Une explosion, encore une, caché derrière un arbre je me protège les yeux déjà abimés par une autre bombe. Je n'y vois plus rien. D'autres soldats sont tombés. Cette guerre est horrible, comme toutes les guerres je suppose, mais celle ci je la vis. Je sais qu'il va falloir que je rentre chez moi, si je survis, je suis blessé, sûrement aveugle, ma vie est fini, je la passerais chez mes parents. Mon père essayera de faire comme si de rien, ma mère elle aura pitié de moi et finira par me trouver une gentille femme, pour me marier et avoir des enfants. Je vais me retrouver enfermé dans ma propre vie, comme mon père.
Le silence se fait, c'est peut être encore plus stressant, je ne sais pas si d'autres de mes camarades de combat sont encore en vie.-Des survivants?
-Oui moi, je suis là, mais je n'y vois plus rien. Je suis le lieutenant Rotterberg.
-J'arrive Lieutenant.Mon transport jusqu'à la base est chaotique, j'entends des cris, des tirs , des explosions. L'infirmerie est pleine de soldats blessés, on ne sait pas où m'allonger, on ne sait pas quand un médecin pourra venir me voir. Je sais que le temps est en jeu, que plus il passe et plus mes chances de guérissons sont minces. Mais je ne peux rien faire d'autres que t'attendre.
2h plus tard le verdict tombe, il faut me rapatrier au pays, ils ne peuvent rien faire ici pour moi. Un avion de l'armée est affrété pour les soldats blessés, nous sommes beaucoup. Trop. Le vol est long, des hommes se plaignent, ils hurlent de douleurs, je crois même qu'il y a des morts pendant le vol. Je ne dis rien, je supporte la douleur, l'angoisse, la peur. Je pense à mon avenir sans mes yeux, à tout ce que je ne verrais plus.À peine attérit nous sommes transférés dans des hôpitaux. Je suis encore loin de chez moi, on me demande si je veux prévenir quelqu'un je refuse, non je ne supporterais pas les plaintes de ma mère, ses pleurs comme si c'était elle qui avait perdu la vue. Ma sœur est avec son mari, sûrement en voyage pour ses affaires, elle a réussi à sortir de cette prison dorée, je ne vais pas la forcer à y revenir.
Plusieurs docteurs oscultent mes yeux. Personne ne dit rien, ils me laissent avec mes angoisses. Nous sommes au moins quatre hommes dans la pièce d'après ce que j'entends, il y a aussi des femmes, sûrement des infirmières, qui baladent leurs chariots de lit en lit. J'ai déjà visité un hôpital de l'armée, en ce moment je suis content de ne rien voir, je ferais une dépression sinon.-Lieutenant Rotterberg, bonjour, je suis le docteur Smith, je vous ai osculté, nous ne sommes pas en mesure de vous dire si vous allez retrouver l'usage de la vue. Il y a pour l'instant trop de sang. Il faut attendre qu'il se dissipe pour voir l'étendu des dégâts.
-Je comprends, suis-je obligé de rester ici?
-Non, je vais vous faire votre bon de sorti.Je suis dehors, un soldat est venu me chercher pour me ramener chez moi. Je n'ai pas d'autres endroits où aller, je retourne donc chez mes parents.
-Nous sommes arrivés mon Lieutenant.
-Merci officier.Il sonne à la porte, nous attendons que quelqu'un vienne nous ouvrir, mes parents ont plusieurs employés à leurs services, je sais donc que ce n'est pas eux qui seront derrière la porte.
-Monsieur Rotterberg!
C'est Jeffrey qui ouvre, cet homme est dans cette maison depuis plus longtemps que moi, je ne sais pas comment il fait pour supporter ma mère à longueur de journée.
-Bonjour Jeffrey, merci soldat pour ce trajet.
-Je vous en prie Lieutenant, je vous souhaite un bon rétablissement.
Jeffrey me fait entrer, j'entends des talons au loin, ma mère vient voir qui vient d'arriver, je me prépare aux cris et aux pleurs de désolation.-Jeffrey qui a sonné?
-C'est moi, mère.
-Mickael, mon fils! Mais que t'es t-il arrivé!
-J'étais à la guerre, mère, au combat, une explosion, et j'ai perdu la vue.
-Oh mon dieu! Ta vie est finie!
-Merci, puis-je gagner ma chambre? Je suis fatigué de ma journée.
-Bien sur, Jeffrey faite appeler Annie.
-Mademoiselle Annie est en congé aujourd'hui, je vais emmener Monsieur.
-Jamais là quand il le faut cette gourde!Je ne connais pas cette Annie mais elle ne doit pas rigoler tous les jours.
Jeffrey me guide jusqu'à ma chambre d'enfant, je ne pensais pas y revenir un jour. Ça sent bon le frais, elle doit être aérée et nettoyer tous les jours.-Rien n'a changé Monsieur, tout est à la même place. Avez vous besoin de quelques choses?
-Non merci Jeffrey, c'est parfait.J'apprécie qu'il ne me concidère pas comme un handicapé, je sais qu'il sera un des rares à le faire.
Je me dirige vers mon lit, m'assieds et enlève mes chaussures, je m'allonge et pense à tout ça. Je suis en colère contre je ne sais quoi. Moi pour mon imprudence, contre cette bombe, contre l'homme qui l'a fait exploser, contre la vie...Je m'endors sur cette sensation, pendant mon sommeil je revois cette terrible journée où ma vie a basculé, où le destin en a choisi autrement pour moi. Je me réveille en sursaut, trempé de sueur. Le bandeau sur mes yeux me gène, mais j'ai ordre de le laisser encore une semaine.
Je décide de descendre pour me restaurer un peu, seul consolation d'étre dans la maison familiale les repas fait par Loraine.
-Mais enfin Edward, il est complètement aveugle, qu'allons nous faire de lui? Et que vont dire les gens? Il faut que je lui trouve une femme qui veuille bien de lui.
-Ne t'inquiète pas pour moi mère, je n'ai nul besoin d'une femme et si ma présence te dérange tant, je partirais chez ma soeur.
-Mike! Mon fils je suis heureux que tu sois là, en vie.Edward mon père, ce héros, marié à ma mère depuis 35 ans, je n'ai jamais compris comment il faisait, je sais que les opposés s'attirent mais pas à ce point.

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"Pour de faux" (ou pas)
RomancePour échapper à son beau-père Annie jeune fille de 20 ans, accepte un emploi de femme de ménage dans une famille bourgeoise. Pour échapper à un mariage arrangé par sa mère, Mickael militaire blessé, va lui faire une proposition. De se marier, pour d...