonne nuit avant de fermer la porte de mes appartements derrière elle. Une fois ma lettre terminée, je passe par la salle de bain pour me rafraîchir. Je remarque alors, qu'Hanya à oublié de prendre les sels de bain avec elle. Je m'en empare et sors dans le couloir vide pour les lui rapporter. Alors que je suis presque arrivé, je la surprend à regarder par l'entrebaillement d'une porte. Je lui demande ce qu'elle fait, et elle me demande juste de regarder par moi-même. Dans un premier temps je ne suis pas trop à l'aise parce que je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe de l'autre côté de la porte, mais ma curiosité fini par l'emporter. Je laisse glisser mon regard sur la pièce qui se présente à mes yeux, mais alors que mes deux orbes ne trouve rien qui pourrait attirer l'attention d'Hanya, je suis subjugué par le corps nu, présent dos à moi au milieu de la pièce. Je peux voir d'où je suis l'eau perler dans son dos, et ses muscles roulés alors qu'il se frictionne les cheveux avec un linge. Alors que j'admire ce corps majestueux par sa beauté, je me reprend vite en sentant le regard d'Hanya sur moi. Je me rappelle alors de la raison de ma présence dans cette partie du château, et je lui tend les sels de bains qu'elle prend en me remerciant. Je fuis et me retrouve à nouveau dans mes appartements, où je m'empresse de me glisser dans mon lit. Je ressasse les derniers événements, et me surprend d'avoir aimé la vue de ce corps nu dont je ne connaît rien du propriétaire, si ce n'est qu'il s'agit d'un jeune homme bien bâti et blond. Je pense immédiatement au jeune homme de la forêt dont mon père ne pense sûrement que du bien. Puis je pense au fait que je me délectais, moi le fils du roi, du corps d'un homme, alors que mon père tolère mieux la zoophilie que l'amour entre deux hommes. Si seulement mon père n'était plus là...

Yamataï [bxb] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant