PDV Nassim.
Il ne me connaît pas et se permet de me dire comment faire et comment ne pas faire. À croire que je suis vraiment aussi faible que le dit mon père. Au fond, il a sûrement raison. Le sauvage n'est pas là depuis vingt-quatre heures qu'il m'a déjà cerné, moi, le petit prince faible qui n'aurait jamais dû voir le jour. Je rejoins mes appartements et appelle Hanya, j'ai besoin de réconfort, et elle est là seule à me comprendre. Elle et sa mère sont arrivées aux château, alors que je n'avais que quelques années. J'ai grandi à ses côtés, et elle aux miens. Je sais très bien qu'elle espère plus que de l'amitié, mais mon père ne verrait pas cette relation d'un bon œil, et de toute façon je ne vois pas l'intérêt, elle ne m'intéresse pas. Elle est jolie et gentille, mais elle est seulement une amie et je la considère comme une sœur. Alors que je suis perdu dans mes pensées, des coups retentissent à ma porte. Ils ne sont pas doux comme ceux d'Hanya, et je me doute que ce n'est pas elle. Le désespoir s'empare de moi, si même Hanya ne veut plus me voir, ma vie ne vaut plus vraiment la peine d'être vécue, si ce n'est pour voir mon père mourir, une flèche dans le cœur. Je me redresse dans mon lit, avant de me diriger vers la porte. Je regarde dans le judas, et je suis surpris de voir le sauvage devant ma porte, semblant attendre que je lui ouvre la porte. Son visage est préoccupé, et il semble marmonner dans sa barbe. Je ne m'attarde pas plus longtemps, et retourne me coucher. J'hésite entre me maudir d'être aussi dépendant de mon amitié avec Hanya, et l'envie de pleurer toutes les larmes de mon corps pour me consoler de la cruauté de mon père. Des coups sont portés à ma porte une seconde fois, mais je décide de les ignorés. Quelques minutes passent, puis des coups retentissent pour la troisième fois à ma porte. S'en suit plusieurs minutes de calme et les coups reprennent de plus belle sans interruption. Je me décide d'aller le prévenir que je n'ai pas besoin de lui, mais arriver devant la porte, la main sur la poignée, je me ravise. Il est beaucoup plus fort que moi, et ne me laissera pas en paix si j'ouvre la porte, alors je lui crie simplement de me laisser seul que ce n'est pas lui que je voulais voir, la détresse se fait entendre dans ma voix mais je n'y fais pas cas. Les coups cessent, mais je ne sait pas s'il est parti. Je m'allonge sur le lit, et m'assoupis.***
Des coups portés à ma porte me réveillent quelques heures plus tard. J'entends, à travers la porte, le sauvage me dire que le repas est prêt et que je suis attendu à table. Malgré que la motivation ne soit pas présente dans mon corps, je me lève et les rejoins dans la grande salle. Lorsque j'entre, un silence de mort règne. Mon père regarde le sauvage, alors que ce dernier se retourne vers moi. Je devine alors que je viens d'interrompre quelques choses, puisque le regard que mon père pose sur moi n'est pas seulement rempli de mépris, mais également de reproche. Je me déteste d'être touché par ce regard, j'aurais aimé avoir un père aimant, ou encore être le fils qu'il a toujours voulu avoir. Je m'assoie dans le silence, et alors que je porte ma fourchette à ma bouche, mon père engage la conversation. Conversation que j'aurais préféré ne pas avoir à entendre.
- Alors Ali, comment trouve tu mon fils ?
Je me rend compte que je ne connaissait même pas le nom du sauvage. Ce dernier reste impassible, et regarde mon père avec une pointe d'incompréhension dans le regard.
- Je veux dire psychologiquement.
Rajoute mon père, fier de la tête que je fais à présent.
Ali reste perplexe, je ne sais pas si c'est parce qu'il ne sait pas quoi dire, ou si c'est parce qu'il ne veut pas me froissé. Il fini par répondre à mon père d'un "Je ne le connais pas assez pour en juger. ", mais je penche plus pour la deuxième option. Hanya entre au même moment dans la salle avec le dessert. Il s'agit d'un coulis à la framboise d'après ce que j'en voit dans la tasse qu'elle vient de déposer devant Ali. Elle fait le tour de la table, dépose une autre tasse devant mon père, et alors qu'elle passe derrière moi se prend les pieds dans le tapis en peau de bête qui est au sol. Le coulis de framboise qui m'était destiné et qui se trouvait dans ses mains, se répend sur ma chemise. Je jure, alors qu'Hanya se retiens de rire. Elle quitte la grande salle, avant de revenir quelques minutes plus tard, avec une nouvelle tasse de coulis et une éponge humide.
- Hanya vous êtes vraiment maladroite.
Ricane mon père amusé de ma mésaventure.
Hanya commence par essuyer le coulis présent sur ma main, avant de me demander d'ôter ma chemise pour lui facilité la tâche. Je lui demande de faire sans l'enlever, mais mon père s'amuse à me ridiculiser comme toujours, sauf qu'aujourd'hui il le fait devant Ali, et ça me fait mal de le voir y prendre du plaisir.
- S'il te plaît Hanya, tu peux le faire sans me l'enlever j'en suis sûr.
La supliais-je.
- Je suis vraiment désolée Nassim mais non je ne peux pas, il faut que tu l'enlève.
Me dit-elle une moue gênée sur le visage.
Je vois bien que ça l'embête de me demander ça, mais elle insiste. Mon père, lui, me regarde avec un sourire mauvais, et Ali observe la scène, mais ne dit rien.
- Aller Nassim, qu'est-ce qui t'empêche d'enlever ta chemise ? Tu as peur de montrer ton corps de lâche à un inconnu ?
C'en est trop, j'en ai sérieusement marre, mais comme le dit mon père, je lui suis soumis, alors je ne dit rien, mange le reste de mon coulis à la framboise à la hâte, et rejoins mes appartements.

VOUS LISEZ
Yamataï [bxb]
Teen FictionAli, fils d'esclaves. Nassim, héritier au trône de Yamataï. L'un est un rebelle qui vit sa vie comme il l'entend. L'autre est soumis à son père, un roi sans pitié. L'union de ces deux âmes pourrait bien changer le destin du peuple de Yamataï. BxB Sc...