Chapitre 2 Coup du sort

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Assise sur ce banc, dans cette cour ensoleillée, je regardais sans vraiment voir, ce qui se passait autour de moi.

La maison était animée, loin de l'ambiance à laquelle j'etais habituée.

Des femmes lavaient le linge dans un coin, mes tantes pilaient le mil dans un autre, à un rythme qui m'a toujours impressionné, tandis que des enfants jouaient non loin de là.

La plupart de ces personnes étaient des membres de ma famille.

Cette demeure était un socle commun à toutes ces personnes qui y ont leur vie et leurs habitudes.

Quand j'ai foulé le sol de l'entrée, il y a quelques jours, j'ai compris que ce serait désormais mon quotidien, à moi aussi.

Vous est- il déjà arrivé d'avoir l'impression d'être dans un mauvais rêve et d'attendre, non plutôt d'espérer un reveil brutal qui vous ramènera à la réalité?

Peut- être bien que oui mais si vous n'avez jamais vécu rien de tel, que dieu vous en preserve.

Ma grand mère m'a accueillie assez froidement car mes parents l'ont mise au courant de la situation et elle m'en veut.

Jamais elle ne m'avait traité de cette manière, jamais, mais à quoi pouvais- je bien m'attendre?

Déception.

Ce mot, est le seul qui tourne en boucle dans ma tête.

J'ai déçu ma famille et je sais que j'ai fait une erreur.

Il n'était pas dans nos intentions d'aller aussi loin.

Qu'est ce qui nous a pris ce soir là?

Ie désir? La tentation? Le goût de l'interdit?

Quoi que ce soit, cela a changé ma vie, notre vie, à jamais.

Eric.

Que doit- il penser?

Il fallait que je trouve le moyen de le joindre.

- hé, Nancy, que crois- tu faire comme ça? Tu crois que tu vas passer la journée à te prélasser au soleil. Lèves toi, on va au marché.

Je soupire avant de me tourner vers cette voix qui m'agaçait au plus haut point.

Koumba.

Qui d'autre?

- allez debout! Ici tu n'es pas la princesse à son père hein. On y va!

Elle se dandina jusqu'à la porte et se retourna pour me toiser.

Je me levais pour la suivre sans un mot.

Kouma est ma cousine et la soeur de Demba et comme vous pouvez le constater, entre elle et moi, ce n'est pas le grand amour.

Elle a toujours été provocatrice mais j'ai toujours pris le parti d'ignorer ses paroles désobligeantes à chacun de mes passages ici.

Le problème, c'est que, cette fois- ci, je ne suis pas seulement .... de passage.

Le trajet jusqu'au marché se fit en silence, du moins de mon côté.

Pendant que je contemplais les grands cailcédrats qui surplombaient le marché, Koumba elle, ne faisait que parler.

" je ne sais pas pourquoi tu es là mais tu es bizarre"

" on dirait que tu as perdu de ta superbe, tu es malade ou quoi?"

" tu es là jusqu'à quand d'ailleurs?"

- koumba peux- tu me laisser tranquille? Faisons ce qu'on est venu faire et allons nous en!

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