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J'ai bien vu qu'Annie est malheureuse de mon départ, je suis triste d'être partit aussi. Mais je ne peux pas rester et ne rien faire de mes journées, je ne sais rien faire à part me battre pour mon pays. C'est ce que j'aime faire. Elle va continuer sa vie, elle a beaucoup de projets, je suis sûr que dans quelques jours elle ira mieux et moi aussi.

Je pensais que mon retour me rendrait plus heureux, que j'aurais l'impression de rentrer à la maison mais non, je
m'ennuie de ma femme. Elle est devenue plus qu'une amie, elle est vraiment devenue ma femme, à part entière, je suis tombé amoureux de ma femme. Je m'en rends compte, je sais qu'il faudra que je lui dise à ma prochaine permission.

Le colonel me reçoit dans son bureau, il doit m'annoncer mon affectation, je ne sais dans quel pays en guerre je vais aller.

-Bonjour Lieutenant, heureux de vous revoir. Nous venons de recevoir un ordre de mission pour l'Irak vous vous pensez opérationnel ?
-Complètement colonel, quand partons nous?
-Demain matin, à 6.00.

Je quitte son bureau, pour aller rejoindre mon équipe, j'y retrouve bon nombres de mes anciens officers, il sont contents de me revoir et moi aussi. Nous passons la journée à préparer notre mission, les armes, les munitions, les tactiques de combat que nous devrons employer pour arriver à terme de notre mission.
Je n'ai pas l'esprit entièrement à mon travail, une partie de moi est resté avec ma femme.

-Lieutenant. Lieutenant?
-Oui.
-Il me faut votre alliance.

C'est la règle, aucun bijoux, sauf nos plaques d'identification bien sur. Je retire mon alliance, cette bague qui me lié à Annie. J'ai beaucoup de mal à m'en séparer. Mon doigts maintenant nu est en manque. Il me manque quelque chose.

Il est 19h, je peux enfin appeler ma femme. J'ai attendu toute la journée ce moment.

-Annie, c'est moi, comment vas tu?
-Bonsoir mon chéri, je vais bien et toi?
-Ça va, je viens d'avoir  mon ordre de mission, je pars demain matin.
-Déjà! Tu pars où?
-Secret défense, désolé.
-Oh, promet moi de faire attention à toi, tu m'appeleras?
-Dès que je le pourrais. Raconte moi ta journée.

Elle me raconte ses cours, la nouvelle robe qu'elle est en train de dessiner pour ma mère, qui l'appelle plusieurs fois par jour pour prendre de ces nouvelles. Nous en rigolons. J'ai besoin de la toucher, il faut que je fasse comme une cure de désintox d'elle. Elle me dit que Rosalie l'a invité à manger avec elle demain midi, et qu'elle travaille beaucoup.

-Tu me manques Mickael. C'est dur sans toi.
-Tu me manques aussi Annie, je serais vite de retour. Je dois te laisser à bientôt mon ange.
-Sois prudent, à bientôt.

Je raccroche le cœur lourd, j'ai un mauvais préssentiment. Je crois que j'ai fais le mauvais choix en revenant, en abandonnant Annie, juste parce que je n'ai pas réfléchit à ce que je pourrais faire d'autres.

6.00, mes hommes et moi sommes dans l'avion militaire qui nous conduit sur la basse de notre mission, tout le monde est silencieux. C'est toujours difficile de quitter son pays, sa famille, ses amis. On ne sait jamais si on les reverra un jour.
Nous débarquons quelques heures plus tard, nous installons notre campement, je vais faire le point avec le Lieutenant déjà sur place.

-Kévin, c'est toi le lieutenant?
-Oui, je ne savais pas que tu reprenais du service. Comment va ta charmante femme?
-Toujours charmante et toujours MA femme.

Il se marre, il l'a fait exprès je suis jaloux comme un poux quand il s'agit d'Annie.
Nous débriefons pendant plusieurs heures, c'est tendu entre les habitants, nous et les militaires du pays. Plusieurs de nos hommes sont tombés, d'autres sont retenus prisonniers.

Nos journées sont presque toutes les même, nous faisons des morts, des prisonniers, nous libérons des villages et leurs habitants. J'ai très peu le temps de penser. Je n'ai pas encore réussi à avoir Annie au téléphone, je comprends maintenant mes hommes, qui n'était pas content de ne pas avoir de communication. Tous les soirs je hurle de rage. Elle doit être folle d'inquiètude, et je ne peux pas la rassurer.

1 mois plus tard, j'arrive enfin à appeler le pays. La communication n'est pas bonne mais je pourrais au moins lui parler.

-Mon ange, c'est moi.
-Mickael! J'étais tellement inquiète, comment vas tu?
-Je vais bien, je suis désolé il est très difficile d'appeler ici. Dis moi que tu vas bien.
-Je vais bien, ne t'inquiète pas pour moi, tout le monde va bien ici. Tu nous manque beaucoup.
-Je n'ai pas beaucoup de temps, tu me manque Annie. Je te laisse à très vite.
-Je t'aime Mickael.

Je n'ai pas le temps de répondre, nous sommes coupés, elle m'aime, elle me l'a dit. Après cette mission,je quitterais l'armée, je veux une autre vite pour elle, pour nous pourquoi pas des enfants? Je trouverais autre chose, pourquoi pas instructeur, je pourrais rentrer tous les jours.

Je suis caché derrière un arbre, encore, cette fois je ne suis pas blessé, mais plusieurs hommes me traquent, ils cherchent à prendre des otages, je pense à ma décision d'arrêter tout ça, peut être n'aurais-je pas l'occassion de faire autre chose, de ne pas retrouver ma femme.

Ils m'ont retrouvés, ils me désarment, m'enferment dans une pièce. Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici. Je ne sais pas si je vais en sortir, et si j'en sors dans quel état. Je suis désolé Annie. Enfermé, tabassé, affamé, je sens ma fin proche.
J'espère qu'elle va refaire sa vie, elle aura de quoi vivre confortable, je veux qu'elle soit heureuse, même si je ne suis pas là pour la voir.

"Pour de faux" (ou pas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant