Chapitre 19

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"Dans la nuit du 21ème arz du mois froid, notre président Elan DELLVAS est mort.

Il a été découvert par son assistante, inanimé dans son bureau de travail à la Central Politician.

Après une première analyse, le médecin légiste suppose un suicide. Nous attendons donc l'examination finale.

Nous espérons aussi que Mélanie DELLVAS et tous les proches de notre défunt président sauront relever la tête de cette tragédie.

Une marche se fera cette nuit, donc tous ceux qui veulent rendre hommage à ce grand président pourront y participer.

Beaucoup moins déchirant, mais une source nous a affirmé la mort d'un des journalistes adultes venu en M.E faire un reportage.

Il est mort dans la prison de la Politician il y a de cela quelques arz..."


69 arz avant la fin du mois froid.


La joie n'était plus dans les rues de la Politician. Les trottoirs habituellement bondés de monde ne recueillaient qu'une ou deux personnes.

La ville, plutôt le pays était endeuillé en ce jour. Les habitants avaient perdu leur président la veille et ce fut le seul sujet abordé dans les cafés et les bureaux.

Elan avait été aimé de tous et jamais on aurait pu croire que quelques temps après son élection il meurt.

"Tu as vu la nouvelle ?"

Assis au comptoir, un jeune homme aux cheveux d'une couleur vert pomme, fixait son jus. Il avait un style peu commun, des vêtements flashy et des bagues à chaque doigt.

Il se trouvait dans le bar de Santician, une ville reculée où les embouteillages et le rythme pressant des centres-villes n'existaient pas.

De ses yeux bruns, il attendait la réponse de la gérante, tout en suivant ses mouvements. Elle rangea les verres et les bouteilles qu'elle avait préalablement nettoyées, puis lui répondit :

" Qui ne l'a pas vu ? C'est horrible ce qui est arrivé. Malgré le fait que je n'apprécie pas trop sa sœur Mélanie, j'espère qu'elle va bien.

- Oui, nous l'espérons tous... dit-il en buvant une gorgée."

Une seule personne se trouvait ravie en ce jour. Ravie que son concurrent premier ne soit plus de ce monde. Plus dans sa vie et surtout plus sur son parcours politique.

Cette personne n'était autre que le Premier ministre de la M.E d'Angan, Jarvis.

Il sifflotait, assis tranquillement devant son bureau, son ordinateur était allumé sur les infos. Dans un sourire moqueur, il fixait l'image de défunt président.

Sur cette image, Elan avait encore le teint frais et ses yeux étaient encore éclatants.

" Je n'avais besoin de rien faire que tu t'es suicidé... "

Trois coups à la porte se firent. Jarvis ferma précipitamment l'ordinateur et son sourire qu'il n'arrivait à enlever se fit rapidement en une moue attristée.

Une grande blonde, habillée d'une robe rouge apparu. Avant de refermer la porte derrière elle, Tori vérifia si personne ne l'avait vu rentrer. Puis, de ses hauts talons, trottina vers son acolyte pour lui faire un câlin.

"Je suis tellement heureuse ! Tu vas pouvoir être président ! J'espère que tu ne m'oublieras pas ! Je serais présidente du premier grade à la place de Noah !

- Chut ne crie pas comme ça ! On pourrait t'entendre. Et puis tu sais rien n'est fait encore, c'est le Conseil qui va choisir.

- Oh arrête ! On sait tous qu'ils ne vont pas réfléchir bien longtemps avant de te prendre toi !"

                                                                                         **

Mélanie ne voulait pas sortir de chez elle aujourd'hui. Sa gorge lui faisait mal et son nez se trouvait rouge. Elle devait sûrement être malade.

La politicienne n'avait encore rien entendu ou aperçu au sujet de la mort de son grand-frère. Mais ça ne saurait tarder, car toqua à sa porte Pamela et Thomas.

A peine la porte ouverte, son copain s'empressa de la prendre dans ses bras, il ne faisait que chuchoter "désolé" à son oreille, la voix brisée et étouffée par les larmes.

La surprise prit d'abord la brune avant qu'elle place ses mains dans le dos de Thomas. Elle ferma les yeux, et cacha son visage dans le cou de son petit ami.

Mélanie finit par se détacher de l'étreinte et s'essuya les yeux, les mains tremblantes.

" Vous me faîtes pleurer alors que je ne sais même pas ce qu'il se passe, ria-t-elle avant qu'un sanglot ne s'échappe de sa gorge."

Pamela, qui avait préférée rester à l'écart, s'approcha de la politicienne.

" Tu n'es pas au courant ? demanda-t-elle, la peur au ventreque ce soit elle qui lui annonce la nouvelle."

La respiration de Mélanie s'intensifia. Son regard se fixa sur un point derrière Pamela, pour ne pas avoir à la regarder en face.

"De quoi ?

- E-Elan n'est plus là."

Thomas dit cela d'une traite, sans détour. Il ne se voyait pas tourner en rond pendant des heures et au final il savait très bien que sa copine détestait ça.

Pamela et Thomas attendait maintenant la réaction de Mélanie. Si elle allait crier, pleurer, tomber. Mais rien de tout cela : elle se tenait droite, assise sur une des chaises de la table à manger.

" Heu, plusieurs journalistes appellent pour obtenir une interview de toi. Ne t'inquiète pas, je me charge de leur dire non, ajouta la protégée de Mélanie.

- Non, accepte le plus connus d'entre eux. Je vais m'exprimer."

Elle se leva ensuite, se dirigea vers sa chambre sans un mot de plus, sous les protestations de Thomas.

                                                                                      **

La journée qui s'était déroulée merveilleusement bien avait été entachée par l'arrivée des journalistes adultes dans son bureau.

Jarvis, qui avait éprouvé une joie incommensurable à l'annonce de la mort de son rival Elan, venait de perdre son sourire.

A la sortie des deux journalistes, le Premier ministre attrapa immédiatement son portable pour passer un appel.

" Je viens de me faire menacer par deux guignols. Ils disent que si ils n'ont pas le nom de la personne qui a tué leur ami là, cracha-t-il en se grattant la tête, Divan ou Davan. Et bien ils vont nous dénigrer dans leur reportage bas de gamme. Mais je ne peux pas leur donner le nom puisque c'est moi qui ait ordonné en partie de le tuer ! Tu t'en occupes d'accord ?"




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