Des Lilas et des Amaryllis jaillissaient de la arche florale positionnée devant l'autel. Debout, une dizaine invitées s'apprêtaient à accueillir la mariée. Une brise printanière soufflait doucement dans le parc qui surplombait la ville. Le soleil allait disparaître d'ici quelques heures. Un parfum de fleure et de bois flottait légèrement. Les fougères à nos pieds ondulaient passivement sous le vent paresseux
Et moi, debout, les mains crispés, le cou tendu, les dents serrés, je m'apprêtais à assister au mariage de la femme de ma vie. Celle qui avait tout changé. Celle pour qui je m'était damné, Celle pour qui j'avais renoncé à tous pouvoirs, celle pour qui j'avais embrassé la vulnérabilité humaine, celle pour qui je n'avais pas hésité à altérer tout l'équilibre de l'univers.Thom, sobrement vêtu, le sourire au lèvre, attendait l'entrée de sa promise . Un murmure a traversé la petite assemblée et j'ai su qu'elle avait fait son entrée. J'ai su qu'il fallait que je me retourne pour la voir également. Mais j'avais peur. Peur de ne pas supporter cela et de m'effondrer immédiatement.
C'est alors que je me suis retourné.
Le blanc cassé de sa robe lui faisait un teint parfait et mettait en valeur ses fines jambes de bonze . Son visage était baigné de lumière . Elle irradiait l'espace, comme si elle portait en elle le soleil, la lune, les étoiles, toutes les constellations inimaginables. Elle m'éblouissait. J'aurai tout donné pour qu'elle ne me jette ne serait-ce qu'un regard. Quelques miette de son amour, rien de plus. Je les aurais savourer avec passion.
Mais son regard était tourné vers son futur époux. Elle n'avait d'yeux que pour lui. Un sourire gigantesque habillait son visage ému.J'ai ressenti une pression sur mon avant bras. Une main salvatrice qui voulait dire ne t'effondre pas, Une main réconfortante, une main qui voulait dire je comprends.
J'ai lancé un regard à sa propriétaire. Lucy, était à côté de moi. Je lui avais proposé de m'accompagner et contre toute attente elle avait fini par accepter. On traversait tous les deux une période difficile, le décès de Carole nous avait tous un peu brisé. Et cette événement inopiné tombait mal. Mais nous étions quand même présent.
Moi sans doute parce que pour rien au monde je n'aurais raté une occasion d'observer Zely , le bonheur jaillissant de son sourire. Même si cela me déchirait encore plus de l'intérieur.
Et Lucy sans doute parce qu'elle était la seule à avoir une idée de à quel point j'aimais ce bout de femme. Elle s'inquiétait et je le savais.
Elle voulait s'assurer que je ne craque pas, elle voulait me protéger d'une certaine manière.La cérémonie s'est poursuivie dans sa solennité. Une tente en forme de chapiteau avait été dressée quelques mètres plus loin.
A l'intérieur, la décoration était simple mais élégante. Au petit bar improvisé, on servait des rafraîchissements aux invités.Les nouveaux époux nous ont rejoins quelques minutes plus tard, leurs sourires étaient toujours aussi éclatants. Ils paraissaient fou l'un de l'autre.
Sur un titre de Roberta Flack- The First Time I ever saw your face, ils ont ouvert le bal, faisant pleurer quelques uns de leurs invités émus par la beauté de l'instantAprès leur dance, ils ont invité les autres à les rejoindre sur la piste. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à ce qui se passait quand soudainement je me suis vu entraîner sur la piste par Zely. C'était un slow. La music était lente. J'étais conscient qu'il s'agissait là d'une de mes dernières opportunités de danser avec elle.
Je l'ai regardé, elle était tellement proche de moi, elle était magnifique.
- Tu es magnifique.
Elle a sourit d'avantage. Dieu qu'elle était belle.Pendant une seconde, je me suis perdu dans mes pensées. Je me suis demandé à quoi ça aurait ressemblé si aujourd'hui, ça avait été moi le marié.
Si c'était avec moi qu'elle avait décidé de s'unir pour toujours.
Cette pense m'a valu une profonde douleur dans mes entrailles, une douleur insupportable. J'en ai tressailli et elle a regardé avec inquiétude.- Est ce que tout va bien ?
- Je crois que j'ai du attraper une insolation tout à l'heure , je ne vais pas tarder à rentrer. Je suis vraiment heureux pour toi Zely, merci encore pour l'invitation.
Son visage s'est un peu apaisé.
-Merci encore d'être venu. Ça m'a fait plaisir.
Je suis parti à la recherche de Lucy. Je l'ai aperçu non loin du bar, dans sa robe d'été jaune pâle, qui dévoilait ses épaules et ses jambes en douceur. Je l'ai rejoins. Elle discutait avec une ancienne amie d'université un verre de vin à la main.Elle m'a rapidement présenté.Que le monde était petit.
Je lui ai ensuite demandé si elle était prête à rentrer. Elle m'a fait savoir que oui. On s'est donc dirigé vers la voiture garée un peu plus bas.
- Ça n'a pas été trop dure pour toi ?
La voix de Lucy a rompu le silence de la voiture qui roulait en direction de la ville.
- Ça va
Ma réponse presque monosyllabique semblait lui convenir. De toute façon on savait tous les deux que ce n'était pas le cas.
- Je sais ce que ça fait tu sais
Je me suis tourné vers elle. Ses mèches châtaines encadraient délicatement son visage angélique. Sa peau pâle reflétait les rayons incandescents du soleil couchant. Ses yeux limpides me scrutaient et sa bouche charnue dessinait une sorte de moue.
Je ne sais alors pas ce qui s'est passé en moi à cet instant là. Une sorte de feux s'est allumé. Un désir aussi incandescents que les rayons du soleil.- Quoi ?
- Aimer une personne qui en aime une autre.
Ces mots ont agis comme un détonateur a l'intérieur de moi. Un déclic s'est fait. Une pulsion incontrôlable est née et dans une violence incompréhensible, mes lèvres se sont écrasées contre les siennes.
La voiture à vriller à cause de la perte de contrôle occasionnée. Elle a réussit à se stationné sur le bas côté de la route. C'était une petite route de campagne. Il n'y avait pratiquement pas de circulation, surtout à cette heure de la journée.
Après s'être stationnée, elle m'a regardé quelques minutes, comme pour me demander
" Mais que se passe t-il ??"Mais apparement consumée par le même feu que moi, elle a repris notre baisé la où nous l'avions laissé quelques secondes avant, avec cette même violence. Mes mains se sont mises à la chercher, se frayant un chemin par dessous ses vêtements. Les siennes faisaient de même, me cherchant désespérément.
Tres vite, et dans un mouvement fluide, elle s'est retrouvé à califourchon, sur mes genoux facilitant ainsi nos gestes.La température dans la voiture a explosé , et le rythme est devenu effréné, rien ne pouvait nous arrêter et nous en étions conscient.
Nous étions tous les deux tristes, déchirés et désespérés et d'une certaine façon, avec tout le désespoir du monde, nous essayons de trouver du réconfort l'un dans l'autre.
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M
RomanceTôt ou tard, tous autant que nous sommes, nous serons amenés à rencontrer M. Mais qui est-il vraiment?