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Mickael veut aller en ville pour nous choisir robe et costume de mariage, moi je voudrais dessiner ma robe, j'ai toujours voulu avoir ma création pour me marier, peut être sera t-il le seul mariage de ma vie.
Je sais que je peux lui dire, je peux tout dire à Mickael.

-Mickael, je voudrais faire ma robe, tu crois que ce serait possible, il y a une très bonne couturière en ville.
-Bonne idée, oui. Je suis juste déçu de ne pas pouvoir la voir.

Je passe la matinée dans la chambre, crayon à la main, je fais le dessin de ma robe en quelques heures, je réserve une surprise à Mickael, j'espère qu'elle lui plaira.

Nous filons chez la couturière où je demande à lui parler en privée. Mickael va de l'autre côté aux rayons des hommes, pour y trouver son costume. Quand j'expose mon projet à la couturière, elle est ravie de faire ma robe. On se donne rendez vous la semaine suivante pour un premier essayage.
Mickael me harcèle de questions pour savoir la surprise qu'il l'attends.

Nous rendrons au manoir, joyeux. J'ai parfois même l'impression que nous préparons un vrai mariage, que nous
sommes un vrai couple, de vrai amoureux.
Je profite de ces moments de bonheur, je sais qu'ils ne dureront pas.

-Où étiez vous?

Voilà, notre moment est fini, Madame apparaît, le visage froid, les lèvres pincés. Elle est en colère contre moi, elle me fusille du regard.

-Je ne te vois pas mère, mais au son de ta voix, je devine que tu viens de tuer ma future femme, avec ton regard.
Je souris, je lui sers la main.
-J'ai vu juste.

Ça reste tendu entre Madame et moi, je comprends qu'elle n'accepte pas cette union, si elle savait que c'est une grande farce, elle en serait plus que soulagée. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, mais j'espère qu'il mérite tout ce qu'elle va me faire subir.

Pendant le reste de la semaine je cherche des cours de coutures, pas loin, et surtout pas cher. Avec Mickael nous parlons beaucoup, nous sommes devenus des amis, il me parle de ces années à la guerre, de ces années avec sa mère, de sa soeur, de ces espoirs pour son avenir. Il est loin d'être l'homme que j'ai cru qu'il était quand je l'ai rencontré.
Le jour de l'essayage de la robe est enfin arrivé, je suis excitée comme une puce, elle ne sera pas exactement comme je la voulais, mais elle sera apprécié par mon ami, mon futur mari.

La couturière m'aide à enfiler la robe, elle est spendide, j'espère être aussi douée qu'elle un jour.
Elle a dû y passer des heures, je sais que je vais devoir payer une petite fortune mais je ne le regrette pas.

-Vous êtes magnifique, votre fiancé va être ravi.
-J'espère...

Les dernières retouches faites, je rentre, c'est la dernière ligne droite avant le grand jour. Monsieur s'est beaucoup impliqué dans les préparations, il m'a d'ailleurs demandé de l'appeler par son prénom, mais je n'y arrive pas, ce qui fait beaucoup rire Mickael, qui pour m'embêter veut se faire appeler Monsieur aussi.
Je me sens bien avec lui, Madame lui propose encore de rencontrer telle ou telle filles, toujours devant moi. Ça me blesse, elle ne me croit pas vraiment pas assez bien pour son fils, suis-je si nulle à ses yeux? Où est-ce juste une question de niveau social?
Madame Howards m'a finalement recontacté, je vais passer l'après midi en ville avec elle. Elle passe me prendre avec son chauffeur, j'ai fait un effort supplémentaire sur ma tenue, que j'ai changé plusieurs fois, sous les rires de mon fiancé.

-Tu as de la chance que ce ne soit pas un vrai mariage, sinon je serais devenu une épouse...
-Qui a dit que c'était un faux mariage?
-Nous ne sommes pas amoureux.
-Ça n'en fait pas un faux mariage.

Je suis contente qu'il pense ça, c'est ce que je ressens aussi.

Madame Howards est une dame avec beaucoup de goût, mais je lui trouve quelques tenues qui la rajeunissent, elle est satisfaite, moi aussi.
Pendant notre déjeuner, elle m'explique ce qu'elle voudrait pour un gala de charité qu'elle organise dans 2 mois, elle me supplie de lui dessiner la robe de ces rêves. J'accepte, non sans crainte, mais c'est ma chance de me faire remarquer, et pourquoi pas avoir d'autres commandes.
J'ai déjà beaucoup d'idées en têtes, je pourrais ainsi lui faire plusieurs propositions.
Elle me voit déjà en grande styliste, elle se voit se vanter d'être ma première cliente auprès du gratin de notre ville. Nous rigolons beaucoup.

-Je dois vous faire une confidence. J'ai surpris une conversation entre ma fille et Madame Rotterberg. Elles cherchent à pièger Mickael. Et que bien sûr vous soyez aux premières loges. Je suis désolée, j'ai essayé de résonner ma fille mais rien n'y fait.
-Vous n'y êtes pour rien. Merci de m'avoir prévenue.

C'est contrarié que je rentre au manoir, alors que j'espèrais ne pas la voir, c'est Madame qui m'acceuille.

-Je ne vous laisserais pas faire, mon fils et maintenant mon amie. Je vois clair dans votre jeu et bientôt tout le monde le verra aussi.
-Je comprends que vous auriez espéré mieux pour votre fils, mais la méchanceté ne vous servira à rien.
Bonne soirée Madame, je ne serais pas parmis vous pour le diner.

Mickael est allongé sur le lit, je reste à le regarder quelques minutes.

-Je suis aveugle, pas sourd je t'ai entendu rentré. Que fais tu?
-Je suis tombé sur ta mère en rentrant. En te regardant je me demandais si elle était vraiment ta mère.

Il rigole, nullement en  colère que je puisse dire du mal de sa mère.

-Je me pose la question depuis très longtemps moi aussi.

C'est le jour J, je suis allée récupérer ma robe la veuille. Je me prépare seule dans ma chambre. Comme je n'ai pas d'amie Madame Howards s'est proposée pour être mon témoin, j'ai accepté avec plaisir.
Mickael est dans notre chambre avec son père.

"Pour de faux" (ou pas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant