Bloom T.1

Chapitre 34

Mes paupières sont lourdes et j'ai un mal fou à émerger. Je garde les yeux fixés vers le plafond, je me sens toujours si fatigué. La soirée d'hier a été vraiment éprouvante. Je pense que je vais avoir du mal à m'en remettre.

Je tapote en vain de ma main sur ma gauche pour essayer d'attraper mon téléphone, je n'ai pas la force de me redresser.

Je finis enfin par trouver cette appareil de malheur. Merci mon dieu! 12h34. Mes yeux sont attirés par le nom de Matt. Il m'a envoyé plusieurs messages. Je porte le téléphone devant mon visage, pour mieux voir les lettres.

« J'espère que tu as bien dormi.. »

« Je m'inquiète quand même pour toi, je pense que je vais passer si j'ai le temps. »

« Ça va? »

« Je ne sais pas ce qui c'est passé... mais même si j'aimerais savoir je ne te poserai pas de question, j'attendrai que tu m'en parle.. »

Je souris légèrement. Il passe son temps à s'inquiéter pour moi. Et je suis contente qu'il ne m'assaille pas de question. Je réponds sur un ton calme pour le rassurer.

« Tout va bien de mon côté, je viens de me réveiller. Ne te dérange pas pour moi, repose-toi. »

Oui, autant hier, je souhaitais l'avoir à mes côtés autant aujourd'hui j'ai quelques chose à faire. Je dois aller au QG des Devils. Je dois les prévenir.. le chef des Rayons est venu me menacer, les menacer. C'est impossible d'ignorer ça, même si je le désire plus que tout. J'expire bruyamment en jetant mon téléphone sur le côté de mon lit.

Je me redresse sur les coudes, je rabat la couverture avant de me glisser hors du lit. Les fesses au bord de ce dernier, les orteils qui caressent le parquet, j'inspire une grande bouffée d'air tout en fermant les yeux.

C'est une nouvelle journée. C'est une nouvelle journée. Tout se passera mieux aujourd'hui. Tu crois? ne vas tu pas aller dans la gueule du loup en allant là bas? Peut-être bien, ou peut-être pas. Si il est bien là bas, je pense qu'il sera intéressé par ce que j'ai à dire.

Je décide enfin à me lever après plusieurs minutes. Je vais vers mon armoire, saisit un jean et un pull large des patriots, mon équipe préféré de football, puis je file vers la douche.

Au moment où j'ouvre ma porte je pose malgré moi les yeux sur la sienne, qui étrangement est
entre-ouverte où encore hier je tapais pour tenter de le réveiller.

Cette fois je ne m'y risquerais pas. Pas même curiosité. Je sais que j'ai dit une connerie mais il a.. il a essayé de m'effrayer... de manière beaucoup trop extrême. On a eu un accident. Un putain d'accident tout ça parce qu'il voulait me faire peur.

Je détache mes yeux de ce souvenir et longe le couloir pour aller vers la salle de bain. Et m'y enfermer pour laver mon corps de la pression accumulée.

J'évite mon reflet, et me déshabille rapidement. Plus vite je partirai, plus vite je rentrerai ici et toute cette histoire sera peut-être gérer. L'eau est chaude, fumante et apaisante. Je soupire d'aise à son contact. Mais bon je ne veux pas y rester trop longtemps. Être dans la douche, c'est réfléchir et c'est tout ce dont je n'ai pas besoin en ce moment. Si je me mets à me ressasser la soirée d'hier, je ne vais jamais m'en remettre.

Je sors de l'eau et m'enveloppe dans une serviette. Je m'habille et me brosse les dents, pose mes vêtements sales dans le panier prévu à cet effet, avant de sortir de cet endroit plein de buée.