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Geneviève, j'ai hâte de voir sa tête quand il va parler avec elle, c'est bien fait pour lui, il mérite une femme comme sa mère. De toute façon, il est comme elle donc il s'entendront très bien, reste plus qu'à espérer qu'ils n'habitent pas au manoir, je ne suis pas sur de supporter.

Je prépare le buffet, la salle de réception, Madame est derrière à me donner les directives pour que tout soit parfait. L'orchestre s'installe, Loraine est en pleine préparation des différents plats.
Une fois fini, Madame me demande d'aller aider Monsieur à se préparer, il doit être très séduisant dans un costume.

-Monsieur, Madame votre mère m'a demandé de vous aider à enfiler votre costume.
-Je sais encore m'habiller tout seul!
-Je ferais votre noeud de cravate en ce cas.

Je reste zen, si je m'écoutais je l'enverrais balader, mais j'ai besoin de ce travail et surtout de l'argent. Il part dans la salle de bain, j'entends du bruit, il se cogne dans les meubles, il jure.

-Besoin d'aide?
-OUI!
-C'est si gentillement demandé.
-Vous pouvez garder votre sarcasme , Mademoiselle.

Je l'aide à enfiler sa chemise, je mets les boutons, doucement, en commençant par le bas. Je profite de la vue de son torse, il est magnifique.

-Vous en avez bien profité?
-Oui, merci.

Je ne sais pas pourquoi je lui réponds ça, mais pour la première fois, je vois un sourire apparaître sur ses lèvres.

-Pourriez-vous m'aider à enlever mon bandeau?
-Bien sur.

Il s'abaisse pour être à ma hauteur et je déroule la bande. Je vois son visage en entier pour la première fois. Et quand il ouvre les yeux, j'en reste sans voix. Il a des yeux bleu glaciale. Cet homme est un apollon!

-À quoi pensez vous Annie?
-Je me disais que votre caractère gâché tout. Votre fiancée va être ravie. Je dois vous laisser.

Je ne peux pas rester près de lui plus longtemps, je ne peux pas tomber amoureuse de cet homme, non c'est juste une attirance physique rien de plus.
Je vais me préparer dans ma chambre, nous avons d'autres tenues quand c'est soir de fêtes.

19h, je suis dans le hall d'entrée pour accueillir les premiers invités, pendant que mes collègues commencent le service des apéritifs.
Un groupe de jeunes hommes fait son entrée, ils doivent être amis avec Monsieur junior. Certains me regarde de haut en bas, on dirait qu'ils jugent la marchandise.

-Bonjour Mademoiselle, dites moi que mon ami Mike, ne s'amuse pas avec vous?
-Bonsoir Monsieur, je vais prendre votre manteau.
-Tu peux prendre tout ce que tu veux, Mike rate quelques choses à ne pas y voir. Je viendrais te chercher dans la soirée, histoire de faire plus intimement connaissance.
-Je vous prie de rester poli Monsieur, je suis une employée de maison et pas autres choses.
-Je suis sur que Mike n'y verra pas d'inconvenients.
-Et bien tu as tort, mon ami, laisse donc mon employé tranquille et va te servir un verre.

J'ai envie de l'embrasser pour le remercie, je souffle un coup et continue de m'occuper du reste des invités. Je suis préssée de voir cette soirée finir et ces hommes partir. Je les fuis toute la soirée, j'envoie ma collègue apporter des rafraîchissement et des amuse-bouches. Tout se passe bien, l'ambiance est détendu. On sonne à la porte d'entrée, Jeffrey va ouvrir et telle une star de cinéma, Geneviève fait son entrée.  J'ai envie de lui crier qu'il n'est pas nécessaire d'en faire autant, il est aveugle. Elle en est ridicule.
Je le regarde, quelqu'un lui murmurer quelques choses à l'oreille, il tourne la tête vers la porte, Geneviève se dirige directement sur lui. Ces amis commencent à rigoler, ils se moquent de lui, le pauvre.

Mais alors que tout le monde a les yeux rivés sur nos deux invités d'honneur, je sens une main se poser sur mon sein. Je me retourne et voit l'ami de Monsieur me sourire, un sourire vicieux, il me prends le bras et me tire vers les cuisines.

-Lâchez-moi, je ne suis pas une prostituée.
-Tu seras ce que je veux, catin!

J'ai peur, il nous enferme dans le placard à balai, on ne me retrouvera pas ici, et avec l'orchestre qui joue on ne m'entend pas non plus. Je suis fichue, je vais me faire violer, je vais perdre ma virginité ici, dans ce maudit placard à balais.
Je crie, il m'arrache mon chemisier, ma jupe, je suis en sous vêtement. Il mets une main dans ma culotte et me caresse mon intimité, je pleure. Pourquoi ma vie ne peut-elle être simple?

-Annie vous êtes là?
-Dans le placard, à l'aide!

Je reçois un coup de poing en pleine figure qui me laisse KO, je tombe quand la porte s'ouvre enfin. Je ne le vois pas mais je reconnais sa voix. Mickael.

-Mais qu'est ce qui se passe ici? Annie?

Je n'arrive pas à prononcer une parole, je pleure, c'est tout ce que j'arrive à faire.

-C'est moi, karl, je m'amuse un peu avec ton employée.

Et sans que je ne me rends compte de rien, le dénommé Karl se retrouve étendu par terre, du sang coulant de son nez, dû au coup de poing donné par Mickael.

-Venez Annie, sortons de là.
-Je suis...en...sous vêtements.

Il retire sa veste, me demande de m'approcher et me la passe sur les épaules.
Il entoure ses bras autour de celle-ci, et cette fois c'est lui qui me dirige, je ferme les yeux, nous sommes deux aveugles, lui ne le souhaite pas, moi je ne ne veux plus voir ce monde horrible.
Il m'amène dans sa chambre, je panique, pourquoi venir ici? Je ne peux pas être seule dans la chambre d'un homme à moitié nue!

-Pas de panique Annie, vous allez prendre une douche, je vais vous passer des habits à moi, et vous allez vous reposer. Il faut que je redescende, vous serez plus en sécurité ici. Je reviens dès que possible.

"Pour de faux" (ou pas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant