Yamataï [bxb]

Chapitre 4.

PDV Ali.
Ce matin, quand je me réveille, je suis surpris d'avoir si bien dormi. Ça ne m'était plus arriver depuis longtemps. Mes appartements sont confortables et chauds, le lit n'est ni trop dur, ni trop mou. Les draps sont agréables et doux. Tout ça pour dire que la nuit s'est très bien passée, et que je suis à présent bien reposé. Je me lève au moment où Hanya entre dans ma chambre. Elle me préviens d'un rendez-vous avec le roi dans dix minutes, puis elle s'en va, non sans jeter un regard à mon corps presque entièrement dénudé. J'imagine que le roi veut me parler de notre contrat et de son fils. Ce fichu contrat qui met en jeu ma liberté. Je me passe un linge humide sur le visage, et m'habille des vêtements posés sur le fauteuil de mon petit salon. Je jette un œil à l'horloge présente au-dessus de mon lit, et me hate de rejoindre le roi dans son bureau. C'est une grande pièce, une table en chêne en son centre, et une multitude d'étagère en tout genre contre les murs. Le roi est dos à moi en train de se servir un verre d'une liqueur rosée dont je ne connaît ni l'origine, ni le goût. Il remarque ma présence et me tend un verre de cette même liqueur. Il me regarde, un sourire sur les lèvres, quand il me voit faire la grimace en observant le liquide présent dans mon verre.

- Tu peux boire, je ne vais pas t'empoisonné.

Me dit-il dans un rire.
Je porte mon verre à mes lèvres. Le liquide âpre glisse dans ma gorge. Il n'est pas si mauvais.

- C'est quoi comme alcool ?

Un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres, et un rire lui échappe.

- Je ne pense pas que tu ais besoin de savoir. Parlons de notre accord maintenant.

Il me fait signe de m'assoir sur un des fauteuils, et s'assoit face à moi. Il croise ses jambes et se ressert un verre.

- Alors pour commencer, je tiens à te dire que je tiens beaucoup au fait que mon fils devienne un homme, je veux que tu lui apprenne. Il est mon seul fils, donc mon seul héritier, et ça m'embêterai beaucoup de laisser les rênes du royaume à une erreur de la nature comme lui s'il ne change pas. Pour t'aider dans ta mission, je vais quand même te dire qu'il ne donne pas sa confiance facilement, d'ailleurs, la personne à qui il parle le plus c'est Hanya, sa servante. Je ne saurais pas te dire beaucoup d'autres choses sur lui, il ne m'a jamais grandement intéressé depuis la mort de sa mère, et la seule chose que je lui demande, qui est de devenir un homme pour gouverner, il n'en ai même pas capable. Si tu veux en apprendre plus sur lui, tu peux aller voir Hanya. Je ne te met pas de date limite pour réussir ta mission, si ce n'est avant ma mort. J'espère que tu y arrivera, tu es mon dernier espoir. Si tu échoue je me verrais dans l'impossibilité de le faire monter sur le trône, et ce sera la fin du royaume. Bon, et bien je te laisse prendre congé de moi, j'ai des affaires à régler.

Je n'ai prononcé un mot et il semble s'en convenir, alors je me lève. Il boit son verre de liqueur, et me dit d'aller parler avec Hanya, pour qu'elle m'explique en quoi consiste le métier de serviteur.

- Comment ça "le métier de serviteur" ?

- Et bien à présent Hanya est relégué aux cuisines, et toi tu t'occuperas de Nassim.

Je ne répond rien, et m'en vais, fermant la porte du bureau derrière moi. Je rejoint les cuisines où je retrouve Hanya, qui m'explique ma fonction, et me fait part de l'emploi du temps plutôt chargé du prince. Je rejoint ensuite mes appartements, où je troque mes vêtements avec des habits plus confortable, pour un entraînement à l'épée. Alors que je rejoint la salle de combat, j'emprunte des escaliers et couloirs encore inconnus, où sont accrochés plusieurs armes de tous genres, allant de la triple dague, au fléau d'arme, en passant par l'épée en argent. Je suis les indications d'Hanya, et arrive devant une porte massive en bois. Je la pousse et débouche dans une grande salle. Des armes différentes, pour les différents entraînement sont fixées sur les murs, et au milieu trône une arène de sable, sûrement pour les combats au corps à corps. Je m'avance, et aperçoit dans un des coins, deux hommes munit d'épées qui combattent. L'un est un grand chauve musclé, qui a clairement l'avantage, et l'autre n'est autre que Nassim, le prince. Je m'approche et m'assoie à même le sol pour les observés. Le chauve me remarque, et me lance un regard désespéré, alors que le prince ne m'a pas vu et continue de battre l'air de son épée quand il arrive à la soulever, à croire qu'elle est trop lourde pour lui. Le chauve l'encourage, mais les mouvements du plus jeune ne changent pourtant pas, et il continue de donner des coups au hasard.

- Monsieur le prince, vous voyez bien que ce n'est pas comme ça que vous allez y arriver. Je vous ai déjà dis de faire des exercices même quand nous n'avons pas de leçons prévues. Je ne vais pas dire que vous régressez, mais vous ne progressez pas non plus.

Le chauve regarde Nassim dans les yeux mais ce dernier les baisse.

- Vous n'arriverez à rien avec moi, vous devriez arrêter de vous obstiné, je n'y arriverais jamais de toutes façons.

Il a l'air désespéré, et sur le point de pleurer, mais son professeur d'armes ne baisse pas les bras pour autant. Il se tourne vers moi et me demande mon avis sur la question.

- Et vous, vous en pensez quoi de tout ça ?

Nassim se retourne vers moi surpris, alors qu'il ne m'avait pas vu avant.

- Je ne pense pas que mon avis compte vraiment, mais je ne suis pas sûr qu'arrêter est une bonne idée.

Dis-je en me relevant.

- Et bien vous voyez mon prince, il ne faut pas perdre espoir.

Rajoute le professeur heureux d'avoir du soutient, alors que le prince fixe le sol.
Le chauve tend son épée devant lui et annonce le début d'un nouveau combat. Le plus jeune se replace face à lui mais n'est aucunement motivé. Et il fini par perdre nouveau. Il manque de réflexe, et frappe toujours trop bas.

- Allez une dernière et je te laisse tranquille pour aujourd'hui.

Nassim en a clairement marre mais ne dit rien et se replace face au chauve. Le combat démarre, et Nassim répète encore et encore les mêmes erreurs que lors des combats précédents.

- Tu devrais frapper plus haut.

Lui intimais-je.

Il lâche son épée, se retourne et pars en courant. Avant qu'il ne me tourne le dos j'ai le temps de voir les larmes couler sur ses joues. Je ne comprend pas. Je lui ai juste donné un conseil, et lui il part en pleurant.

- Je suis désolé, je ne pensais pas qu'il partirait. Je voulais juste l'aider.

Je m'excuse parce que le cours n'était pas fini, et je viens de l'écourter.

- Ce n'est rien, je comprend ton geste. Il est juste un peu trop sensible je pense.

Peut-être, mais en tout cas il est partit en pleurant pour une raison qui m'est inconnue.

- Mais tu es un nouvel employé ? Je ne t'ai jamais vu ici avant.

- Oui je suis le nouveau serviteur du prince.

Je ne sais pas trop comment il va le prendre, je ne sais pas si Hanya était appréciée.

- Oh... Je te souhaite bonne chance alors parce que Hanya est importante pour lui, c'est un peu sa confidente, alors j'imagine qu'il ne doit pas très bien le prendre.

Je ne sais même pas si le prince est au courant, et ça m'étonnerait vu le discours de son père.

- Je ne veux pas te mettre à la porte, mais je dois fermer la salle maintenant que la leçon est terminée.

Je le laisse fermer la salle et m'en vais retrouver mes appartements.