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Deux informations importantes, une qui me ravie, l'autre que je n'arrive pas à assimiler. Il va partir. Il va me quitter. Je vais devoir vivre sans lui.

-dis quelques choses mon ange.
-Je suis contente pour toi, je sais que tu aimes être au combat, et je suis bien évidemment heureuse que tu puisses voir à nouveau. Quand dois tu partir?
-Je pense dans une semaine ou deux, il faut que je passes quelques examens médicaux avant.
-Bien sur, je vais me trouver un appartement d'ici là, je te laisse, je vais prendre une douche.

Je l'entends qui m'appelle, mais je ne veux pas qu'il me voit pleurer, je n'ai aucun droit sur son avenir, il veut repartir c'est son choix, je veux qu'il soit heureux, et si ça doit passer par mon malheur, alors je l'accepte.
Sous l'eau de la douche je laisse aller ma peine. Je savais pourtant que ça ne durerait pas.
La chance et le bonheur n'ont jamais fait partit de ma vie, pourquoi ça changerait maintenant.

-Annie, mon ange, il faut qu'on en parle.
-Oui, mais ne t'inquiète pas, on fera comme tu voudras.
-Sors de cette douche, ou c'est moi qui vient.

Je coupe l'eau, attrapé ma serviette près de la cabine, et m'enroule dedans. Je me cache, je me rends compte qu'il me voit maintenant, qu'il voit mes imperfections.

-Ne te cache pas de moi, j'aimais te sentir sous mes mains, j'aime encore plus te regarder.
Je ne veux pas que tu quittes cette maison, notre maison. Je partirais juste travailler pendant plusieurs semaines, je reviendrais pendant mes permissions.
-Tu ne veux pas divorcer?
-Surtout pas, je t'ai promis de t'aider pour réaliser tes rêves et je le ferais.

Je suis en train de me préparer pour le gala qui a lieu Chez Rosalie, Mickael n'a plus besoin de moi maintenant pour mettre sa chemise et sa cravate.
J'aimais ce moment.

-Annie, tu peux venir m'aider? J'aime quand tu fais mon noeud de cravate.

Quand nous arrivons, personne ne remarque le changement chez mon mari, il se tiens collé à moi, son bras enroulé autour de ma taille comme avant.

-Ne dis rien à personne, laisse moi regarder sans que les gens ne saches que je peux les voir.

Nous disons bonjour aux personnes que nous connaissons, les parents de Mickael sont présents eux aussi. Nous allons les saluer, Madame me regarde de haut en bas.

-J'ai vu la robe de Rosalie, elle dit à tout le monde que c'est vous qui l'avait faite, bravo elle est splendide. Les gens viennent me féliciter pour le talent de ma belle fille, venez donc manger tous les deux demain soir.

Si j'avais su, qu'il suffit de faire une robe pour être apprécier de ma belle mère, je l'aurais fait plus tôt.
Toute la soirée est un défilé de félicitation et de demande de rendez vous pour parler de création de robes.

-Monsieur et Madame Rotterberg, bonjour, je suis Monsieur Driss, je possède une maison de couture et je dois avouer que votre création est extraordinaire, j'aimerais que l'on se rencontre pour discuter d'un emploi.
-Pourquoi pas, quand voulez vous que l'on se voit?
-Demain c'est possible? Ou cela vous conviendra.
-Je préfère que vous veniez chez nous pour rencontrer ma femme.
-Bien sur sans problème, alors à demain, 14h?
-Ce sera parfait, bonne soirée Monsieur Driss.

Nous nous retrouvons enfin seul, Mickael a eu un comportement bizarre toute la soirée, ce n'est pourtant pas dans ses habitudes de se montrer désagréable avec les gens.

-Que t'arrive t-il?
-Je ne savais pas. Je ne savais pas que les hommes te regardent avec... envie!
-Mais qu'est ce que tu racontes? Personne ne me regarde.
-Bien sur qu'ils te regardent, je pourrais faire un carnage si je m'écoutais.
-Tu es jaloux?
-Tu es ma femme.

Je souris, je sais que c'est bête mais ça me fait plaisir. Ça ne changera rien, il partira quand même, mais si il est jaloux c'est qu'il a des sentiments pour moi, et ça me rends heureuse, parce que même si il ne le sera jamais, je suis amoureuse de lui, depuis le premier jour.

La soirée a été très fructueuse pour moi, mais aussi pour mon amie, qui a récolté par mal d'argent. Je ne pensais m'habituer à cette vie. Ces soirées mondaines ne sont toujours pas ma tasse de thé, mais je m'y sens à l'aise quand même.

Une semaine plus tard, Mickael passe des tests médicaux, il est apte à repartir, quand nous l'annoncons aux parents de mon mari, son père semble inquiet, sa mère pleure. Moi je retiens mes larmes, je n'ai pas le droit de pleurer, je ne veux pas qu'il sache comme c'est dur pour moi de le voir partir, comme j'aimerais qu'il reste...avec moi
La semaine suivante, son sac est prêt, il doit partir dans deux jours, je sens une certaine nostalgie m'envahir, je crois même que je suis un peu malade. Mais je fais comme si de rien, je continue de sourire, de parler de mes projets, des siens. Ma belle mère m'appelle tous les jours depuis une semaine. Elle veut savoir comment je vais, si j'ai besoin de quelques choses, elle m'a même proposé de venir habiter chez elle pendant l'absence de mon mari. Même si on ne s'entend pas très bien, je suis rassuré de ne pas être seule.

-Annie, tu vas bien?
-Oui bien sur, ça me fait bizarre de te voir partir evidemment.
-Moi aussi, ne plus te voir tous les jours va me manquer.

Alors reste ai-je envie de lui crier, mais je ne le fais pas, je n'ai pas le droit. Nous passons notre dernier soirée à faire l'amour, plusieurs fois. Sauvage, et tendre je profite de lui au maximun.

Je le conduis à la gare le lendemain, je n'ai pas beaucoup dormi, c'est l'excuse parfaite pour mettre des lunettes de soleil, pour cacher mes larmes.

-Je t'appelle ce soir, pour te dire que je suis bien arrivé. Si tu as besoin, mes parents sont là.

Un dernier baiser, un dernier câlin.  Il est partit.

"Pour de faux" (ou pas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant