Près du gouffre

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Les jours qui suivirent, Anaïs ne se présentait plus en cours. Chacun de ces jours rajoutaient un stress et une nervosité supplémentaire à sa petite amie. Elle observait toujours le bureau vide devant lequel elle aurait dû être assise en soupirant.

Fréquemment, elle se rendait à ce qui était devenu leur point de rendez-vous dans l'espoir de l'y retrouver. Elle n'y était jamais à cette grosse roche... Jamais!!

La solution paraissait simple, elle n'avait qu'à se rendre chez elle. Oui, mais le problème était qu'elle ne connaissait toujours pas l'adresse ce qui l'enrageait plus que tout. Elle avait peur de ce qui pouvait bien se dérouler là-dedans, dans cette demeure où les gens ne tenaient pas réellement à elle. Elle était si absorbée qu'elle ne réalisa pas le petit tapotage que son ami faisait sur son bureau. Il recommença quelques fois avant de finalement attirer son attention pour de bon. Elle sursauta avant de poser son regard confus et paniqué sur lui.

-Relax! dit-il en riant. Il y a un travail d'équipe... Est-ce que tu veux être avec moi?

Joanie jeta un dernier regard en direction du pupitre d'Anaïs avant d'abdiquer. Qu'avait-elle à faire de plus de toute façon? Elle préférait se noyer dans le travail plutôt que dans la tristesse. C'était deux choses qu'elle savait bien faire. Pourtant, elle préférait le travail pour des raisons évidentes.
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L'adolescente était couchée sur le vieux matelas qui lui servait de lit. Elle avait le dos sur celui-ci et les jambes dans les airs, accotés sur le mur du fond. Entre ses mains elle tenait un carnet et entre ses doigts un crayon. Elle y notait sans cesse ses pensées. Les plus sombres et les plus joyeuses. Elle pouvait percevoir les pensées des autres, mais elle savait depuis un moment que c'était les siennes qui importaient le plus. Elle s'était rendue compte qu'elle décidait de son futur plus que quiconque. Sa vie ne tenait qu'à elle et à ses pensées sombres présentement.

Elle savait qu'elle aurait besoin d'une bonne dose de joie pour revenir sur piste. Prendre l'air, passer du temps avec Joanie peut-être, mais elle n'en avait pas le courage. Plus le temps passait, plus les pensées sombres s'accumulaient, mais plus elles s'accumulaient, plus elle avait peur d'affronter la myope. Elle avait trop honte d'avoir ce genre de pensées pour possiblement lui en faire part. C'était un véritable cercle vicieux!

Elle soupira une fois de plus en notant le dernier mot de ce vers et referma le cahier d'un coup. C'était complètement stupide! À quoi bon retourner voir la fille si elle n'arrivait même pas à mettre ses propres idées en place? Pourquoi n'y arrivait-elle pas? Elle préférait s'effacer, disparaître de partout.

Soudainement, sa porte s'ouvrit. Elle se retourna sur son lit pour finalement faire face à celui qui devait être son père adoptif.

-Alors tu es finalement ici... dit-il en soupirant.

-Tu sèche tes cours et l'école ne cesse de m'appeler. J'ai dû quitter le travail pour leur fournir une réponse. 

-Comme c'est dommage! Tu as du te rendre compte que tu avais adopter une fille! indiqua t'elle sarcastiquement.

Ils eurent tous deux un soupir commun. Ils n'avaient jamais eut une formidable relation c'était clair.

-Va-tu m'expliquer pourquoi est-ce que tu fais cela déjà?

-Je ne sais pas... Peut-être parce que je ne vais pas bien, que vous vous en foutez pas mal, qu'une seule personne tient à moi sur cette foutue planète et que je devais être mieux avec vous... Vous me l'avez promis!

L'homme soupira durement. Bien sûr, il n'avait pas oublié sa promesse d'autrefois. Il se rendait cependant compte qu'il n'aurait peut-être pas dû la faire. Cette fille aurait été bien mieux avec des parents plus compétents qui savaient un peu mieux ce qu'ils faisaient.

Nouvelle génération (Fuir vers une nouvelle vie tome 6)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant