Chapitre 12 Cartes sur table

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************* Aisha **************

- Réponds moi! Haby est ma fille?

Vous savez ce que c'est que de se trouver dans un endroit et vouloir être à des kilomètres de là?

- je veux une réponse Aisha!

La dureté de sa voix me fit sursauter

- ce n'est ni le lieu, ni le moment Salif

Je jetais un regard autour de moi et comme je le craignais, des passants nous jetaient des regards curieux.

- Allons à l'intérieur alors

- non. Tu es énervé et je ne veux pas de ça chez moi

- Nous devons parler......Suis moi

Je n'avais d'autre choix que de le suivre en refléchissant à toute vitesse à ce que je devais faire.

Devais- je lui mentir et lui faire croire
qu' haby n'était pas de lui?

Je repartirai loin d'ici, loin de toute cette peur, cette tension permanente, loin de ma famille de fous et loin de Salif Ndao.

On serait très heureuses ma fille et moi loin de tout ça, j'en suis sûre!

Ce sont les pensées qui me traversaient l'esprit en montant dans sa voiture qui se dirigeait je ne sais où.

Je crois que ce n'est qu'à cet instant que je remarquais qu'il n'avait même pas pris la peine de se faire conduire par le chauffeur.

À sa manière de conduire, on sentait toute la tension qui émanait de lui.

Moi, j'avais juste choisi de ne penser à rien, me vider la tête avant de l'affronter dans quelques minutes.

Combien de temps on roula?

Je n'en savais absolument rien!

La seule chose dont j'étais quasiment sûre était qu'on n'allait pas à l'entreprise et je n'avais pas tort.

Il entra dans le parking d'un immeuble situé dans le centre ville et descendit presque immédiatement.

Voyant que je ne bougeais toujours pas de ma place, il vient se planter devant moi

- tu veux peut être que je t'aide à descendre?

Son ton froid et ironique annonçait déjà la couleur de la tournure de cette conversation à venir.

Je posais un pied dehors et le suivis sans un mot.

Il marchait à une allure si vive que je n'arrivais pas à suivre l'obligeant ainsi à s'arrêter devant l'entrée pour m'attendre.

Quelques étages plus haut, nous sortions de l'ascenseur pour nous diriger vers la porte qu'il ouvrit sans menagement, disparaissant à l'interieur.

Je ne savais pas où on était, sûrement chez lui mais ça m'était complètement égal!

Je refermais la porte derrière moi pour lui emboiter le pas dans un vaste séjour.

Debout face à moi, il me dévisageait d'un air indéchiffrable mélangeant colère et je dirai même mépris.

- je t'écoute. Et avant que tu ne dises quoi que ce soit saches que j'ai fait mes calculs. Haby a 6 mois c'est ça? Donc ça coïncide bien avec la date de mon séjour à Washington.

Je le regardais en silence.

Il avait donc retrouvé la mémoire?

- comment peux- tu en être si sûr?

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