🟡 COMPLÈTE RÉECRITURE A PARTIR DE JANVIER 2024.
𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑣𝑒𝑟 𝑎̀ 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑜𝑐𝑐𝑎𝑠𝑖𝑜𝑛 !
Tout était en ordre dans la vie d'Elinor, quotidien lisse, avenir tracé, c'était simple. Puis il y a eut l'appel du cœur, le genre qu'on n...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
𝑿𝑿. 𝑬𝑳𝑳𝑬 𝑨 𝑪𝑶𝑼𝑹𝑼
𝚖𝚊𝚛𝚍𝚒 𝟸 𝚗𝚘𝚟𝚎𝚖𝚋𝚛𝚎.
⋆⋆⋆
— T'es prête ?
— Oui, soupira Elinor en enroulant une écharpe autour de son cou.
L'horloge accrochée au dessus du meuble à chaussures affichait dix-neuf heures trente, ils étaient attendus une heure plus tard chez les Gardner. Elinor se rongeait l'ongle du pouce en regardant Celian enfiler son manteau. Cette réunion de vieilles connaissances l'angoissait. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à être naturelle au milieu de ses parents qui joueraient la saynète habituelle lors de ses visites et les Davis qui dans leur enthousiasme inné, l'inonderait de questions. Ce qu'elle redoutait c'était le tissu de mensonge qu'elle allait devoir développer tout au long du dîner sans flancher. Elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour y réfléchir bien que l'idée de tout leur révéler, l'avait effleuré. Elle s'était visualisée l'annoncer à ses parents de façon ferme, ce qui, sur le moment avait semblé étrangement surmontable. En revanche, ce qui ne l'était pas dans son imagination, c'était les réactions hypothétiques qu'ils pourraient avoir. Elle n'avait pas les épaules assez solides pour affronter leur déception, leur confusion ou leurs questions. La simplicité s'imposait alors ; elle se tairait encore un peu et sourirait à tout le monde comme si sa vie était calme et rangée. Une part de son appréhension était cependant consacrée à Seth. Seth, qu'elle ne connaissait plus vraiment mais qui montrerait son éternelle assurance tandis qu'elle serait distante et embarrassée.
— Eh, ça va aller Eli, dit Celian en voyant Elinor s'agripper au volant de sa voiture. C'est juste les Davis. Puis si c'est Seth qui te fais cet effet, alors... je n'ai pas de conseil, je n'ai jamais revu mes ex, dit-il en souriant.
— Ce n'est pas Seth, enfin je ne crois pas, ou peut-être que si, j'en sais trop rien.
Les yeux rivés sur la route, elle se concentrait. Celian lui avait proposé de conduire, connaissant son appréhension pour cette activité la nuit mais le besoin d'avoir le contrôle avait été plus fort.
— Alors, détends-toi, et puis s'il y a un problème, je détournerais l'attention, dit Celian en haussant les épaules.
— Ah oui ? Et en faisant quoi ?
— Je leur annoncerai que je m'apprête à être père de famille, ça calmera tout le monde !
Elinor laissa échapper un soupir amusé.
— Il faudrait que ça soit crédible, sinon, tu vas juste déclencher l'hilarité ou une crise cardiaque aux parents.
— Sauf si c'était vrai.
Elinor éclata de rire tout en accompagnant ce réflexe d'un mouvement de tête exprimant le peu de sérieux qu'elle accordait à cette idée. Elle lança un regard furtif vers son frère qu'elle n'entendait pas s'esclaffer à l'unisson comme elle s'y attendait. A la place, elle le surprit à jeter son dévolu vers la fenêtre où il n'y avait rien à voir à part des masses informes consumées par la nuit et la vitesse.
— Celian ? Tu plaisantes, hein ?
Il soupira et se pinça les lèvres, l'air grave.
— En fait, je l'ai appris il y a deux jours, avoua-t-il.
— Qu...Quoi ?
Les lèvres d'Elinor restèrent entrouverte, à court de mots, elle se concentra pour ne pas piler au milieu de la nationale comme elle s'efforça de ne pas s'arrêter en urgence sur le bas-côté afin de confronter son frère les yeux dans les yeux. Hélas, elle savait qu'agir de cette façon ne le ferait pas parler alors, la mâchoire serrée, elle libère une de ses mains du volant pour lui donner une tape sur l'épaule, l'incitant à lui fournir des explications.
Une chose de plus à ajouter sur la liste des tourments d'Elinor Gardner.
— Tu te rappelles de Bailey ?
— L'Américaine ? demanda Elinor, les sourcils plissés, regard en biais vers Celian.
— Oui, elle, soupira-t-il. Hier elle est venue sonner chez moi et quand j'ai ouvert... j'ai découvert son ventre énorme, je n'ai pas tout de suite compris, tu sais je suis un peu lent alors je l'ai invitée à entrer et là elle m'a dit de but en blanc « Celian, tu vas être père dans trois mois ».
— C'est n'importe quoi ! bafouilla Elinor. Et puis, on dirait que ça te fais ni chaud ni froid, c'est dingue ça ! Et pourquoi elle a attendu autant de temps avant de te l'annoncer ? Et surtout, qu'est ce qui prouve que c'est ton enfant ? Tu ne l'as fréquenté que quelques semaines et encore, en pointillé.
— Tu sais, Eli, je sens que je l'aime déjà ce bébé, déclara Celian avec une sincérité qui fit grimacer Elinor.
— Je ne sais pas quoi te dire, tu es tellement... immature, soupira Elinor en quittant la nationale pour rejoindre une route plus étroite et peu éclairée.
— C'est vexant. Je suis adulte, tu sais, je saurais prendre mes responsabilités.
— Laisse-moi rire. Le flirteur en série qui va avoir un enfant avec une fille qu'il connaît à peine et qui n'habite même pas en Angleterre.
— Flirteur en série ? Je suis un cœur d'artichaut ! s'indigna-t-il. Et je crois qu'il y a quelque chose de fort avec Bailey. On a tout de suite eu une tendresse l'un pour l'autre et ça, c'est rare !
Elinor écarquilla les yeux, elle n'arrivait pas à se réjouir, le concept de voir son frère devenir père aussi précipitamment lui paraissait insensé. Elle se mordit la lèvre pour se calmer, elle sentait qu'elle avait été un brin trop agressive.
— Bon, admettons, se résigna-t-elle. Et qu'est-ce que tu comptes faire concrètement ?
— Rire.
— Quoi ?
— Rire, parce-que tu gobes tout ce que je te dis depuis dix minutes, rétorqua-t-il, hilare en pointant Elinor du doigt.
La jeune femme cala devant un passage piéton, et profita de cet instant pour frapper son frère de toutes ses forces.
Elle n'avait pas marché, elle avait couru.
— Mais tu ne tiens pas à la vie ou quoi ? J'aurais pu avoir un accident, espèce de débile !
— Deuxième fois en moins de dix ans quand même, fanfaronna-t-il.
— La dernière fois j'avais quinze ans, j'étais juste naïve. Là, même si c'était surprenant, c'était plausible, surtout avec tes multiples histoires de filles, se défendit-elle en redémarrant.
Seulement quelques mètres les séparaient maintenant de la maison familiale et tandis que Celian continuait à se moquer d'elle, Elinor aperçut à la lueur de ses phares, la voiture des Davis. Leur Opel Corsa bleue qu'ils avaient depuis de longues années. Le temps semblait s'être figé, même l'autocollant cartoonesque représentant la reine demeurait au-dessus du clignotant arrière droit, il était un peu défraîchi mais toujours présent. Ça avait toujours amusé Thomas Davis.