XV. Tête à tête

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chapitre réécrit

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chapitre réécrit

𝑿𝑽. 𝑻𝑬𝑻𝑬 𝑨 𝑻𝑬𝑻𝑬

𝚕𝚞𝚗𝚍𝚒 𝟹𝟷 𝚘𝚌𝚝𝚘𝚋𝚛𝚎.

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Elinor avait travaillé tout le week-end pour assurer ses oraux de la matinée, elle avait d'abord essayé de se convaincre que ça n'avait plus d'importance mais c'était réfuter sa personnalité, elle devait les réussir, et haut la main. Elle n'avait pu se défaire de son âme d'élève modèle.

Elle ignorait ce que l'avenir lui réservait mais elle devait clore ce chapitre de sa vie la tête haute, quitte à ce que ses tuteurs la culpabilise, lui clamant quel gâchis c'était de déserter si près du but, si près de la précieuse toge d'avocate. De leur part, elle trouverait ça flatteur. De la part de ses parents, elle trouverait ça douloureux. Deux poids deux mesures qui ne lui faisaient pas plaisir mais qui étaient sa réalité.

Le week-end avait été calme, Celian avait pris congé le dimanche après-midi sous les encouragements de sa sœur qui ne voulait pas le monopoliser plus que de raison. Dans l'absence de tout signe de Philip, un calme relatif avait enveloppé Elinor, lui offrant ainsi un léger réconfort malgré le trouble qui existait encore après cet épisode effrayant.

Elle rejoignit Harold à dix heures, dans le quartier de Holborn, là où avaient lieu les oraux. La matinée était dédiée à la plaidoirie fictive qu'ils devaient présenter devant trois éminents jurés de la Cour londonienne. Les apprentis avocats avaient ainsi eu l'opportunité de se préparer en amont, choisissant méticuleusement chaque mot, chaque argument dans le but de convaincre leur intransigeant auditoire. L'après-midi se profilait plus vertigineux encore puisqu'il s'agissait d'une confrontation entre deux étudiants incarnant les rôles de demandeur et de défendeur. Une affaire leur serait attribuée et ils auraient trois heures pour préparer une plaidoirie solide qui serait présentée devant un jury et quelques camarades. Pour s'imprégner de leur rôle, on avait prêté à chacun une robe d'avocat. Elinor la revêtit et traversa la vaste salle de préparation pour atteindre le miroir sur pied.

Quand elle fut face à son reflet, une vive émotion la prit au dépourvu, elle lutta pour ne pas verser de larmes. Pourtant, aucun doute ne l'avait traversé en se voyant arborer cette robe qui signifiait tant pour ceux qui l'entouraient. Elle était toujours convaincue que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Les larmes qu'elle réprimait étaient plutôt une sorte de deuil, le deuil d'une carrière pour laquelle elle avait travaillé ardemment mais qui ne serait jamais pour elle, qui ne serait jamais elle.

Elle sentit une main sur son épaule et en relevant la tête, découvrit le visage rassurant d'Harold. Il avait compris. Il comprenait toujours.

Dix-huit heures, le marathon juridique était terminé et Elinor avait le sentiment d'avoir atteint son objectif, finir en beauté. Elle avait réussit les deux oraux et ce constat ne venait pas d'une simple impression personnelle mais bien de compliments verbalisés par certains membres du jury. Ce genre de commentaire était assez précieux pour qu'elle s'autorise à se sentir fière.

La liste d'infortunes d'Elinor GardnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant