Chapitre 5

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« Sarai sempre la colonna sonora della mia vita
Tra tutte le persone sei la sola
Che colma perfettamente lo spazio che ho tra le dita »

Ils avançaient côte à côte. Il faisait presque nuit et quelques étoiles commencèrent à faire leur apparition. Il s'arrêta soudainement, frotta les paumes de ses mains contre son nouveau pantalon  bleu et avoua d'une voix à peine audible:

« Je ne peux pas le faire Mara.

- Bien sûr que vous pouvez le faire Lewis. Je suis avec vous ça va bien se passer, chuchota-t-elle d'une voix rassurante.

- Les gens comme moi n'ont pas leur place ici.

- Les gens comme vous, comme vous le dites si bien ont leur place ici. Vous êtes altruiste, intelligent, talentueux, courageux et beau.»

Face au dernier mot prononcé par Mara, il rougit avant de lui faire un petit sourire timide.
Elle entrelaça ses doigts entre les siens et l'entraîna vers les grandes portes de l'édifice.

Tous dansaient et riaient. Au centre de la grande salle, un orchestre jouait une douce mélodie. Mara entraîna Lewis vers l'orchestre et celui ci l'invita à danser. Elle accepta et positionna ses mains sur ses épaules. Il sourit ce qui augmenta la rougeur de ses joues.
Il s'avança et lui demanda l'autorisation de déposer ses lèvres sur les siennes. Ce que bien-sûr elle accepta.

Soudain, Mara sentit comme une présence derrière elle. Instinctivement elle se retourna, la main de Lewis toujours dans la sienne.

« Père, mère, quelle surprise ! déclara-t-elle d'un ton faussement enjoué.

- Nous croyions que tu ne voulais pas sortir ce soir.

- Voyons Adelaide elle voulait tout simplement sortir avec un jeune homme de son âge, dit son père en riant.

- Tu ne nous le présentes pas ?

Mara serra la main de Lewis avant de dire:

- Je vous présente Lewis, elle se mordit l'intérieur de la joue en attendant une réaction de ses parents.

- C'est la première fois que nous le voyions dans une soirée mondaine, commenta sa mère perplexe.

- Il a une bonne position dans la société n'est ce pas ? demanda son père comme si la réponse était évidente.

A ce moment-là Mara jeta un léger coup d'œil à Lewis en espérant qu'il n'allait pas la contredire.

- Bien sûr que oui ! Lewis a hérité d'une très grande fortune familiale. C'est un banquier.

C'est à ce moment là que Mattia arriva. La voix tremblante, Mara s'excusa et s'éloigna de ses géniteurs.

Lewis écarquilla ses yeux et s'apprêta à riposter. Finalement il ne dit rien, détacha sa main de celle de Mara et partit vers la porte de sortie. Elle allait crier son prénom lorsqu'on lui retint le bras. C'était Mattia.

- Je croyais que Romeo était pauvre, cracha-t-il.

- Parles moins fort Mattia. Je te croyais plus intelligent que ça. Pour tout te dire, je pensais que tu appréciais ce jeune garçon.

- Tu ne comprends donc pas. Tu ne peux pas rester avec quelqu'un comme lui. Tu aurais une de ces réputations!

- Tu n'es qu'un idiot Mattia ! »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'aussitôt, elle sortit dehors. Elle mit sa tête entre ses mains et réfléchit. Elle savait où Lewis habitait. Si elle commençait à courir maintenant, elle pourrait sûrement le rattraper. Cependant, elle détestait courir.
Elle tut la petite voix dans sa tête, enleva ses chaussures à talons, prit une grande inspiration et couru en direction du domicile du jeune homme.

Elle crut recevoir une goutte d'eau sur la tête.
Plus elle avançait, plus les gouttes se multipliaient.
Après environ trois minutes de course, elle aperçut une silhouette devant elle. C'était lui. Elle le reconnut à ce fameux costume qu'ils avaient achetés ensemble. Un costume trempé, quel gâchis, pensa-t-elle avant de se donner intérieurement une claque.
Elle secoua son visage de gauche à droite avant d'accélérer.

« Lewis ! »

Il tourna son visage vers la voix qui l'appelait puis fit une moue déçue. Entre ses lèvres, il avait positionné une cigarette.
Elle y était presque. A quelques mètres de lui, elle s'étala sur le sol.
Comme elle l'avait dit auparavant, elle détestait courir. A chaque fois, elle réussissait à s'écraser par terre. Cette fois-ci, elle n'avait pas vu les quelques escaliers qui la séparait de Lewis.
Ce dernier accouru vers elle, le visage apeuré.

« Mara ! Vous allez bien ? demanda-t-il en l'aidant à se lever.

- Oui, oui ça va, mentit-elle. Bien qu'elle avait terriblement mal à la cheville droite, elle ne voulait pas que la conversation s'attarde sur elle.

Il la lâcha ce qui la fit vaciller un peu, elle ne pu s'empêcher de se tenir à lui. Elle murmura un petit désolé avant de se mordre la lèvre. Elle devait sûrement faire pitié à voir. Les cheveux trempés, la robe à moitié déchirée, le maquillage coulant. A cette instant là, elle aurait tellement voulu disparaître.
« Aller Mara, il baisse les yeux vers le sol, c'est ton occasion de partir en courant. »
La jeune femme tut une fois de plus cette voix dans sa tête et regarda Lewis droit dans les yeux. Ses lunettes trempées elles aussi, elle ne savait pas s'il avait pleuré ou non. Elle allait le lui demander lorsqu'il dit d'une voix très calme:

« Mara, il marqua une légère pause. Je ne veux pas que vous ayez honte de moi. Vous savez que mentir n'est jamais la bonne solution.

- Lewis je n'ai pas honte de vous ! Si j'avais dit la vérité à mes parents, jamais ils ne nous auraient laissé nous fréquenter.

- Et votre frère ? Il peut tout leur révéler à n'importe quel moment

- Certes c'est un idiot mais pas un traître.

Il prit ses deux mains ce qui la fit vaciller. Lewis ne pu s'empêcher de rire ce qui la fit rire aussi.

- Je suis toujours en colère contre vous, déclara-t-il en essayant de ne pas rire.

- Je sais et je le mérite. Je suis désolée Lewis, avoua-t-elle d'une voix sincère. »

Il haussa les épaules puis l'invita à marcher à ses côtés. Il pleuvait encore. Mara voulut le suivre mais resta sur place.

- Je ne peux pas bouger mon pied, dit-elle d'une voix basse. »

Il la regarda longuement de haut en bas avant de la porter. Elle s'accrochait à lui comme si sa vie en dépendait pour ne pas glisser. Certes elle était gênée de l'importuner de la sorte mais étant ainsi si près de lui, elle se sentait plus légère et en oubliait presque sa douleur à la cheville.
Il ne portait pas de parfum superficiel et hors de prix mais son simple parfum suffisait à embaumer les narines de la jeune femme. C'était un mélange de savon à la lavande et à la fleur d'oranger.

J'espère que ce cinquième chapitre vous a plu!
Il est un peu plus long que les précédents.
Que pensez-vous des deux personnages principaux ?
N'hésitez pas à me donner vos avis et conseils :)
Je vous souhaite de passer une agréable fin d'après-midi!

-A

Tomber dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant