M.E

Chapitre 21

66 arz avant la fin du mois froid

Mélanie avait regroupée ses cheveux en un chignon rapide. Elle s'était très peu maquillée, ce qui permettait d'apercevoir les cernes violacées sous ses yeux chocolats. 

Aujourd'hui, elle et le Conseil allaient enfin savoir comment Elan était mort.

Assise en bout de table, la politicienne se trouvait entourée des deux côtés du meuble par les membres du Conseil. Ils attendaient tous la venue du médecin légiste. Le climat dans la salle se trouvait plutôt détendu, enfin du côté des membres surtout. La brune elle se tenait droite comme un pic sur sa chaise et le seul moment où elle laissait sa bouche s'entrouvrir n'était que pour livrer quelques formules de politesses.

Heureusement pour elle, le médecin légiste ne se fit pas attendre très longtemps et s'empara d'une télécommande.

"Je m'excuses pour le retard, je réglais les dernières formalités."

À l'aide de la télécommande prise précédemment, il alluma le projecteur et l'image du corps sans vie d'Elan se présenta aux yeux de Mélanie et des autres.

"Comme nous pouvons le voir sa cage thoracique a été trouée. Après plusieurs analyses, nous  pouvons vous assurez que ce trou a été créé par une arme à feu."

Les membres du Conseil chuchotèrent entre eux.

 La loi en M.E était très claire: les seules personnes ayant l'autorisation d'obtenir des armes blanches ou à feu sont les militaires et les gardes du corps. Donc savoir que le président en avait la possession n'irait pas dans le sens de l'enterrement d'Elan puisque c'est le Conseil qui décide si celle-ci sera célébrée ou non par la population. En d'autres termes si Elan mérite d'être considéré comme un grand président.

"Il était peut-être en danger de mort ? Laissons cette affaire de côté et attendons que la police en sache plus à ce sujet, essaya d'éluder la politicienne. Continuez, monsieur."

Le médecin hocha la tête et reprit:

"Nous pensons que Monsieur DELLVAS s'est suicidé. Nous attendons de voir si notre résultat coïncide avec ceux de la police."

Sentant le tremblement de ses mains, la brune les cacha rapidement sous la table avant de vérifier si aucuns membres ne l'avait aperçu. Ils ne devaient apercevoir le chaos qui se déroulait en elle, pas même pas un dixième. Tout d'abord par fierté mais par-dessus tout car elle s'était fait la promesse de ne flancher devant quiconque avant d'être sûre d'avoir rendu hommage à son grand frère.

"Encore autre chose. Nous avons découvert qu'Elan avait le cancer des poumons."

Les membres eurent tous un geste de surprise et les murmures reprirent de plus belle.

La brune savait pour la maladie de son grand frère mais il ne l'avait jamais nommée. L'entendre de la bouche d'un spécialiste rendait tout cela réel. Elan était vraiment malade et s'il n'avait pas mis fin à ses jours, il serait sûrement mort de ce cancer.

Cela lui fit froid dans le dos rien que d'y penser. S'imaginer Elan, plus pâle, plus maigre qu'il ne commençait déjà à l'être, elle ne sait pas si elle aurait pu supporter. 

Mélanie leva le regard vers l'image du corps : ses cheveux dont qu'il avait l'habitude de prendre soin se trouvait en épi de blé sur sa tête, le médecin n'avait pas prit la peine de lui fermer les yeux on pouvait donc encore voir sa pupille dénué de vie, d'une couleur que la politicienne n'aurait jamais cru voir sur son frère. C'était noir, aussi noir qu'un corbeau ou noir qu'une chambre privée de lumière.