Une semaine.
Cela faisait maintenant une semaine que après le boulot, je me précipitais tel un aliéné vers la même direction. J'arpentais les mêmes rues, avec la même hâte. Avec le même objectif. L'apercevoir.J'avais droit, chaque jours, à quelques secondes de féerie. Je m'émerveillais toujours plus profondément devant tant de fragilité, tant de poésie.
Les jours où elle était accompagnée étaient moins gaies. La voir offrir des baisers et des sourires à cet homme n'avait rien de facile.
Silencieusement, sur mon banc, je tentais d'apprivoiser ma douleur.Au cœur du désarrois et de la détresse, observer la façon dont ses lèvres s'étendaient pour former un sourire, ou même entendre son rire au loin constituait un baume sur mon cœur meurtrie.
Quelques part, la savoir heureuse m'apaisait.Le tonnerre éclatait bruyamment sa rage et la pluie se fracassait avec violence sur l'asphalte. La fin de semaine s'annonçait plutôt humide.
Comme à mon habitude, je fixait avec impatience la grosse horloge. Il ne restait que quelques minutes avant la fin de mon service.- Tu devrais prendre ça.
La voix du vieil homme m'a presque fait sursauter. Dans l'embrasure de la porte, il me tendait un parapluie à motif tartan.
- Euh, Merci ai je bafouillé.
Le geste de Paul m'avait touché. Il ne s'était jamais montré très avenant au paravant, peut être un peu bourru même, mais je ne doutais point de sa bienveillance.
L'heure est enfin arrivée. Le parapluie de Paul en main, je bravais l'orage. Je doute fort que même une tempête aurait pu me dissuader.
Quand je suis arrivé, elle était déjà là. Accroupie, en jurant, elle tentait de ramasser des boîtes de conserves et des oranges. Apparement son sac de course s'était déchiré, déversant au passage les différents articles sur le sol.
Ma première intention à été d'accourir pour lui apporter mon aide, mais après une rapide réflexion, j'ai réalisé qu'elle trouverait ma présence bien trop louche. Comment expliquer ?
La voir la, détrempée par la pluie glaciale de janvier, luttant à tort et à travers pour réunir tous ces articles...
Comme pour changer de ces derniers temps , mes émotions on rapidement prient le dessus sur ma raison et je me suis avancé vers elle.
Dans un silence mêlé au bruit de la pluie, je lui ai tendu le parapluie tartan.
M'accroupissant a mon tour, je me suis mis à récupérer moi aussi les dernières affaires qui gisaient encore sur le sol.Son regard embué à croisé le mien. J'y ai vu de l'incompréhension, suivi d'un un regard de reconnaissance.
Une fois tous les articles ramassés, je suis resté la, les mains pleines, trempé, sous la pluie, ne sachant que faire.
D'un pas rapide elle s'est dirigé vers la porte d'entrée et m'a fait signe de la suivre.D'un pas plus hésitant, je me suis dirigé vers la porte couleur bois. Je m'apprêtais à pénétrer dans son monde, son environnement. Dans quelques secondes, j'allais entendre sa voix. Elle allait me demander des explications.
La porte s'est refermée dernière nous, taisant le vacarme du déluge. Soudain, un silence bien trop profond s'est mit a hurlé.
Le hall de l'immeuble était, à l'image de la façade extérieur, moderne et épuré. Une odeur d'encens flottait légèrement dans l'air.- M! Merci beaucoup. A t-Elle finit par déclarer par dessus son épaule. Viens, c'est par ici.
L'ascenseur nous a mené jusqu'au quatrième étage. Elle a ensuite ouvert la porte d'entrée de son appartement.
- Tu peux posé ça la, m'a t-Elle dit en désignant la paillasse.
L'endroit était spacieux, baigné le la faible lumière du jour. La paillasse n'était pas en marbre clair mais d'un granit rosé.
Elle a resurgit quelques minutes plus tard, avec dans la main deux grandes serviettes. Elle m'en a tendu une avant de s'essuyer vigoureusement avec l'autre.-Quel temps de chien ! Merci encore de m'avoir aidé, je crois que je me serai noyée sinon
Je me suis contenté de sourire, je ne savais pas quoi faire d'autre. Ses cheveux mouillés lui retombaient sur le visage et le tissus de son vêtement lui collait a la peaux.
- Je ne savais pas sur tu étais dans le coin
- Je...Euh je passais juste.
- Je suis chanceuse alors .
Munie d'une autre serviette, elle a réuni sa chevelure dans une sorte de turban au dessus de son crâne. Cela mettait encore plus en valeur son petit visage, ses traits fins, ses yeux d'amende.
- Tu voudrais du thé ? J'ai du thé à la menthe, de la camomille, de la verveine...
- Un the à la menthe s'il te plaît.
- Tout de suite à t-elle dit en se dirigeant vers les placards dans la cuisine.
J'ai alors remarqué une boîte de médicament posée sur la table. La boîte à d'autant plus attiré mon attention parce que je connaissais ce médicament. Il s'agissait d'un simple somnifère.
Mais Je le connaissais bien parce que nombreuses de mes « victimes » avaient mit fin à leurs jours en utilisant une dose bien trop élevé de ce médicament.
- Est ce que ça va mieux ? Tu sais Tes problèmes d'insomnie dont tu m'avais parlé.
Zely a poussé un profond soupir avant de déposer les deux tasses fumantes sur la table.
- On ne peut pas dire ça.
Elle s'est installée sur le tabouret à côté du mien.
- J'ai beaucoup de mal à m'endormir les soirs et ...Elle a secoué sa tête comme si elle tentait de se convaincre elle même de quelque chose.
- Je n'aime pas en parler, parce que Thom dit que je suis folle
Laissant échapper un rire nerveux, J'ai vu ses muscles se tendre et son visage se crisper.
- Je vois des choses...
Sa voix avait baissé de volume, comme si elle craignait qu'on l'entendre.
- Des sortes de vision, des hallucinations étranges. C'est souvent la même chose. Je suis dans un univers infernal, je peux ressentir beaucoup de souffrance, énormément de souffrance. Je marche sur un sentier jonché de corps , entassés les uns sur les autres. Et il y a cette voix, elle redit toujours la même phrase...
Mon sang s'est soudainement glacé. Des frissons ont dévalés mon échine. La pression de ma main sur la tasse s'est amplifiée.
- Qu'est ce qu'elle dit cette voix ?
- Je ne sais pas, ça ressemble à une menace. Elle parle dans une langue qui n'est pas la mienne.
- Thom dit que c'est sans doute une égratignure que j'ai du me faire en m'endormant, mais la nuit dernière je me suis réveillée avec ça.
Elle m'a tendu son poignet, en soulevant sa manche.
Mon cœur s'est mis à battre comme jamais au paravant. Ma vision à tournée au rouge et mes oreilles se sont mis à siffler ...
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M
RomanceTôt ou tard, tous autant que nous sommes, nous serons amenés à rencontrer M. Mais qui est-il vraiment?