Chapitre 10.

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PDV Ali.

Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas mis hors de ma chambre plus tôt. Le laisser me voir pleurer était la pire chose que j'aurais pu faire. Il doit me voir comme quelqu'un de fort, je n'arriverais jamais à faire de lui l'homme que son père veut qu'il soit s'il me voit pleurer tout les quatres matins, et par conséquent je ne serais jamais libre.

Je suis toujours dans mon lit depuis que je l'ai mis dehors, et personne n'est venu me chercher, mis à part Hanya pour me prévenir que le dîner était servi. Je lui ai dit que je ne me sentais pas bien, et elle m'a dit qu'elle reviendrait plus tard.

Environ une demi-heure plus tard, Hanya revient, un bol de soupe de légumes dans les mains. Elle me le tend, et s'assoit sur le fauteuil présent dans le coin de la pièce principale de mes appartements. Je porte une première cuillère de soupe à mes lèvres, et au moment où j'avale la première gorgée, Hanya commence un long monologue dont je me serait bien passé.

- Je sais pas si tu te rend compte, mais le fait que tu ne sois pas présent au repas, à permis au roi d'insulter son fils en toute tranquillité. Je ne te dis pas ça pour que tu culpabilise, non ce n'est pas ça. Je te le dit parce que Nassim a encore une fois fini en larme, et son père l'a encore une fois rabaissé à un point que tu n'imagine même pas. Je sais que Nassim ne te parle pas de lui et de son enfance, mais il le vit très mal. Je suis sa meilleure amie, et en tant que telle je me doit de te dire que toi, un des seuls à pouvoir l'aider, tu ne le soutiens pas assez. Je sais qu'il préfère venir me voir, plutôt que toi, mais si tu veux retrouver ta liberté tu devrais y mettre du tien. Car pour l'instant, tout ce que tu fais, c'est le ridiculiser encore plus. Il ne m'a pas dit ce qu'il s'est passé avec le roi de Drepir, mais le roi a fait référence à l'anulation du mariage. Je ne sais pas si c'est de ta faute, mais j'en ai bien l'impression. Je te préviens, et je ne le dirai qu'une seule fois j'espère, si tu es là pour faire mal à Nassim, je préférerais que tu partes Ali.

Elle crache presque mon prénom, et je n'ai qu'une envie, la mettre dehors.

- Si tu veux tout savoir, Nassim me parle bien plus que tu ne le crois, d'ailleurs son enfance j'en ai eu un résumé. Contrairement à ce que tu pense, Nassim n'est pas une demoiselle en détresse. Et sinon je pense qu'entre nous deux c'est toi qui a les moins bonnes intentions envers Nassim, mais je ne rentrerais pas dans ton jeu. Tu peux jouer seule.

Je lui tend le bol de soupe que j'ai fini, elle me l'arrache des mains et part en claquant la porte. Je ne sais ce que j'ai fait pour mériter ça, mais apparemment je vais avoir une personne de plus à gérer.

Je me glisse sous les draps, prêt à dormir après cette journée éprouvante tant physiquement que moralement. Il faut dire que retourner à la cabane m'a mis un coup au moral.

Des petits coups résonnent contre la porte, et je m'enfonce un peu plus dans le matelas comfortable du lit. La porte s'ouvre et l'embrassure laisse filtrer une raie de lumière, avant de se refermer délicatement. Des pas se font entendre sur le sol de la chambre, le matelas s'enfonce à côté de moi, et la couette se rabat après s'être soulevée.  Je fais mine de dormir, et la respiration saccadée de l'intru se calme peu à peu. Je me tourne vers lui, et me retrouve face à un Nassim les joues rouges et le regard fuyant.

- Tu dors ?

Il me demande ça d'une voix hésitante, et je sais qu'il espère que je ne réponde pas.

- Oui.

Je vois un sourire déformer sa bouche, et je me dis qu'il a vraiment l'air d'un petit garçon timide.

- Je... Je suis désolé... Je vais... Je vais y aller... Je sais pas... Je sais pas p-pourquoi je suis venu... C'est... C'est vraiment ridicule...
Dit-il, les larmes venant brouiller sa vue.

Il soulève la couette à nouveau et s'apprête à se lever mais je l'attrape par le poignet.

- Hey, c'est rien... Ça me dérange pas, ok ?

Il me fixe perplexe, et je ne sais pas quoi rajouter.

- Je... Je suis vraiment désolé... P-pour tout à l'heure... Je... J'aurais pas dû rester alors que... Alors que tu voulais pas...

Il a vraiment l'air triste, et je sais que les paroles de son père y sont pour beaucoup, mais je ne me vois pas le mettre à nouveau à la porte alors qu'il se sent juste seul.

- C'est rien, tu peux rester, ça me dérange pas, tu as bien vu ou j'ai dormi pendant plus de deux ans, t'avoir dans mon lit ne changera rien au moelleux du matelas.

Il semble hésiter, mais fini par se rallonger, et je m'endors presque aussitôt.

***

Quand je me réveille, Nassim dort d'un sommeil profond, comme en témoigne le ronflement discret qu'il émet, et le petit filet de bave qui coule d'entre ses lèvres entre ouvertes. Il semble apaisé, ne bouge pas d'un iota quand je me lève. Je m'habille, puis sort me dégourdir les jambes. Je vais jusqu'au écuries dans l'optique de voir les chevaux, mais je surprend deux gardes en service, s'échanger des baisers dans le local où est entreposer le foin. Pour ne pas les déranger, je passe mon chemin. Ce genre de pratique ne me dérange pas le moins du monde, après tout, tout le monde est libre de vivre sa vie comme il l'entend. Ce n'est pas rare de voir au village des couples d'hommes, ou des couples de femmes. Je ne dirais pas que c'est fréquent, mais personne ne juge. Enfin personne sauf le roi bien évidemment. Il est fort probable, que si ces deux gardes étaient surpris par le roi, dans cette position, ils seraient envoyés au combat ou emprisonnés.
Tout le monde n'a pas la même mentalité, ce qui est bien dommage...

***

On avance, on avance...
J'espère que vous avez aimez, n'hésitez pas à commenter et voter.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 02, 2020 ⏰

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